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C'est le Dr Jan Stroobants, chef du service des urgences du ZNA de Middelheim et vice- président du Becep, le Collège belge des médecins d'urgence, qui s 'exprime. Il s'inquiète de la tendance actuelle à concentrer les soins hautement spécialisés, les sous-spécialisations et certaines pathologies dans un nombre limité de centres. "Il est possible de créer des cliniques spécialisées pour les soins planifiables tels que les affections oculaires, les remplacements de genoux et de hanches, etc. Mais un centre de traumatologie spécialisé ne peut jamais s'occuper soudainement de dix victimes gravement blessées. Si nous concentrions trop de pathologies dans des centres d'expertise, on peut se demander si l'assistance en cas de catastrophes ou d'accidents ne serait pas compromise."Ces réflexions ont été émises suite au grave accident de bus survenu le week-end dernier sur la E19 en amont (photo ci-dessus). Les patients ont été transférés dans différents hôpitaux de la région, ce qui est une procédure normale. "Lors d'incidents de masse, les patients présentant une pathologie aiguë qui met leur vie en danger sont répartis entre différentes équipes et ne sont pas tous amenés dans un seul centre", explique l'urgentiste. "Du point de vue logistique et des compétences disponibles, la charge serait trop lourde. Actuellement, on se partage le travail."Il en est de même pendant la pandémie. "L'idée de concentrer les malades Covid ou les victimes de nouvelles maladies infectieuses dans un nombre limité d'établissements a été brièvement envisagée. Cette situation s'est rapidement avérée intenable. Répartir la prise en charge était la bonne chose à faire. De cette façon, les compétences médicales et infirmières étaient suffisantes. Le "Hospital & Transport Surge Capacity Committee" a veillé à ce que le traitement d'autres pathologies ne soit pas compromis par la propagation du virus."