Voyager est probablement un moment fort dans la vie de chacun. Cette patiente de 92 ans qui a pris l'avion pour la première fois pourrait en témoigner. A contrario, ce patient de 71 ans atteint d'un adénocarcinome bronchique métastatique en soins palliatifs, dont le dernier souhait était de revoir son pays natal, n'a pas pu concrétiser son voyage.
Cet appel du voyage est partagé par une proportion croissante de Belges au vu des 19,1 millions de voyages recensés uniquement pour les vacances en 2018. 64% de la population aurait voyagé et ces chiffres ne font qu'augmenter.(2)
La médecine du voyage met l'accent sur la vaccination, les pathologies tropicales, la diarrhée du voyageur etc (2)... Mais le sujet de l'avion est très peu abordé, il relève souvent de la médecine spécialisée. Parmi ces voyageurs, un nombre grandissant de personnes à mobilité réduite, de personnes âgées ou atteintes de pathologies chroniques prennent l'avion chaque année.(3)
44.000 urgences médicales en vol surviennent annuellement. Un nombre proportionnellement faible par rapport aux 2,75 milliards de vols à l'échelle mondiale mais qui rend compte du fait que les problèmes médicaux y sont quotidiens.(4)
J'y ai moi-même été confronté lors d'un départ en vacances. Le personnel de l'avion a fait appel à un médecin. Il s'avère que j'étais la personne la plus "qualifiée" de l'avion. Ce fut surtout un rappel supplémentaire d'une certaine ignorance quant à cette problématique.
L'"International Air Transport Association" (IATA) estime que les médecins qui ne sont pas spécialisés dans le transport aérien, ont généralement peu de connaissances sur l'avion, ses contraintes spécifiques et les aménagements possibles pour faciliter l'accès aux personnes requérant une assistance spéciale.(3)
Les compagnies aériennes demandent, pour les personnes à risque, qu'un formulaire décrivant leur état de santé (Medif, volet B, cfr annexe 1 et 2) soit rempli par le médecin traitant. Il existe un formulaire similaire destiné aux voyageurs ayant des pathologies chroniques et qui voyagent régulièrement: Fremec(3, 5).
Le rôle du médecin traitant
Bien qu'il relève de la responsabilité du patient d'informer les personnes concernées de son état de santé, le médecin généraliste a un rôle important dans la prévention et la minimisation du risque.(3, 6) Il peut anticiper les besoins de ses patients et avoir un impact en amont, lors des consultations "pré-vol" par exemple, lorsqu'il est amené à remplir le Medif. Sachant que le sujet est généralement mal connu des médecins de première ligne et que la demande globale est en augmentation, l'objectif de ce travail a été la création d'un outil d'aide à la consultation, qui permette au médecin généraliste belge de repérer et conseiller les patients à risque lors d'un vol en avion.
Revue de la littérature
Une revue systématique de la littérature a été effectuée sur le sujet du voyage en avion. Le processus de sélection des données par recherche de points précis dans le texte y a été expliqué. La confrontation de ces données et le procédé d'intégration de recommandations utiles au médecin généraliste, dans un cadre visuel avenant, ont été abordés. La démarche créative inhérente a été explicitée et s'est basée sur les qualités attendues et définies a priori. Le tout a été agencé pour aboutir à un outil structuré par systèmes et pathologies. L'intégrité des sources et les biais de sélection potentiels ont été critiqués. Les possibilités de mise en application, d'achèvement de l'outil et le potentiel futur en termes d'utilisation, de distribution et d'accessibilité, ont finalement été discutés.
2 à 6: Références sur demande.
1. Titre complet: Évaluation des patients à risque avant un vol en avion: développement d'un outil d'aide à la consultation pour le médecin généraliste belge
Auteur: Dr Louis Charles (UCLouvain)
Travail de fin d'études dans le cadre du master complémentaire en médecine générale.
Année académique 2020-2021