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"À partir du 1er janvier prochain, les médecins auront droit à une indexation de 7,11%", précise Jean-Noël Godin, attendant toutefois confirmation au moment de boucler ce numéro mardi matin. Un budget complémentaire permettra d'atteindre une consultation de 30 euros pour tous les Sp et les MG qui n'ont pas encore atteint ce tarif. "Avec l'inflation galopante que nous connaissons, cette indexation était indispensable."Autre bonne nouvelle pour la Noël: il est prévu de dégager 16 millions supplémentaires pour l'assistance à la pratique de la médecine générale, notablement pour le personnel soignant aidant les médecins généralistes. Ceci est à mettre en corrélation avec les travaux du New Deal (lire infra). "Une même indexation est prévue pour les Postes médicaux de garde (PMG), ce qui, dans ce cas, est totalement insuffisant", se plaint Jean-Noël Godin, malgré le dégagement d'un million d'euros en supplément de l'indexation. "Les postes de garde n'auront droit qu'à 8,14% d'indexation, ce qui est largement insuffisant pour financer le coût réel de l'inflation, la conséquence de l'indexation des salaires des salariés et de l'indexation des matières premières, de l'énergie, même avec un millions d'euro supplémentaire qui devrait être octroyé..."Le GBO mène "deux combats parallèles" car il veut obtenir pour les PMG un mécanisme d'indexation qui utilise le dépassement de l'indice-pivot pour le personnel salarié des PMG comme cela se passe pour le reste des travailleurs dans les hôpitaux ou les maisons médicales. L'aide aux PMG et l'indexation des honoraires médicaux relèvent du même combat mais de mécanismes différents qui doivent être sans impact l'un pour l'autre. "Les PMG sont un service public et sont de l'ordre du régalien. Donc l'État doit en assurer le financement comme un service d'urgences hospitalier qui peut aussi être non rentable. Or certains PMG sont au bord du gouffre, notamment dans la région de Liège. Certains risquent la faillite."Conclusion: "La situation des PMG est grave mais le président de la médico-mut (Jo De Cock, ndlr) a pris conscience de la gravité de certains problèmes au niveau de leur financement, sans que cela ne résolve la question de l'insuffisance de l'indexation du budget poste de garde. Mais nous lui faisons confiance pour débloquer certaines questions de principe dans le financement des PMG."Tout en se réjouissant des efforts faits en faveur de la médecine générale, "on est dans le subjectif total", regrette Gilbert Bejjani, président de l'Absym Bruxelles. "Quand tu défends une spécialité sous-valorisée, tu ne sais pas dire si elle a accès aux suppléments ou pas. Tu sais par contre si elle bénéficie de beaucoup d'examens techniques. N'oublions pas que les actes sont grevés de divers coûts, variables d'un hôpital à l'autre. Comme il y a accès variable aux suppléments, on ne sait plus rien comparer. Je reste sur la même position: arrêtons de distribuer les index tant qu'on n'a pas finalisé la réforme du financement des hôpitaux et celle de la nomenclature."Dans l'intervalle, le président de la médico-mut a promis un arrêté royal qui précise les modalités de l'article 155 de la Loi sur les hôpitaux qui prescrit que "peuvent être portées en frais toutes les dépenses, avec l'accord du conseil médical, pour autant qu'elles ne soient pas prises en compte par le BMF". En l'absence de plus de précision, "nous avons demandé la transparence à ce sujet pour éviter les doubles financements."Gilbert Bejjani est, malgré ses critiques, résolument optimiste: "Nous sommes en passe de clôturer un accord qui viendra compléter l'accord médico-mut signé pour deux ans. Nous avons équitablement partagé la manne disponible entre généralistes et spécialistes (les premiers recevant plus de revalorisation qu'en proportion de leur budget global, ndlr). Nous n'allons pas au clash. Mais en plein cycle de réforme de la nomenclature et de réforme du financement hospitalier, nous devons avoir des assurances et de la transparence sur les rétrocessions d'honoraires."