Tout sur HTA

Alors que le risque cardiovasculaire et métabolique ne cesse de croître au sein de la population des patients VIH surtout au-delà de 50 ans, le traitement, pourtant simple, de facteurs de risque bien connus stagne voire diminue. Telle est la conclusion alarmante des investigateurs de la cohorte RESPOND lors de la présentation de leur suivi, entre 2012 et 2019, de l'évolution du risque cardiovasculaire et des mesures préventives associées auprès de quelques 22.000 participants de la cohorte.

Une étude, publiée dans la revue Hypertension, alerte sur l'utilisation encore bien trop fréquente des bêta-bloquants comme traitement de première intention chez les personnes hypertendues vivant avec le VIH et surtout sur l'infériorité potentielle de ces agents par rapport aux IEC/ARA II en termes de bonne prévention du risque de survenue d'événements cardiovasculaires majeurs.

Sur base d'une modélisation mathématique, des chercheurs de l'Université Johns Hopkins ont évalué qu'à l'aube de 2030, le nombre de citoyens américains vivant avec le VIH et âgés de plus de 65 ans devrait augmenter rapidement et, outre le VIH, beaucoup présenteront de multiples comorbidités.

Direction l'Italie et, plus précisément, la clinique des maladies infectieuses de Pérouse, capitale de l'Ombrie, où une équipe d'investigateurs s'est intéressée à une groupe spécifique de personnes vivant avec le VIH et dont on parle peu (et à tort !), ceux qui sont diagnostiqués après l'âge de 50 ans.

Parallèlement à l'extension de l'espérance de vie des patients VIH traités et stabilisés sous antirétroviraux, on constate une forte croissance de la fréquentation des centres de référence VIH pour la prise en charge des comorbidités non pas liées au virus mais bien à l'âge. Une adaptation de l'organisation de ces centres pour répondre à cette évolution semble, dès à présent, une priorité.

A trop se concentrer sur la lutte contre l'inflammation chronique et l'évolution des lésions et du handicap, on oublie que la présence d'une HTA ou d'une pathologie cardiaque chez des patients atteints de SEP peut aussi aggraver l'atteinte cérébrale en aggravant le phénomène d'atrophie et ce, de façon tout à fait indépendante. Une piqûre de rappel pour bien prendre en charge les facteurs de risque et les atteintes cardiovasculaires patentes chez ces patients.

Alors que les patients vivant avec le VIH sont à haut risque d'HTA et de ses complications, surtout sur le plan cardiovasculaire, une étude américaine toute récente constate que près de 1 patient sur 8 présente une HTA qui n'est ni diagnostiquée ni traitée. L'occasion de rappeler ici toute l'importance du dépistage précoce et systématique de l'HTA par des mesures régulières de la TA chez ces patients et surtout la mise immédiate sous traitement avec suivi pour atteindre au plus vite les valeurs cibles recommandées.

Selon les résultats d'une recherche menée à Varsovie, l'hypertension artérielle semble être très répandue chez les chauffeurs de transports publics. Un préjudice supplémentaire pour cette catégorie d'individus pour lesquels des études épidémiologiques avaient déjà montré qu'ils sont exposés à une morbi-mortalité plus élevée que la population générale.

Rencontre avec le Pr Denis Clément de l'Université de Gand qui, plutôt que de commenter les dernières actualités, souvent contradictoires, concernant la prise en charge de l'HTA, lance un message à tous ses confrères, spécialistes et médecins généraliste pour qu'ils adoptent une vision globale du patient hypertendu, seule manière, pour lui, de vraiment réduire le risque cardiovasculaire lié à l'HTA.