"Il y a 108 hôpitaux en Belgique. La ministre de la Santé Maggie De Block veut davantage de collaboration entre les établissements de soins de santé situés dans des régions atteignant 500.000 habitants. Ceci permettrait la création de 'centres de référence', libérant les hôpitaux de certaines spécialisations. Mais il est possible d'aller encore plus loin", affirme Luc Van Gorp. "Un hôpital sur quatre pourrait facilement fermer ses portes sans que cela ne porte atteinte aux prestations de santé ou à l'accessibilité aux soins". Selon lui, les coûts peuvent être réduits au sein des services d'urgence, des centres spécialisés en cardiologie et des maternités.

Le président de la Mutualité chrétienne plaide également pour un refinancement du système des soins de santé, le régime actuel basé sur les prestations encourageant, selon lui, à la surconsommation.

Par ailleurs, "les médicaments doivent être prescrits sous leur nom de molécule et administrés de façon adéquate", poursuit-il. A l'heure actuelle, quelque 40% des médicaments ne sont tout simplement pas utilisés.

"Des fermetures sont possibles"

La réforme du paysage hospitalier traîne. Mais cela n'empêche pas le cabinet De Block de laisser voir ses intentions. Et elles ne sont pas d'obliger les hôpitaux à fermer leurs portes. Mais des fermetures sont naturellement possibles.

"Nous ne dirons pas aux hôpitaux 'vous devez fermer'. Nous les encourageons à s'organiser différemment et à coopérer, mais ils doivent réaliser cela eux-mêmes", indique-t-on au cabinet de la ministre. "Notre objectif est en effet d'aboutir à des réseaux d'établissements qui fournissent des soins de base et d'autres qui proposent des approches spécialisées, pour que moins d'hôpitaux se retrouvent dans le rouge."

L'idée centrale est d'offrir "le meilleur soin possible aux patients. Cela ne peut pas être atteint si tous les hôpitaux offrent la même chose et ne réalisent certaines interventions que quelques fois par an."

La ministre travaille par ailleurs à une réforme des services d'urgence, qui ne sont pas indispensables dans chaque établissement, selon elle.

Marc Moens scandalisé

S'il concède qu'il faut davantage de collaboration à l'avenir, Marc Moens, président de l'Association belge des syndicats médicaux (Absym), se dit "scandalisé" par les propos du président de la Mutualité chrétienne. "Ce n'est pas la première fois qu'il s'exprime de la sorte, et c'est exagéré!", estime-t-il. "Si on ferme les hôpitaux, il faudra m'expliquer comment soigner les nombreuses personnes gravement malades, comme ce fût le cas l'hiver dernier."

Dire qu'on peut fermer un hôpital sur quatre est "excessif", également aux yeux d'Yves Smeets, directeur général de la fédération hospitalière santhea. "On se rejoint sur le fait qu'il faut plus de collaboration au niveau des technologies, et cela se fait déjà aujourd'hui. Mais il n'y a pas de sur-offre des lits hospitaliers."

Luc Van Gorp prenait entre autres l'exemple de maternités dont le taux d'occupation ne dépasse pas 25%. "On peut supprimer des hôpitaux, mais on ne va pas supprimer des naissances! Il faudra quand même bien accoucher quelque part. C'est donc déplacer le problème." De plus, lors de périodes d'épidémies, on constate que les hôpitaux sont sur-occupés et qu'on a "besoin de lits tampons", ajoute Yves Smeets. Les propos du président de la MC "ne correspondent pas à la réalité" et à l'évolution des soins de santé.

"Cela va trop loin"

"Nous sommes conscients qu'on peut faire mieux avec le budget disponible, mais ces chiffres ne sont pas objectivés, ni motivés. Cela va un peu trop loin", estime mercredi le Dr. Ceuppens, directrice du service Etudes des Mutualités Libres. "Nous suivons les débats et nous sommes actifs dans les groupes de travail dans le cadre de la réforme attendue, et il faut attendre les résultats. Les hôpitaux doivent se spécialiser, des centres de références doivent être créés, mais l'offre de base doit être maintenue dans chaque hôpital."

Pour Solidaris, parler de la fermeture d'un établissement hospitalier sur quatre est également prématuré. "Nous n'avons jamais nié le fait qu'une réforme des hôpitaux est nécessaire, et que des gains en efficience sont possibles, en concentrant notamment dans des centres de référence les activités hospitalières de pointe, par la collaboration entre réseaux, et en développant des alternatives à l'hospitalisation, mais ça ne se décrète pas de but en blanc", poursuit Bruno Deblander, responsable communication de Solidaris. Les avancées dans le dossier nécessitent aussi "un cadre budgétaire stable, ce qui n'est pas le cas pour l'instant".

Source :

Belga

"Il y a 108 hôpitaux en Belgique. La ministre de la Santé Maggie De Block veut davantage de collaboration entre les établissements de soins de santé situés dans des régions atteignant 500.000 habitants. Ceci permettrait la création de 'centres de référence', libérant les hôpitaux de certaines spécialisations. Mais il est possible d'aller encore plus loin", affirme Luc Van Gorp. "Un hôpital sur quatre pourrait facilement fermer ses portes sans que cela ne porte atteinte aux prestations de santé ou à l'accessibilité aux soins". Selon lui, les coûts peuvent être réduits au sein des services d'urgence, des centres spécialisés en cardiologie et des maternités. Le président de la Mutualité chrétienne plaide également pour un refinancement du système des soins de santé, le régime actuel basé sur les prestations encourageant, selon lui, à la surconsommation. Par ailleurs, "les médicaments doivent être prescrits sous leur nom de molécule et administrés de façon adéquate", poursuit-il. A l'heure actuelle, quelque 40% des médicaments ne sont tout simplement pas utilisés.La réforme du paysage hospitalier traîne. Mais cela n'empêche pas le cabinet De Block de laisser voir ses intentions. Et elles ne sont pas d'obliger les hôpitaux à fermer leurs portes. Mais des fermetures sont naturellement possibles."Nous ne dirons pas aux hôpitaux 'vous devez fermer'. Nous les encourageons à s'organiser différemment et à coopérer, mais ils doivent réaliser cela eux-mêmes", indique-t-on au cabinet de la ministre. "Notre objectif est en effet d'aboutir à des réseaux d'établissements qui fournissent des soins de base et d'autres qui proposent des approches spécialisées, pour que moins d'hôpitaux se retrouvent dans le rouge."L'idée centrale est d'offrir "le meilleur soin possible aux patients. Cela ne peut pas être atteint si tous les hôpitaux offrent la même chose et ne réalisent certaines interventions que quelques fois par an."La ministre travaille par ailleurs à une réforme des services d'urgence, qui ne sont pas indispensables dans chaque établissement, selon elle. S'il concède qu'il faut davantage de collaboration à l'avenir, Marc Moens, président de l'Association belge des syndicats médicaux (Absym), se dit "scandalisé" par les propos du président de la Mutualité chrétienne. "Ce n'est pas la première fois qu'il s'exprime de la sorte, et c'est exagéré!", estime-t-il. "Si on ferme les hôpitaux, il faudra m'expliquer comment soigner les nombreuses personnes gravement malades, comme ce fût le cas l'hiver dernier." Dire qu'on peut fermer un hôpital sur quatre est "excessif", également aux yeux d'Yves Smeets, directeur général de la fédération hospitalière santhea. "On se rejoint sur le fait qu'il faut plus de collaboration au niveau des technologies, et cela se fait déjà aujourd'hui. Mais il n'y a pas de sur-offre des lits hospitaliers."Luc Van Gorp prenait entre autres l'exemple de maternités dont le taux d'occupation ne dépasse pas 25%. "On peut supprimer des hôpitaux, mais on ne va pas supprimer des naissances! Il faudra quand même bien accoucher quelque part. C'est donc déplacer le problème." De plus, lors de périodes d'épidémies, on constate que les hôpitaux sont sur-occupés et qu'on a "besoin de lits tampons", ajoute Yves Smeets. Les propos du président de la MC "ne correspondent pas à la réalité" et à l'évolution des soins de santé. "Nous sommes conscients qu'on peut faire mieux avec le budget disponible, mais ces chiffres ne sont pas objectivés, ni motivés. Cela va un peu trop loin", estime mercredi le Dr. Ceuppens, directrice du service Etudes des Mutualités Libres. "Nous suivons les débats et nous sommes actifs dans les groupes de travail dans le cadre de la réforme attendue, et il faut attendre les résultats. Les hôpitaux doivent se spécialiser, des centres de références doivent être créés, mais l'offre de base doit être maintenue dans chaque hôpital."Pour Solidaris, parler de la fermeture d'un établissement hospitalier sur quatre est également prématuré. "Nous n'avons jamais nié le fait qu'une réforme des hôpitaux est nécessaire, et que des gains en efficience sont possibles, en concentrant notamment dans des centres de référence les activités hospitalières de pointe, par la collaboration entre réseaux, et en développant des alternatives à l'hospitalisation, mais ça ne se décrète pas de but en blanc", poursuit Bruno Deblander, responsable communication de Solidaris. Les avancées dans le dossier nécessitent aussi "un cadre budgétaire stable, ce qui n'est pas le cas pour l'instant". Source :Belga