Quel rapport entre radiothérapie, PET-scan et scintigraphie ? L'oncologie : la première permet de traiter les cancers, les seconds de détecter et suivre les tumeurs. Les patients oncologiques sont donc concernés au premier chef. " La lourdeur de la maladie, de sa prise en charge et des coûts qui y sont associés rend ces patients particulièrement vulnérables ", souligne l'AIM, " garantir l'accessibilité financière à ces prestations est donc essentiel ".

Accessibilité en ambulatoire

Avec ces analyses inédites qui enrichissent son Baromètre, l'Agence intermutualiste (AIM) entend " couvrir toutes les questions liées à l'accessibilité financière dans les soins de santé ", explique Françoise De Wolf, l'une des auteurs de l'opus 2023. " Le problème est la disponibilité de données exhaustives en extrahospitalier pour en évaluer l'accessibilité. Nous avons donc commencé par des secteurs pour lesquels nous disposons de données (CT-scan, PET-scan, etc.). D'autres, espérons-le, pourront s'ajouter les prochaines années. " Et l'AIM de souligner la nécessité d'imposer l'enregistrement des suppléments d'honoraires dans tous les secteurs pour mieux objectiver l'accessibilité financière aux soins.

Par ailleurs, le Baromètre AIM tend à coller davantage à l'actualité, en développant des focus comme le covid-19 l'an dernier ou encore le financement des séjours à basse variabilité lors du Baromètre 2019. Pourquoi l'imagerie médicale cette année ? " Des plaintes nous sont remontées du terrain, de patients disant qu'il n'y avait pas de médecins conventionnés dans certains hôpitaux et qu'il était donc impossible de se faire traiter aux tarifs de la convention ", détaille Mme De Wolf. Il s'avère en effet que " plus d'un hôpital sur quatre n'a pas de prestataire totalement conventionné qui preste des RMN ou CT-scan ambulatoires ". Conséquence, 44 % des résonances affichent des suppléments d'honoraires, de même que 21 % des CT-scan. Zoom sur les résultats.

1. Accessibilité financière à la RMN et au CT-scan

En 2021, sur 1.096 radiologues actifs en RMN (93 hôpitaux) et 1.268 actifs en CT-scan (100 hôpitaux), plus de la moitié étaient conventionnés. Avec une variabilité majeure entre régions : près de neuf prestataires wallons sur dix conventionnés, six sur dix à Bruxelles et moins d'un tiers en Flandre.

On choisit son hôpital, rarement son radiologue... Si l'on tombe sur un hôpital où tous les prestataires sont déconventionnés, la sécurité tarifaire n'est plus garantie. Est-ce le cas ? Oui. S'il n'y a aucun radiologue déconventionné dans la majorité des hôpitaux wallons, en Flandre, tous le sont dans près de la moitié des établissements. Il est clair qu'un problème se pose dans certaines zones du Royaume. L'AIM note que " ce n'est pas parce qu'on est déconventionné qu'on est obligé d'attester des suppléments d'honoraires ". Par ailleurs, le rapport montre que des prestataires conventionnés attestent aussi des suppléments.

" Si un patient a la volonté d'être traité par un prestataire conventionné, qu'il va chez un médecin conventionné qui lui prescrit son examen, son choix peut ne plus être respecté quand il arrive à l'hôpital, où il risque de se retrouver avec des suppléments ", démontre Françoise De Wolf. " Il n'y a pas de lien entre les deux, rien n'est prévu en ce sens dans la réglementation. "

Le montant total des suppléments d'honoraires s'élevait en 2021 à 24 millions d'euros (soit 1,5 million de plus que le montant des tickets modérateurs). Les hôpitaux flamands concentraient 80 % de ce montant (vs. 1 % côté wallon), dix hôpitaux cumulant plus de la moitié du montant total. Concrètement, le supplément variait de 9 euros (Wallonie) à plus de 100 euros (Bruxelles) pour un scanner, et de 9 euros (Wallonie) à 73 euros (Bruxelles) pour une résonance. Les patients BIM sont un peu moins confrontés aux suppléments (28 % des RMN et 20 % des CT-scan en Flandre, rien en Wallonie), mais les montants n'en sont pas moins élevés quand c'est le cas (jusqu'à + 91 euros pour une RMN à Bruxelles).

2. Radiothérapie, PET-scan et scintigraphie

Alors que la nomenclature prévoit un remboursement intégral de la radiothérapie afin d'en garantir l'accès, 5 % des 34.988 patients en traitement ambulatoire en 2021 se sont vu facturer des suppléments d'honoraires. Jusqu'à plus de 1.000 euros pour 451 personnes, entre 2.500 et 5.000 euros pour 312 autres. " Stupéfiant ", commente Françoise De Wolf.

Sur les 31 hôpitaux qui ont presté de la radiothérapie ambulatoire en 2021, six attestent régulièrement des suppléments. Un hôpital concentre la moitié des 2 millions d'euros de suppléments cette année-là (vs. 500.000 euros en tickets modérateurs sur les consultations). Plus de 95 % des suppléments reposent sur quatre établissements bruxellois (et 4 % en Flandre). L'AIM relève qu'un prestataire de radiothérapie sur cinq a attesté des suppléments, dont sept étaient totalement conventionnés. Cinq médecins concentrent la moitié des suppléments d'honoraires, note l'Agence.

Concernant l'accès au PET-scan, le risque de suppléments concerne quatre hôpitaux (sur 26), dont deux à Bruxelles. Deux prestataires concentrent la moitié du montant total de 50.000 euros en suppléments, attestés principalement en hôpital de jour oncologique.

Enfin, 97 hôpitaux ont un service de scintigraphie (30.000 euros de suppléments), tous les prestataires sont conventionnés dans 87 d'entre eux. Cinq établissements attestent régulièrement des suppléments, trois dans la capitale et deux en Flandre, pour un montant moyen de 15 à 30 euros.

Quel rapport entre radiothérapie, PET-scan et scintigraphie ? L'oncologie : la première permet de traiter les cancers, les seconds de détecter et suivre les tumeurs. Les patients oncologiques sont donc concernés au premier chef. " La lourdeur de la maladie, de sa prise en charge et des coûts qui y sont associés rend ces patients particulièrement vulnérables ", souligne l'AIM, " garantir l'accessibilité financière à ces prestations est donc essentiel ".Avec ces analyses inédites qui enrichissent son Baromètre, l'Agence intermutualiste (AIM) entend " couvrir toutes les questions liées à l'accessibilité financière dans les soins de santé ", explique Françoise De Wolf, l'une des auteurs de l'opus 2023. " Le problème est la disponibilité de données exhaustives en extrahospitalier pour en évaluer l'accessibilité. Nous avons donc commencé par des secteurs pour lesquels nous disposons de données (CT-scan, PET-scan, etc.). D'autres, espérons-le, pourront s'ajouter les prochaines années. " Et l'AIM de souligner la nécessité d'imposer l'enregistrement des suppléments d'honoraires dans tous les secteurs pour mieux objectiver l'accessibilité financière aux soins.Par ailleurs, le Baromètre AIM tend à coller davantage à l'actualité, en développant des focus comme le covid-19 l'an dernier ou encore le financement des séjours à basse variabilité lors du Baromètre 2019. Pourquoi l'imagerie médicale cette année ? " Des plaintes nous sont remontées du terrain, de patients disant qu'il n'y avait pas de médecins conventionnés dans certains hôpitaux et qu'il était donc impossible de se faire traiter aux tarifs de la convention ", détaille Mme De Wolf. Il s'avère en effet que " plus d'un hôpital sur quatre n'a pas de prestataire totalement conventionné qui preste des RMN ou CT-scan ambulatoires ". Conséquence, 44 % des résonances affichent des suppléments d'honoraires, de même que 21 % des CT-scan. Zoom sur les résultats.En 2021, sur 1.096 radiologues actifs en RMN (93 hôpitaux) et 1.268 actifs en CT-scan (100 hôpitaux), plus de la moitié étaient conventionnés. Avec une variabilité majeure entre régions : près de neuf prestataires wallons sur dix conventionnés, six sur dix à Bruxelles et moins d'un tiers en Flandre.On choisit son hôpital, rarement son radiologue... Si l'on tombe sur un hôpital où tous les prestataires sont déconventionnés, la sécurité tarifaire n'est plus garantie. Est-ce le cas ? Oui. S'il n'y a aucun radiologue déconventionné dans la majorité des hôpitaux wallons, en Flandre, tous le sont dans près de la moitié des établissements. Il est clair qu'un problème se pose dans certaines zones du Royaume. L'AIM note que " ce n'est pas parce qu'on est déconventionné qu'on est obligé d'attester des suppléments d'honoraires ". Par ailleurs, le rapport montre que des prestataires conventionnés attestent aussi des suppléments." Si un patient a la volonté d'être traité par un prestataire conventionné, qu'il va chez un médecin conventionné qui lui prescrit son examen, son choix peut ne plus être respecté quand il arrive à l'hôpital, où il risque de se retrouver avec des suppléments ", démontre Françoise De Wolf. " Il n'y a pas de lien entre les deux, rien n'est prévu en ce sens dans la réglementation. "Le montant total des suppléments d'honoraires s'élevait en 2021 à 24 millions d'euros (soit 1,5 million de plus que le montant des tickets modérateurs). Les hôpitaux flamands concentraient 80 % de ce montant (vs. 1 % côté wallon), dix hôpitaux cumulant plus de la moitié du montant total. Concrètement, le supplément variait de 9 euros (Wallonie) à plus de 100 euros (Bruxelles) pour un scanner, et de 9 euros (Wallonie) à 73 euros (Bruxelles) pour une résonance. Les patients BIM sont un peu moins confrontés aux suppléments (28 % des RMN et 20 % des CT-scan en Flandre, rien en Wallonie), mais les montants n'en sont pas moins élevés quand c'est le cas (jusqu'à + 91 euros pour une RMN à Bruxelles).Alors que la nomenclature prévoit un remboursement intégral de la radiothérapie afin d'en garantir l'accès, 5 % des 34.988 patients en traitement ambulatoire en 2021 se sont vu facturer des suppléments d'honoraires. Jusqu'à plus de 1.000 euros pour 451 personnes, entre 2.500 et 5.000 euros pour 312 autres. " Stupéfiant ", commente Françoise De Wolf.Sur les 31 hôpitaux qui ont presté de la radiothérapie ambulatoire en 2021, six attestent régulièrement des suppléments. Un hôpital concentre la moitié des 2 millions d'euros de suppléments cette année-là (vs. 500.000 euros en tickets modérateurs sur les consultations). Plus de 95 % des suppléments reposent sur quatre établissements bruxellois (et 4 % en Flandre). L'AIM relève qu'un prestataire de radiothérapie sur cinq a attesté des suppléments, dont sept étaient totalement conventionnés. Cinq médecins concentrent la moitié des suppléments d'honoraires, note l'Agence.Concernant l'accès au PET-scan, le risque de suppléments concerne quatre hôpitaux (sur 26), dont deux à Bruxelles. Deux prestataires concentrent la moitié du montant total de 50.000 euros en suppléments, attestés principalement en hôpital de jour oncologique.Enfin, 97 hôpitaux ont un service de scintigraphie (30.000 euros de suppléments), tous les prestataires sont conventionnés dans 87 d'entre eux. Cinq établissements attestent régulièrement des suppléments, trois dans la capitale et deux en Flandre, pour un montant moyen de 15 à 30 euros.