Plutôt que faire une présentation théorique, le Dr Delval a enrichi son exposé de son expérience de directeur général du CHR Haute-Senne et puis de directeur général du CHwapi. Il a pu facilement élargir son propos puisqu'il est également actif au sein de la Fédération Unessa dont il est membre du Conseil d'administration et préside le Comité de coordination des hôpitaux généraux et psychiatriques.

Face à une vingtaine de dirigeants d'entreprises pharmaceutiques réunis au sein du Pharma Executive Club à l'initiative de Roularta HealthCare et d'IQVIA, Didier Delval a souligné les caractéristiques marquantes du secteur hospitalier. " Dans cette activité, le capital humain est primordial. Le secteur hospitalier emploie plus de 100.000 personnes. Dans notre institution de 750 lits répartis sur trois sites, 50% de nos 2.700 collaborateurs sont des infirmières et des infirmiers. 85% des ressources humaines de notre hôpital sont des femmes. Nous comptons 300 médecins et paramédicaux qui travaillent sous un statut d'indépendant. Les autres travailleurs sont majoritairement des salariés. En tout, nous réunissons 65 métiers différents ", a souligné le directeur général.

Le Dr Delval a expliqué que la relation entre les médecins et le gestionnaire de l'hôpital est spécifique du secteur puisque le corps médical génère 40% des recettes de l'hôpital. " Nous discutons régulièrement avec le Conseil médical, organe de représentation des médecins de l'hôpital, des retenues sur honoraires, des investissements à financer, de la stratégie institutionnelle... Il y a un dialogue permanent entre le gestionnaire et le corps médical. "

Pour Didier Delval, le recrutement, entre autres des infirmiers, est un des autres défis majeurs du secteur hospitalier. " Dans notre hôpital, nous avons engagé trente infirmières supplémentaires pour faire face à la pénurie suite à l'allongement des études qui se superposent et aux départs qui se font au cours de l'année, entre autres, lors des grossesses. Nous avons mis en place une gestion des ressources humaines très professionnelle pour pouvoir suivre les évolutions de carrière et accompagner les travailleurs. "

Une politique de qualité

L'autre grand défi de l'hôpital est de mettre en place des procédures et des certifications pour que le patient bénéficie d'une prise en charge sécuritaire. " Cette politique de qualité demande des moyens. Or, ces moyens ne sont pas en adéquation avec les besoins du secteur ", regrette Didier Delval. " Actuellement, nous réfléchissons au trajet du patient dans l'hôpital et en dehors de l'hôpital. Nous étudions les interfaces qui existent entre les différents métiers parce que nous nous sommes rendu compte que les problèmes arrivent souvent au niveau des interfaces en raison de problèmes de communication. " Cette politique de qualité a été reconnue puisque l'hôpital a décroché l'année passée l'accréditation Platine auprès d'Accréditation Canada.

La digitalisation est également au coeur de la transformation du secteur hospitalier. " Au CHwapi, nous utilisons 250 logiciels différents. Avoir un dossier patient informatisé (DPI) qui rend vraiment service aux prestataires extérieurs et intérieurs demande des investissements importants. Nous dépensons chaque année six millions d'euros pour l'achat du hardware et la maintenance de nos logiciels. Il faut comparer cet investissement avec notre chiffre d'affaires qui s'élève à 250 millions d'euros par an. "

Le CHwapi fait partie, avec le CHR Haute Senne, Epicura et le CH Mouscron, des quatre premiers hôpitaux wallons qui ont constitué le réseau hospitalier locorégional Phare. " Notre premier projet est la réalisation d'un cahier des charges commun pour investir dans un DPI commun qui équipera tous les hôpitaux de notre réseau. "

Echange franc

Le PEC a été également l'occasion d'un échange franc entre les participants sur les dépassements budgétaires dans les soins de santé. Se faisant l'avocat du secteur hospitalier, Didier Delval a interpellé les représentants de l'industrie pharmaceutique présents au PEC au sujet du dépassement budgétaire des médicaments innovants relevant de l'article 81. " Le secteur pharmaceutique pèse lourd dans les budgets de fonctionnement des hôpitaux, tant au niveau des recettes que des dépenses. Comme l'équilibre financier du secteur hospitalier est précaire, comme le montre chaque année l'étude Maha réalisée par Belfius, il est important que nous puissions dialoguer ensemble. C'est ce que nous faisons déjà avec les médecins et les syndicats des travailleurs... Trouvons un endroit où les représentants des fédérations hospitalières et la fédération des entreprises pharmaceutiques puissent dialoguer afin de promouvoir et financer l'innovation. "

Le directeur général a également invité les entreprises pharmaceutiques à prendre directement contact avec les directions hospitalières lorsqu'elles veulent proposer des solutions innovantes aux hôpitaux.

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Découvrez avec cette édition, le numéro spécial du journal du Médecin consacré au CHwapi à l'occasion des dix ans de la fusion des trois hôpitaux de Tournai.

Plutôt que faire une présentation théorique, le Dr Delval a enrichi son exposé de son expérience de directeur général du CHR Haute-Senne et puis de directeur général du CHwapi. Il a pu facilement élargir son propos puisqu'il est également actif au sein de la Fédération Unessa dont il est membre du Conseil d'administration et préside le Comité de coordination des hôpitaux généraux et psychiatriques.Face à une vingtaine de dirigeants d'entreprises pharmaceutiques réunis au sein du Pharma Executive Club à l'initiative de Roularta HealthCare et d'IQVIA, Didier Delval a souligné les caractéristiques marquantes du secteur hospitalier. " Dans cette activité, le capital humain est primordial. Le secteur hospitalier emploie plus de 100.000 personnes. Dans notre institution de 750 lits répartis sur trois sites, 50% de nos 2.700 collaborateurs sont des infirmières et des infirmiers. 85% des ressources humaines de notre hôpital sont des femmes. Nous comptons 300 médecins et paramédicaux qui travaillent sous un statut d'indépendant. Les autres travailleurs sont majoritairement des salariés. En tout, nous réunissons 65 métiers différents ", a souligné le directeur général.Le Dr Delval a expliqué que la relation entre les médecins et le gestionnaire de l'hôpital est spécifique du secteur puisque le corps médical génère 40% des recettes de l'hôpital. " Nous discutons régulièrement avec le Conseil médical, organe de représentation des médecins de l'hôpital, des retenues sur honoraires, des investissements à financer, de la stratégie institutionnelle... Il y a un dialogue permanent entre le gestionnaire et le corps médical. "Pour Didier Delval, le recrutement, entre autres des infirmiers, est un des autres défis majeurs du secteur hospitalier. " Dans notre hôpital, nous avons engagé trente infirmières supplémentaires pour faire face à la pénurie suite à l'allongement des études qui se superposent et aux départs qui se font au cours de l'année, entre autres, lors des grossesses. Nous avons mis en place une gestion des ressources humaines très professionnelle pour pouvoir suivre les évolutions de carrière et accompagner les travailleurs. "L'autre grand défi de l'hôpital est de mettre en place des procédures et des certifications pour que le patient bénéficie d'une prise en charge sécuritaire. " Cette politique de qualité demande des moyens. Or, ces moyens ne sont pas en adéquation avec les besoins du secteur ", regrette Didier Delval. " Actuellement, nous réfléchissons au trajet du patient dans l'hôpital et en dehors de l'hôpital. Nous étudions les interfaces qui existent entre les différents métiers parce que nous nous sommes rendu compte que les problèmes arrivent souvent au niveau des interfaces en raison de problèmes de communication. " Cette politique de qualité a été reconnue puisque l'hôpital a décroché l'année passée l'accréditation Platine auprès d'Accréditation Canada.La digitalisation est également au coeur de la transformation du secteur hospitalier. " Au CHwapi, nous utilisons 250 logiciels différents. Avoir un dossier patient informatisé (DPI) qui rend vraiment service aux prestataires extérieurs et intérieurs demande des investissements importants. Nous dépensons chaque année six millions d'euros pour l'achat du hardware et la maintenance de nos logiciels. Il faut comparer cet investissement avec notre chiffre d'affaires qui s'élève à 250 millions d'euros par an. "Le CHwapi fait partie, avec le CHR Haute Senne, Epicura et le CH Mouscron, des quatre premiers hôpitaux wallons qui ont constitué le réseau hospitalier locorégional Phare. " Notre premier projet est la réalisation d'un cahier des charges commun pour investir dans un DPI commun qui équipera tous les hôpitaux de notre réseau. "Le PEC a été également l'occasion d'un échange franc entre les participants sur les dépassements budgétaires dans les soins de santé. Se faisant l'avocat du secteur hospitalier, Didier Delval a interpellé les représentants de l'industrie pharmaceutique présents au PEC au sujet du dépassement budgétaire des médicaments innovants relevant de l'article 81. " Le secteur pharmaceutique pèse lourd dans les budgets de fonctionnement des hôpitaux, tant au niveau des recettes que des dépenses. Comme l'équilibre financier du secteur hospitalier est précaire, comme le montre chaque année l'étude Maha réalisée par Belfius, il est important que nous puissions dialoguer ensemble. C'est ce que nous faisons déjà avec les médecins et les syndicats des travailleurs... Trouvons un endroit où les représentants des fédérations hospitalières et la fédération des entreprises pharmaceutiques puissent dialoguer afin de promouvoir et financer l'innovation. "Le directeur général a également invité les entreprises pharmaceutiques à prendre directement contact avec les directions hospitalières lorsqu'elles veulent proposer des solutions innovantes aux hôpitaux.