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Dixième album et trente années d'existence pour le duo formé par Joey Burns, qui chante et joue de la guitare, et John Convertino à la batterie (sans oublier le discret collaborateur de longue date Sergio Mendoza à l'accordéon et aux percussions). Ils s'embarquent dans un nouveau voyage, emmenant l'auditeur pour un périple depuis Tucson Arizona (lieu de l'enregistrement) vers la frontière mexicaine. Un roadtrip à bord d'un véhicule musical brinquebalant où pend sans doute un crucifix coloré au rétroviseur, et qui s'engage dans les grands espaces sur une route poussiéreuse et inondée d'un soleil écrasant. El Mirador qui introduit l'album, donne le la du mélange des langues et des ambiances avec ses couplets en anglais et son refrain espagnol repris en choeur par le Guatémaltèque Gaby Moreno. Idem pour les trépidants Cumbia Del Polvo ou Cumbia Peninsula rehaussé de la voix du chanteur espagnol Jairo Zavalo, qui renforce un peu plus l'influence latino de l'album. Lequel dérive même vers Cuba sur le très "haricots sauteurs" Liberada qui rappelle le "son" du Buena Vista Social Club. El Buro Song quant à lui semble, tous cuivres dehors, interprété par un orchestre mariachi pris en stop par nos compères à la frontière. Ailleurs, comme sur Constellation, la voix rêveuse de Burns évoque en effet les immenses ciels étoilés, et même l'instrumental Turquoise traduit l'admiration muette que produit la vue des grands paysages désertiques. Ceci quand les textes ne trahissent pas l'attrait du Mexique. Bref, Calexico poursuit sa route dans le tex(te)-mex.