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Une idée comme cela: si on commençait par se demander pourquoi les médecins ne veulent pas de certains endroits? Les génies qui conseillent nos dirigeants y ont sûrement pensé mais pas trouvé de solutions. Alors, réessayons en rappelant certains faits. Les déserts médicaux sont souvent des déserts pour les familles: pas de travail pour le conjoint, pas d'école acceptable ni d'activités pour les enfants, pas de magasins et le fait que le conjoint est désormais un homme rend la problématique plus aiguë. Le désert du médecin peut aussi être un désert de patients? Le généraliste craint de ne pas pouvoir se créer une patientèle pérenne et ne pas pouvoir vivre de son activité. Le salariat du médecin paraît la seule solution. Ou bien la solution se trouve peut-être dans la dissociation entre le cabinet et le domicile? Comme s'y est habitué le spécialiste, le MG partira le matin pour retrouver la vie de famille le soir. Certains jeunes médecins et la multiplication des centres médicaux fonctionnant en association poussent à cette évolution. Cette solution postule une intervention publique de la Région ou de la commune, pour créer des réseaux médicaux ou centres ou "espaces" médicaux. Cela signifie-t-il une menace pour la médecine libérale? Pas forcément. Tous les contrats et les associations sont possibles. Mais vu l'appétit des jeunes pour la médecine en équipe, cela postule le recul du cabinet solo. Certains à la FAG prévoient de toute façon la survie à 25% de l'exercice des médecins. Il faudra que le ministre et, dans la mesure où leur voix compte encore, les syndicats prennent cette donnée en considération dans la réorganisation de la médecine générale: le généraliste, ami de la famille, c'est fini. Il est remplacé par un service à la personne parmi d'autres dans les limites des heures de bureau et dans les limites fixées par le prestataire (refus de patients au-delà de la limite qu'il estime raisonnable). Le ministre, dans son amour des maisons médicales, a gagné. Le généraliste n'est pas encore un fonctionnaire mais il en prend le chemin avec 40 h de travail hebdomadaire pour objectif.