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C'est ce qui ressort d'un rapport de la Commission de planification fédérale qui doit estimer les besoins pour la prochaine décennie ('Nouveaux éléments et impact covid-19 pour déterminer les quotas médecins 2029-2033'). Le fait que le nombre d'ETP augmente moins fortement que le nombre de MG actifs est surtout lié à des facteurs démographiques. En 2011, le groupe d'âge le plus important parmi les médecins généralistes était celui des 50-60 ans. Il s'agit désormais d'un groupe légèrement réduit de MG de 60 ans et plus, dont les trois quarts sont des hommes. En 2021, le groupe d'âge le plus important parmi les médecins généralistes était celui des 30-35 ans. Il compte plus de 80% de femmes. Les jeunes généralistes et les femmes généralistes sont moins disposés à faire de très longues semaines de travail. La Commission de planification chiffre d'autres tendances au cours de la période écoulée. En Flandre, par exemple, il ressort que le nombre de médecins est le plus élevé dans les zones à forte densité de population: 13,4 pour 10.000 habitants, contre 9,3 dans les zones à faible densité de population et 10 dans les zones à densité de population normale. En Wallonie, c'est le contraire. On compte 13 médecins pour 10.000 habitants dans les zones à faible densité de population, 12,1 dans les zones à forte densité de population et seulement 8,9 dans les zones à très forte densité de population. Les généralistes ruraux de Flandre sont ceux qui travaillent le plus, avec une moyenne de 1,19 ETP. Leurs confrères flamands actifs dans des centres à très forte densité de population travaillent nettement moins, et ne prestent que 0,84 ETP. Une meilleure répartition géographique est l'un des points d'attention pour l'avenir. La Commission de planification prévoit que différents facteurs affecteront les taux d'activité des médecins généralistes dans les années à venir. La recherche d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée aura un effet important sur l'activité. Mais d'autres facteurs viennent s'y ajouter. La collaboration au sein de plus grandes pratiques - un phénomène qui est en nette augmentation - aura également un impact sur le temps de travail des généralistes grâce à une permanence plus aisée et à un meilleur soutien. La Commission de planification recommande de calculer que les généralistes travaillent déjà 0,15 ETP de moins aujourd'hui - et travailleront 0,20 ETP de moins à partir de 2026. Les nouvelles technologies, telles que de meilleurs dossiers informatisés dotés de l'intelligence artificielle, réduiront la charge de travail des généralistes (même si cela nécessitera un investissement en temps supplémentaire au départ). Les médecins délégueront davantage de tâches à d'autres professions de santé (dans la mesure où les effectifs seront suffisants) et à des assistants de pratique. Le rôle que joueront les téléconsultations à l'avenir n'est pas clair. La répartition des tâches entre l'hôpital et la première ligne sera différente, mais la Commission de planification n'ose pas prédire l'effet exact que cela aura sur le temps de travail des généralistes. Ceux-ci consacreront plus de temps aux tâches de coordination, par exemple dans les soins de fin de vie ou lors de la prochaine pandémie. Lors de la planification des médecins, le gouvernement doit tenir compte du fait que diverses évolutions augmenteront la demande de soins au niveau de la première ligne. Le vieillissement de la population et l'augmentation de l'espérance de vie (en bonne santé) signifient que davantage de tâches incomberont aux généralistes. Les tâches préventives devraient gagner en importance. Les patients sont de plus en plus diversifiés, sont parfois plus vulnérables ou ont besoin d'un copilote pour prendre soin d'eux-mêmes. On s'attend à une augmentation de la demande de soins psychologiques, ainsi qu'à une offre de soins plus appropriée dans ce domaine, mais ces soins seront encore largement confiés aux MG. En tant que détenteurs du DMG, ils deviendront de plus en plus le premier point de contact en matière de soins - en particulier à mesure que les tâches sont redistribuées entre les soins hospitaliers et ambulatoires, avec des séjours hospitaliers de plus en plus courts. La Commission de planification calcule une augmentation de la demande de soins en médecine générale de 10% pour les 15 ans et plus en règle générale. Elle établit un tableau plus précis par tranche d'âge de 5 ans, par sexe et par communauté linguistique, avec une augmentation supplémentaire de 2 à 3% par cellule à chaque fois, et de 3 à 5% dans les tranches d'âge plus âgées, afin d'inclure les facteurs socio-économiques. Le rapport contient également un tableau présentant une projection de l'offre médicale et de l'évolution de la demande de soins de santé jusqu'en 2041 pour un total de 30 spécialités. Une description plus détaillée de ces spécialités sera disponible dans le courant de l'année. Ce n'est pas seulement chez les médecins généralistes que le taux d'activité diminue quelque peu et que l'offre à l'avenir ne répondra pas suffisamment à l'augmentation de la demande de soins. Chez les spécialistes aussi, selon la Commission de planification, l'évolution en Belgique francophone est plus préoccupante qu'en Flandre. À la demande de la Commission de planification, le KCE a étudié l'impact de la crise du covid-19 sur la médecine générale en Belgique (rapport KCE 366). La crise sanitaire a exercé une forte pression sur les médecins généralistes - en termes de temps, d'organisation et de stress psychologique. Pour l'avenir, il convient d'en tirer des enseignements en termes d'organisation des pratiques, de financement, de collaboration, de formation, de répartition géographique et de suivi du bien-être des généralistes.