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La présence d'animaux de compagnie est un peu une tradition à la Maison Blanche, et la plupart des chroniqueurs sont capables de citer de mémoire les noms de tous les chiens et chats qui se sont installés à Washington avec les derniers présidents. Donald Trump, dont la vie de famille avec Melania semble globalement marquée par un certain manque de chaleur, est à cet égard l'un des rares chefs d'État américains à s'être - une fois de plus - distingué de façon négative. On aurait pu être tenté de soupçonner l'article dans The Conversation de certains préjugés en faveur la gent canine, mais ses nombreuses références scientifiques prouvent qu'il n'en est rien. En suivant ces liens, on découvre en effet une formidable masse d'études absolument passionnantes sur les nombreux bénéfices que les toutous peuvent apporter à l'homme. La liste commence par quelques classiques bien connus: leur présence à nos côtés abaisse le stress, le taux de cortisol sanguin et la tension, accroît notre sentiment de bonheur et réduit la fréquence des problèmes de dépression ou de solitude. Ce qui est relativement nouveau, par contre, c'est qu'un nombre croissant de données tendraient à indiquer que les chiens ont aussi des effets favorables dans un environnement professionnel, générant notamment une plus grande implication des travailleurs, un moindre roulement de personnel et davantage de satisfaction, de collégialité et de communication dans la collaboration. De quoi expliquer pourquoi ils sont de plus en plus souvent admis sur les lieux de travail - pour autant, du moins, que ceux-ci soient actuellement occupés. Fait intéressant, les bénéfices ne se limitent pas à l'interaction individuelle entre l'homme et l'animal: les chiens semblent également renforcer le fonctionnement social entre personnes. L'une des expériences évoquées dans l'article de The Conversation consistait à mettre en scène des acteurs ou actrices dans divers scénarios - l'un(e) mendiant sur le trottoir, un(e) autre laissant "accidentellement" tomber sa monnaie, par exemple. Lorsque les deux acteurs rejouaient la scène accompagnés d'un chien, le premier récoltait une somme plus élevée et le second voyait davantage de personnes s'arrêter pour l'aider à ramasser ses pièces. Un troisième acteur avait été chargé de flirter avec des passantes et de leur demander leur numéro de téléphone ; là encore, la présence de l'animal lui assurait davantage de succès dans ses tentatives de séduction. Dans une autre étude, un acteur masculin a été placé dans plusieurs situations où des interactions sociales jouaient un rôle majeur, tantôt bien tantôt mal habillé et accompagné ou non d'un compagnon canin. Résultat? Une tenue soignée récoltait davantage de contacts sociaux qu'une dégaine négligée, mais l'effet des vêtements restait plus limité que celui de la présence ou de l'absence de l'animal. Dans son article sur le site de The Conversation, la psychologue Ellen Furlong conclut que le nouveau président Joe Biden pourrait bien voir son travail facilité par la présence de ses deux bergers allemands, qui devraient au minimum contribuer à réduire son stress, que l'on sait mauvais conseiller. On l'espère avec elle... même s'il est peu probable qu'une collecte de données puisse être organisée dans le Bureau ovale pour le vérifier.