Les soins de santé en concurrence avec les autres secteurs de la sécu

Le ministre des Affaires sociales et de la santé publique doit gérer avec ses collègues, outre l'assurance maladie-invalidité obligatoire, les autres branches de la sécurité sociale: chômage, pensions de retraite, accidents de travail, maladies professionnelles, allocations familiales (transférées aux entités fédérées depuis le 01/01/2019 ) et les vacances annuelles. Depuis le 1er janvier 1995, une gestion financière globale de la sécu est entrée en vigueur dans le but de répartir les recettes au plus près des besoins, et non plus en fonction de pourcentages fixes par branches. Le ministre doit donc arbitrer. Mais sa mission ne s'arrête pas là. Comme membre du gouvernement, il doit réagir aux tensions économiques internes et externes en tous genres. "Que d'organismes, que de flux financiers!", disions-nous dans l'épisode précédent. Et nous n'avons parlé ni de la Banque carrefour de la sécurité sociale, ni de la Cour des comptes, ni des innombrables organes de recherches, d'études, de statistiques et last but not least, de contrôle et de lutte contre la fraude sociale. Ces différents organismes expliquent leur mission, défendent leurs valeurs, détaillent leurs outils méthodologiques et présentent leurs bilans sur de nombreux sites web. Les citoyens curieux peuvent ainsi pénétrer le surréalisme belge et même y trouver des trésors. La diversité des caractères, des talents et des intérêts aboutit à une constellation de sphères individuelles et collectives s'étendant du pôle des praticiens de terrain au pôle des décideurs politiques travaillant sur données. Toujours le réel et le virtuel, reliés par une multitude d'étages intermédiaires. Mais que d'incompréhension entre eux malgré les innombrables structures de concertation. Chacun s'efforce de protéger son espace de liberté. Protection et liberté..., alchimie à la belge, étonnement résistante... jusqu'ici! L'argent sous ses multiples facettes, revenu, dépense, épargne, subside, don, investissement ou spéculation, fait le lien entre nos actes et leur valorisation pour nous-mêmes et les autres. Il nous réunit autant qu'il nous désunit. A force de le diaboliser, nous oublions sa fonction essentielle dans les rapports humains en général et les soins de santé en particulier. Les praticiens, 36.234 médecins dont 13.323 généralistes, 35.197 infirmiers et sages- femmes (chiffres Inami 2019) voient leurs revenus et leurs factures à la petite échelle familiale. Peu nombreux, ils peinent à se faire entendre. A un moment où nous manquons de personnel dans les soins intensifs, l'Inami nous apprend aussi qu'il y a bien plus de personnel infirmier "en droit de prester" que d'actifs: près de 110.000. Même si certains salariés des hôpitaux échappent au comptage, les départs restent nombreux. Motifs invoqués: surcharge administrative imposée aux dépens des soins et manque de perspective salariale.

La tendance lourde du financement alternatif

Au niveau des ministres, les détails des métiers de terrain se perdent. Ils gèrent près de 50 milliards de cotisations pour 4 millions de salariés et 3,6 milliards pour un peu plus d' 1 million d'indépendants et aidants. Mais les dépenses courantes atteignent respectivement 80 milliards et 7,5 milliards. Les cotisations ne suffisent donc pas. D'où l'idée de financement alternatif, alimenté surtout par la TVA. Faire payer la sécurité sociale par la taxation du travail, principe du système de Bismarck (et non par l'impôt, système anglais, de Beveridge) met en danger l'emploi et l'attractivité du pays pour les entrepreneurs. La fin de la sécu de 1944? Au lieu de tout chambouler, le Belge préfère s'arranger. Le financement alternatif en offre un exemple. Il a pour objectif de limiter les subventions publiques et de réduire les cotisations des employeurs. Rénover le financement de la sécu tout en la laissant bismarckienne. Est-ce tenable?

Suite dans l'épisode 5: comment les mutuelles se sont refait... une santé dans les soins de santé

Le ministre des Affaires sociales et de la santé publique doit gérer avec ses collègues, outre l'assurance maladie-invalidité obligatoire, les autres branches de la sécurité sociale: chômage, pensions de retraite, accidents de travail, maladies professionnelles, allocations familiales (transférées aux entités fédérées depuis le 01/01/2019 ) et les vacances annuelles. Depuis le 1er janvier 1995, une gestion financière globale de la sécu est entrée en vigueur dans le but de répartir les recettes au plus près des besoins, et non plus en fonction de pourcentages fixes par branches. Le ministre doit donc arbitrer. Mais sa mission ne s'arrête pas là. Comme membre du gouvernement, il doit réagir aux tensions économiques internes et externes en tous genres. "Que d'organismes, que de flux financiers!", disions-nous dans l'épisode précédent. Et nous n'avons parlé ni de la Banque carrefour de la sécurité sociale, ni de la Cour des comptes, ni des innombrables organes de recherches, d'études, de statistiques et last but not least, de contrôle et de lutte contre la fraude sociale. Ces différents organismes expliquent leur mission, défendent leurs valeurs, détaillent leurs outils méthodologiques et présentent leurs bilans sur de nombreux sites web. Les citoyens curieux peuvent ainsi pénétrer le surréalisme belge et même y trouver des trésors. La diversité des caractères, des talents et des intérêts aboutit à une constellation de sphères individuelles et collectives s'étendant du pôle des praticiens de terrain au pôle des décideurs politiques travaillant sur données. Toujours le réel et le virtuel, reliés par une multitude d'étages intermédiaires. Mais que d'incompréhension entre eux malgré les innombrables structures de concertation. Chacun s'efforce de protéger son espace de liberté. Protection et liberté..., alchimie à la belge, étonnement résistante... jusqu'ici! L'argent sous ses multiples facettes, revenu, dépense, épargne, subside, don, investissement ou spéculation, fait le lien entre nos actes et leur valorisation pour nous-mêmes et les autres. Il nous réunit autant qu'il nous désunit. A force de le diaboliser, nous oublions sa fonction essentielle dans les rapports humains en général et les soins de santé en particulier. Les praticiens, 36.234 médecins dont 13.323 généralistes, 35.197 infirmiers et sages- femmes (chiffres Inami 2019) voient leurs revenus et leurs factures à la petite échelle familiale. Peu nombreux, ils peinent à se faire entendre. A un moment où nous manquons de personnel dans les soins intensifs, l'Inami nous apprend aussi qu'il y a bien plus de personnel infirmier "en droit de prester" que d'actifs: près de 110.000. Même si certains salariés des hôpitaux échappent au comptage, les départs restent nombreux. Motifs invoqués: surcharge administrative imposée aux dépens des soins et manque de perspective salariale. Au niveau des ministres, les détails des métiers de terrain se perdent. Ils gèrent près de 50 milliards de cotisations pour 4 millions de salariés et 3,6 milliards pour un peu plus d' 1 million d'indépendants et aidants. Mais les dépenses courantes atteignent respectivement 80 milliards et 7,5 milliards. Les cotisations ne suffisent donc pas. D'où l'idée de financement alternatif, alimenté surtout par la TVA. Faire payer la sécurité sociale par la taxation du travail, principe du système de Bismarck (et non par l'impôt, système anglais, de Beveridge) met en danger l'emploi et l'attractivité du pays pour les entrepreneurs. La fin de la sécu de 1944? Au lieu de tout chambouler, le Belge préfère s'arranger. Le financement alternatif en offre un exemple. Il a pour objectif de limiter les subventions publiques et de réduire les cotisations des employeurs. Rénover le financement de la sécu tout en la laissant bismarckienne. Est-ce tenable?