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Au coeur de ce que l'on nomme pompeusement les Ardennes wallonnes (voir ci-contre), se mire dans un océan forestier le lac de Genval, sorte de mini-Genève (avec son jet d'eau) voire de mini Europe, puisque l'on y trouve aussi une sirène sur son rocher.Il y aussi quelques porsches d'ailleurs (et pas de minis) trônant devant le Martin's Château du Lac et ses " dépendances " qui occupe presque tout un coté de l'onde à lui tout seul, qu'il domine d'ailleurs de sa tour et ses créneaux de... château folie des bords de Meuse. Doté d'un spa flambant neuf... ou presque et d'un vaste choix de chambres rénovées récemment, la cuisine l'a été également puisque Genval-les-Bains s'est doté d'un nouveau chef, Nicolas Mottart.Celui-ci oeuvre dans un restaurant en terrasse sur deux niveaux surplombés par un beau bar alangui, lequel propose soixante couverts... à couvert, et quarante en terrasse aux beaux jours. À l'intérieur, les tables s'ouvrent sur la vue magnifique du lac (et du jet d'eau " genevois que lui "), veduta rythmée par les pilastres qui rythment la construction début 20e et lui donnent pour le coup un air vénitien.Mais si le panorama est captivant, ce qui garni l'assiette l'est aussi. Plutôt que de jouer la carte... de la carte, il convient plutôt de se laisser guider par le menu découverte du jour décliné en trois, quatre ou cinq services : des propositions à respectivement 42, 50 et 58 euros en comptant respectivement 16 et 20 euros et 24 pour l'accompagnement des vins.Entre le carpaccio de céleri-rave, salade russe, sot-l'y-laisse, vierge de nashi, les gambas à l'ail des ours, le carré d'agneau grillé accompagné de sa pastilla façon minestrone ou la dorade fumée sur pain de campagne et burrata, le trio de fromages et le baba à l'amaretto flanqué de sa glace de mascarpone, le chef fait preuve d'une belle régularité, affiche un sans faute, qui plus est, tout en soignant et la présentation et les portions qui restent généreuses malgré la prétention gastronomique.L'accompagnement des vins est plus aléatoire : tout de même, en blanc un veneto blanco composition de cinq cépages dont le aglianico étonnement floral, ou un Antonio Montero espagnol de Galice plus minéral et étonnant.Dommage que la clientèle soit un peu bling-bling et que le service ne soit pas toujours à la hauteur : sympathique certes, mais approximatif.Si la cuisine n'est en rien tape-à-l'oeil, l'hôtel lui l'est donc un peu et attire d'ailleurs des cohortes de touristes asiatiques.Lesquelles peuvent se la jouer " a casa " côté assiette ou plutôt bol grâce à l'autre restaurant situé à 100 mètres du Genval-les-Bains...