Le volet de notre enquête consacré à la consommation de substances révèle qu'un tiers des médecins ont pris quelque chose au cours de l'année écoulée. Près de neuf jeunes médecins sur dix (89,5%) prennent des analgésiques classiques. Dans les catégories plus âgées, la consommation concerne principalement les somnifères et les sédatifs - 20,8% et 13,4% respectivement pour les plus de 70 ans.

Il est remarquable de constater qu'un quart des médecins francophones (26,2%) se prescrivent eux-mêmes des substances psychoactives. Parmi les néerlandophones, ce chiffre n'est que de 14,3%. La moyenne belge de consommation s'élève à 17,8%. Les médecins généralistes (20,1%) s'auto-prescrivent davantage que les spécialistes (17,9%) et les spécialistes stagiaires (14,4%). Il est rare (1,8%) qu'un médecin demande à un confrère qui n'est pas son médecin traitant de lui prescrire un médicament psychoactif.

Drogues illégales

3% des médecins déclarent dans notre enquête consommer des drogues illicites - cocaïne, amphétamine, éphédrine ou ecstasy. Chez les médecins plus jeunes (moins de 40 ans), ce pourcentage est nettement plus élevé (5,4%). 2,2% des médecins prennent des analgésiques narcotiques tels que le fentanyl et la morphine.

Bien que les médecins consomment fréquemment des substances, ils n'ont pas l'impression d'en abuser. Par le terme abus, nous entendons que les personnes prennent plus de médicaments psychoactifs (prescrits ou en vente libre) que ce qu'indique la notice ou que ce qui a été prescrit. Toute utilisation non médicale de drogues illicites est également incluse dans cette appellation.

Seuls 2,6% des répondants - 60 médecins- pensent abuser de substances. Sur ces 60 répondants, 18 médecins (30,0%) prennent plus d'un médicament en même temps. 23 médecins (38,3%) disent qu'ils ne peuvent pas toujours s'arrêter quand ils le veulent et 9 médecins (15%) ont eu des "flashbacks" et des "blackout" en raison de la consommation de substances.

Plus de la moitié des répondants (32 sur 60, 53,3%) se sont sentis coupables ou mal à l'aise par rapport à leur consommation de substances. Le partenaire, les parents ou les enfants de 16 médecins (26,7%) se sont déjà plaints de leur consommation de substances. Sept médecins auraient négligé leur famille. Onze médecins déclarent s'être livrés à des activités illégales pour obtenir des substances. 12 médecins sur 60 avaient déjà des symptômes de sevrage (sensation de malaise) lorsqu'ils ont arrêté de consommer, 12 des 60 médecins en ont fait l'expérience. Sept médecins ont eu des problèmes médicaux dus à la toxicomanie: perte de mémoire, hépatite, saignements...

© Infographie A. Zamora -- Le journal du Médecin

Définition

Le terme "consommation" ou "abus" de substances recouvre l'usage de drogues illégales et/ou de médicaments psychoactifs (somnifères, anxiolytiques, antalgiques). Les différentes classes de drogues sont: le cannabis (marijuana, haschich), les solvants (par exemple les diluants pour peinture), les anxiolytiques (par exemple le valium), les barbituriques, la cocaïne, les stimulants, les hallucinogènes (par exemple le LSD) ou les narcotiques (par exemple l'héroïne). Les questions sur la consommation portent sur les douze derniers mois. La consommation de boissons alcoolisées n'est pas incluse.

Enquête de santé

Comparer la consommation de substances dans la population générale avec celle des médecins est une question difficile. En général, les médecins obtiennent de meilleurs résultats que le Belge moyen. Après tout, l'enquête de santé de Sciensano en 2018 a révélé que 8% de la population générale utilisaient des antidépresseurs et 12% des somnifères et des sédatifs. Leur utilisation augmente avec l'âge et diminue avec le niveau d'éducation.

7,0% de la population a consommé du cannabis au cours des 12 mois précédant l'entrevue, trois sur 100 l'utilisant de façon problématique. Dans la population générale, la cocaïne (1,5%) et l'ecstasy (1,2%) sont les drogues les plus couramment consommées après le cannabis. La consommation de drogue est plus fréquente chez les jeunes (15-34 ans) et en Région bruxelloise.

Le volet de notre enquête consacré à la consommation de substances révèle qu'un tiers des médecins ont pris quelque chose au cours de l'année écoulée. Près de neuf jeunes médecins sur dix (89,5%) prennent des analgésiques classiques. Dans les catégories plus âgées, la consommation concerne principalement les somnifères et les sédatifs - 20,8% et 13,4% respectivement pour les plus de 70 ans. Il est remarquable de constater qu'un quart des médecins francophones (26,2%) se prescrivent eux-mêmes des substances psychoactives. Parmi les néerlandophones, ce chiffre n'est que de 14,3%. La moyenne belge de consommation s'élève à 17,8%. Les médecins généralistes (20,1%) s'auto-prescrivent davantage que les spécialistes (17,9%) et les spécialistes stagiaires (14,4%). Il est rare (1,8%) qu'un médecin demande à un confrère qui n'est pas son médecin traitant de lui prescrire un médicament psychoactif. 3% des médecins déclarent dans notre enquête consommer des drogues illicites - cocaïne, amphétamine, éphédrine ou ecstasy. Chez les médecins plus jeunes (moins de 40 ans), ce pourcentage est nettement plus élevé (5,4%). 2,2% des médecins prennent des analgésiques narcotiques tels que le fentanyl et la morphine. Bien que les médecins consomment fréquemment des substances, ils n'ont pas l'impression d'en abuser. Par le terme abus, nous entendons que les personnes prennent plus de médicaments psychoactifs (prescrits ou en vente libre) que ce qu'indique la notice ou que ce qui a été prescrit. Toute utilisation non médicale de drogues illicites est également incluse dans cette appellation. Seuls 2,6% des répondants - 60 médecins- pensent abuser de substances. Sur ces 60 répondants, 18 médecins (30,0%) prennent plus d'un médicament en même temps. 23 médecins (38,3%) disent qu'ils ne peuvent pas toujours s'arrêter quand ils le veulent et 9 médecins (15%) ont eu des "flashbacks" et des "blackout" en raison de la consommation de substances. Plus de la moitié des répondants (32 sur 60, 53,3%) se sont sentis coupables ou mal à l'aise par rapport à leur consommation de substances. Le partenaire, les parents ou les enfants de 16 médecins (26,7%) se sont déjà plaints de leur consommation de substances. Sept médecins auraient négligé leur famille. Onze médecins déclarent s'être livrés à des activités illégales pour obtenir des substances. 12 médecins sur 60 avaient déjà des symptômes de sevrage (sensation de malaise) lorsqu'ils ont arrêté de consommer, 12 des 60 médecins en ont fait l'expérience. Sept médecins ont eu des problèmes médicaux dus à la toxicomanie: perte de mémoire, hépatite, saignements...