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Le nabi Paul Sérusier, comme Gauguin période Pont-Aven, s'inspire du passé breton, symbole de primitivisme, d'authenticité, et qui donne à ces artistes l'illusion d'un passé profond, tandis que Kandinsky découvre l'art des Koumis lors d'un voyage ethnographique et s'en empare. Tout comme Brancusi se plonge dans les traditions paysannes roumaines notamment de l'oiseau mythique Maiastra. Parfois, ce folklore est lui même récent et participe d'un nationalisme délétère, comme dans la mise en valeur du particularisme des régions françaises par le Régime de Vichy. Des artistes actuels comme la Suissesse Mélanie Manchot moque dans La montagne parfaite l'image d'Epinal et l'affluence touristique. L'avant-garde russe, celle de Gontcharova, décrit des Espagnoles en costumes traditionnels, Man Ray choisit des modèles en costumes folkloriques, Emil Nolde, dans une de ses premières toiles, décrit les géants d'une légende allemande. Joseph Beuys s'inpire de mythologies shamaniques dans son oeuvre, Jorn et cobra en reviennent à des récits primitifs. Broodthaers et son Musée d'art moderne, département des aigles fait du Musée des beaux-arts une sorte de folklore dans une mise en abîme que réalise également Pierre Huyghe dans sa transposition contemporaine de la Toison d'or. Mettant en relation folklore et arts moderne et contemporain, cette exposition démontre que le premier fut une source d'inspiration ou de contre-exemple (comme dans le cas de Duchamp) pour nombre d'artistes, quels que soient leurs courants. Bref, lier tradition et art n'a rien de folklorique.... Folklore, du 4 novembre au 22 février, ouvert tous les jours sauf le mardi Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée 7 promenade Robert Laffont (esplanade du J4) 13002 Marseille Réservations et renseignements +33 (0)4 84 35 13 13 reservation@mucem.org