Cartons pleins pour la fibrose pulmonaire idiopathique lors de l'édition 2018 de l'ERS. Entre nouvelles recommandations, études observationnelles, stratégies diagnostiques et thérapeutiques, importance croissante de la prise en charge holistique et surtout nouvelles pistes thérapeutiques prometteuses, suivons le Dr Benjamin Bondue (Erasme, Bruxelles), un guide aussi expérimenté qu'enthousiaste, pour nous convaincre que la fibrose pulmonaire idiopathique est tout sauf la petite orpheline que nous pensions!

De grandes avancées ont eu lieu en médecine par le simple fait de l'observation. Depuis maintenant une bonne décennie, les études dites observationnelles complètent quasi obligatoirement les études cliniques randomisées classiques renseignant le praticien sur le comportement d'un traitement ou d'une stratégie thérapeutique en condition de pratique réelle.

L'activité physique régulière constitue un facteur clé du traitement de la BPCO. Mais ne nous voilons pas la face, c'est aussi un des plus difficiles à obtenir des patients. Pourtant, certains, plus volontaristes, y parviennent malgré tout et y trouvent un bénéfice certain. Mais qui sont-ils?

Alors que le traitement classique de la BPCO nécessite la combinaison d'une molécule à action bronchodilatatrice (LABA et/ou LAMA) et d'une substance à action anti-inflammatoire (corticoïdes inhalés), voici que pointe son nez un inhibiteur dual PDE3/PDE4 qui réunit ces deux actions incontournables en une seule molécule administrée, elle aussi, en inhalation.

L'analyse des données Holter des patients inclus dans les études TORNADO 1 et 2 rassure. La combinaison fixe d'un antagoniste muscarinique à longue durée d'action (LAMA) et d'un bêta-2 agoniste à longue durée d'action (LABA) n'augmente pas le risque d'arythmie ni ne modifie la fréquence cardiaque moyenne par rapport à ses monocomposants.

Nos confrères pneumologues de l'UZ Leuven, Pr Wim Janssens en tête, ont eu les honneurs des Late Breaking Abstracts pour une étude montrant que l'administration d'azithromycine dans les 48h suivant une hospitalisation pour une exacerbation aiguë de BPCO et sa poursuite durant 3 mois permet de réduire significativement le risque d'échecs thérapeutiques. Malheureusement, cet effet bénéfique et protecteur perd sa significabilité 6 mois après l'arrêt de l'azithromycine.

L'étude australienne MACS (Melbourne Atopy Cohort Study) qui a suivi 620 enfants jusqu'à l'âge de 18 ans montre que ceux traités par du paracétamol au cours des deux premières années de leur existence présentent un risque plus élevé de développer une pathologie asthmatique à l'adolescence. Attention, comme le souligne Ms Xin Dai, venue présenter les résultats à Paris, cette étude met à jour un simple lien entre paracétamol durant la petite enfance et asthme à l'âge adulte et certainement pas de causalité.

Selon une étude anglaise menée à Bristol, nombreux sont les patients BPCO traités, en médecine générale, par trithérapie inhalée contenant des corticoïdes alors qu'ils ne répondent pas aux critères GOLD pour ce type de prise en charge. Corriger ce biais par un retour vers la bithérapie LABA/LAMA, tel que recommandée dans ce cas, offre un triple avantage comme ont pu l'observer les investigateurs: économie d'échelle, meilleure sécurité d'emploi et, surtout, maintien d'un bon contrôle des symptômes et du risque d'exacerbations. L'excès est souvent l'ennemi du bien, n'oublions jamais cette sagesse populaire!

Quelle proportion de patient souffrant de bronchectasies présente une hyperéosinophilie associée ? Quel est l'impact d'un traitement par anticorps monoclonaux anti IL-5 sur les manifestations cliniques, biologiques et fonctionnelles de cette forme particulière de bronchectasies ? Réponse avec une petite mais instructive étude allemande présentée, preuve de son intérêt, en late breaking abstract.

ECRHS, European Community Respiratory Health Study, est une étude de cohorte longitudinale menée depuis plus de vingt ans en Europe de l'Ouest pour évaluer les variations géographiques et les caractéristiques de la santé respiratoire chez l'adulte, principalement pour ce qui concerne l'asthme atopique ou non ainsi que les sensibilisations allergiques. Les nouvelles données présentées à Paris nous alertent sur le risque majoré d'obésité chez les asthmatiques et ce d'autant plus si l'asthme a débuté à l'âge adulte.

Interviewés dans le cadre de l'étude allemande MISTRAL sur leur approche du patient BPCO en termes de diagnostic, de décision thérapeutique et de collaboration avec le pneumologue, les médecins généralistes se révèlent de bons gestionnaires soucieux de suivre les recommandations les plus actuelles.

Symptômes, exacerbations et hospitalisations réduits de moitié sur une période de 1 an, des résultats issus de l'étude de phase II, AIRFLOW-2, qui suggèrent que la technique endoscopique de dénervation pulmonaire ciblée pourrait, dans un proche avenir, constituer une option thérapeutique complémentaire au traitement pharmacologique classique pour tout patient souffrant de BPCO modérée à sévère déjà sous traitement à doses optimales mais toujours symptomatique.