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Pour les auteurs, la résistance à l'insuline peut altérer la croissance osseuse et expliquerait en partie l'augmentation du risque de fracture observé chez les patients avec un diabète de type 2, malgré des densités minérales osseuses normales. C'est le Dr Charlotte Verroken de l'Unité d'Ostéoporose et des Pathologies Métaboliques de l'Os de l'UZ Gent, était l'investigatrice principale de cette étude. Pour mener à bien le travail récemment publié, l'équipe de Gand a évalué un total de 996 hommes, âgés de 25 à 45 ans qui avaient participé à l'étude SIBLOS. Il s'agit d'une étude de population incluant des hommes de la région gantoise dont l'objectif était de mieux comprendre les facteurs déterminant le pic de masse osseuse, à savoir la masse osseuse maximale la fin de la période de croissance de l'os, généralement atteinte chez les jeunes hommes vers 18-20 ans. Design de l'étudePour les besoins de l'étude de l'équipe de l'UZ, il a été demandé aux participants de compléter des questionnaires concernant leurs antécédents médicaux, l'utilisation de médicaments, le tabagisme et l'ingestion de calcium, tandis que le questionnaire simplifié (short form questionnaire) de la Société Américaine de Nutrition (ASN) était utilisé pour renseigner les investigateurs sur le degré d'activité physique des sujets inclus. Aucun des participants à cette étude ne prenait un traitement antidiabétique et tous présentaient des taux de glycémie à jeun ≤7 Mmol/L. Des prélèvements sanguins ont également été réalisés à jeun pour déterminer la présence d'une résistance à l'insuline sur base des critères HOMA-IR, tandis que la géométrie des os était analysée par des images de CT Scan quantitatifs périphériques au niveau des parties distales du radius ainsi que des diaphyses tibiales et radiales. L'étude a inclus 415 paires de frères, 89 enfants uniques, 23 triplets de frères et deux groupes de quatre frères. Un peu plus de la moitié des sujets inclus (54,5%) présentait des valeurs normales d'indice de masse corporelle (BMI). Les indices moyens de masse graisseuse et de masse maigre étaient de respectivement 19.6% et 76.9%. Un total de 198 sujets (20%) a été déclaré résistant à l'insuline, sur base d'une valeur limite de HOMA-IR de 2.17.Analyses et corrections multiplesDes analyses tenant compte de l'âge, de la taille et du poids des participants ont permis de montrer que le score HOMA-IR était inversement associé de manière significative à l'épaisseur de l'os trabéculaire du radius distal, ainsi qu'à l'épaisseur de l'os cortical, à l'indice de force/déformation polaire (SSIp) et à la circonférence endostéale et périostée au niveau des diaphyses radiales et tibiales, tout comme à l'épaisseur d'os cortical au niveau du tibia. Par ailleurs, en comparaison avec les sujets qui ne présentaient pas de résistance à l'insuline, les hommes qui présentaient cette anomalie avaient une moindre épaisseur d'os trabéculaire au niveau du radius distal, une moindre épaisseur d'os cortical et une augmentation de l'expansion endostéale au niveau de la diaphyse radiale. Au niveau des diaphyses radiale et tibiale, ils présentaient également une aire corticale plus mince, ainsi que des circonférences ostéales et périostées plus faibles et une moindre résistance osseuse. Après corrections, le score HOMA-IR était également associé de manière significative aux taux de vitamine D.Des analyses complémentaires, comportant des corrections pour les taux d'adiponectine, de facteur de croissance 'insuline-like' de type 1, de globulines liant les hormones sexuelles, de testostérone libre et d'oestradiol libre n'ont pas affecté de manière significative les corrélations entre le score HOMA-IR et la géométrie osseuse, pas plus qu'un éventuel tabagisme.- Verroken C et al. J Clin Endocrinol Metab. 2016. doi: org/10.1210/jc.2016-3609. Published Online: December 21, 2016- Lepauw B et al. J Bone Miner Res. 2008; doi:10.1359/jbmr.081260- Baecke J et al. Am J Clin Nutr. 1982;36:936-942