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Le 20 mars dernier, plus d'un millier d'infirmiers et infirmières avaient manifesté devant le cabinet du ministre Vandenbroucke, tout comme des milliers dans les hôpitaux et maisons de repos. "Une délégation avait été reçue avec, pour seule promesse, de ne pas mettre cet assistant infirmier dans la Loi sur les hôpitaux mais pour combien de temps ?", soulignent les associations de défense professionnelle. Pour le reste de la proposition de loi, la différence entre l'assistant infirmier (AESI) et l'infirmier responsable de soins généraux (IRSG) est floue. Ce dernier est "euromobile" et issu d'une formation de l'enseignement supérieur. L'AESI n'est pas euromobile et issu de l'enseignement professionnel . "Nous avons le sentiment que le ministre Vandenbroucke a créé son " infirmière flamande " moins formée et à moindre coût", note Gaëtan Mestag, vice-président du syndicat Union4U."Aujourd'hui nous avons des craintes par rapport au projet de loi qui risque d'être voté dans quelques jours au Parlement. Nous étions favorables à la création d'un nouveau praticien de l'art infirmier pour apporter de l'aide aux infirmiers responsables de soins généraux, mais nous souhaitons y amener des modifications/clarifications/précisions. L'enjeu de santé publique est trop important que pour bâcler le texte de loi. Non, un assistant infirmier n'est pas un infirmier. Dans ce contexte, le cadre légal en préparation favorisera le remplacement de l'infirmier par un professionnel moins qualifié, ce qui aura un impact inacceptable sur la qualité des soins et la sécurité des patients. La littérature internationale démontre que plus un infirmier est titulaire d'un niveau d'enseignement supérieur, plus c'est sécurisant pour les soins, plus le taux de mortalité diminue."Trois manifestations sont prévues ce 24 avril, simultanément : en Wallonie devant le cabinet de la ministre Morreale, à Bruxelles devant le cabinet des ministres Bertiaux/ Désir (enseignement obligatoire et supérieur FWB) et devant le cabinet d'Alain Maron, ainsi qu'à Eupen où les germanophones vont rencontrer le ministre Antionadis.Les infirmières demandent:1. D'augmenter rapidement les normes dans les établissements de soins afin de garantir à la population un encadrement infirmier suffisant et permanent;2 De voter contre le texte proposé et d'auditionner les représentants de la profession. Il ne faut pas voter une loi qui va augmenter la pénurie d'infirmières, tout en mettant la population en danger;3. Que durant le CIM (conseil interministériel) santé, les ministres prennent une décision adéquate et ferme sur la loi sur les hôpitaux;4. Quel sera l'avenir des infirmiers dans les hôpitaux, les MR/MRS et les soins à domicile ?