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1. Qui attaque l'autre ? N'est-ce pas les mutuelles qui, depuis des années, se plaisent à publier des études pour dénoncer les incompétences, les malversations, les abus, les excès des médecins. Nous prescrivons trop à mauvais escient. Nous ne pensons qu'à nous remplir les poches sur le dos des patients. Nous ne respectons pas les accords. Les pauvres patients doivent retarder leurs soins car ils n'ont pas les moyens de payer leur docteur, ... Tout ça pour faire passer dans l'opinion des mesures de restriction dont elles ne veulent pas porter le chapeau.2. Qui sape la confiance ? Malgré le dénigrement systématique du comportement des médecins, elles admettent que nous avons les soins de santé parmi les meilleurs au monde. Cette qualité est basée sur la confiance des patients et celle de la population qui plébiscite dans tous les sondages les médecins parmi les professions auxquelles elle fait le plus confiance. Cette confiance est possible car le patient sait que son médecin privilégie l'intérêt de son malade en toutes circonstances et que cela est favorisé par la pratique libérale et à l'acte. Or, c'est cette médecine libérale que les mutuelles dénigrent systématiquement et veulent remplacer par une médecine au forfait.3. Qui remet en cause le système de négociation ? Depuis plusieurs années, les mutuelles remettent au Comité de l'Assurance un document sur les besoins nécessaires pour un accord pour l'année suivante que les médecins découvrent en séance alors qu'il est censé être issu d'une négociation médico-mutuelliste. Depuis plusieurs années, les mutuelles remettent en cause la liberté d'adhésion à l'accord qui est un principe fondateur du système. Tout ce qu'elles n'obtiennent pas par l'accord, elles l'obtiennent par leurs relais politiques (comme la suppression des suppléments qui constituent pourtant une véritable soupape au manque de moyens financiers de la sécurité sociale pour couvrir les besoins, comme aussi l'obligation du tiers payant qui ne peut que faire exploser les dépenses et mettre en péril la pérennité de la sécurité sociale qu'elles prétendent vouloir défendre) . Pour notre part, devant l'ampleur du mépris affiché par les mutuelles au système de concertation, nous avons demandé et obtenu d'inscrire dans le dernier accord un point prévoyant une modernisation de ce système à réaliser avant la fin de celui-ci. Malgré plusieurs propositions, menaces exigences, ce point est resté lettre morte.4. Qui est arrogant ? Malgré plusieurs propositions de rencontre bilatérale, aucune des mutuelles n'a cru bon de nous rencontrer.5. Qui est méprisant ? En tout cas, les mutuelles affichent un mépris grandissant pour le travail des médecins. Leurs exigences administratives n'ont plus de limite tandis que leurs services rendus se réduisent comme peau de chagrin. L'exigence du tiers payant ne rend service à personne. La plupart des patients ne sont pas demandeurs mais cela alourdit encore les tâches administratives du médecin. Peut-on vraiment continuer dans ces conditions avec de tels partenaires. Il est évident qu'un système de concertation vaut mieux qu'un système règlementaire ou imposé par la loi mais, il ne faut pas que la concertation soit un jeu de dupes ; ce qu'elle devient de plus en plus. Le discours des mutuelles ne prévoit en aucune façon un changement d'attitude. Elles se contentent de dénigrer leur partenaire, l'ABSyM, et de suggérer qu'elles trouveront bien des médecins plus complaisants. Leurs discours est rempli d'angélisme mais ne correspond à pas la réalité. Leur autosatisfaction, la négation de la réalité, le mépris affiché, le refus de considérer la moindre concession n'augurent certainement pas d'une réconciliation prochaine. Nous ne sommes pas réactionnaires, nous défendons des valeurs qui ont montré leurs intérêts sans refuser réforme et progrès mais il nous faudra un autre discours pour encore considérer les mutuelles comme des partenaires. Elles prétendent défendre l'intérêt des patients. Elles ne défendent que leur propre intérêt. Elles pourraient, si elles continuent de la sorte, ne plus défendre que leur propre existence.