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Ces 25 principes actifs représentent 34 % des dépenses totales nettes de l'assurance soins de santé pour les médicaments en 2022 (càd sans la part à charge des patients) et 19 % du volume des traitements. Nouveauté : la première place est occupée par l'apixaban. "Cet anticoagulant fait partie des quatre nouveaux anticoagulants oraux, dont trois figurent dans ce top 25. En dix ans, ils ont pris une place importante parmi les anticoagulants. Ils sont utilisés en prévention de la thrombose", note l'Inami.Pour Solidaris, en se focalisant uniquement sur 6 des 25 médicaments de la liste (701 autres principes actifs sont remboursés en ambulatoire), grâce au Fair price, la Sécurité sociale devrait payer 20 % de moins à l'industrie pharmaceutique. Appliquer ce modèle à l'ensemble des médicaments remboursés depuis 2015 permettrait de gagner un milliard chaque année, souligne Solidaris dans un communiqué. "C'est autant d'argent public qui part injustement dans les surprofits de l'industrie plutôt que d'être réinvestit dans de meilleurs remboursements pour les patients."Les médicaments qui figurent sur cette liste ne reprennent pas les traitements délivrés en hôpital. Cinq traitements contre le cancer, par exemple, pèsent à eux seuls près de 12% du budget total du remboursement des médicaments. Selon une étude de Solidaris, ceux-ci sont vendus entre 14 et 18 fois plus cher que le prix juste. "Six médicaments sur les 25 sont des agents immunosuppresseurs contre la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou le psoriasis, pour lesquels on a dépensé près de 272 millions pour 36.786 patients, soit un coût moyen par patient de 7.391 euros. Il faut y ajouter ceux qui sont délivrés en hôpital, pour lesquels on débourse 92 millions supplémentaires, soit un montant total de 364 millions d'euros", pointe encore la mutualité socialiste. "Pour cette classe de médicaments 65% du prix part en sur-profits pour l'industrie. Appliquer le modèle du Fair price pour ces traitements permettrait d'économiser près de 237 millions, soit 23% du budget total utilisé pour les 25 médicaments listés par l'Inami."" L'industrie pharmaceutique réalise des profits jamais atteints dans l'histoire du secteur, alors que certains patients doivent faire le choix entre correctement manger ou correctement se soigner. Il est urgent de payer le prix juste pour les médicaments pour que l'argent de la Sécurité sociale serve à mieux rembourser les soins plutôt que de s'envoler dans la poche des actionnaires. En 2020, 75% des profits ont été reversés en dividendes aux actionnaires, soit bien loin des promesses d'être réinvestis dans la recherche. Cela doit cesser ! Nous proposons une solution, reste au gouvernement de l'appliquer ", souligne Jean-Pascal Labille, le secrétaire général de Solidaris. Une pétition citoyenne forte de plus de 36.000 signatures demande au gouvernement d'inscrire le modèle du Fair price comme base des négociations avec l'industrie pharmaceutique.