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Impulseo a des effets positifs. Nonobstant, l'aide n'est pas suffisante. Un constat partagé par la députée Rachel Sobry (MR) en Commission wallonne de la santé. " Certaines zones rurales manquent encore cruellement de médecins généralistes. Nous constatons donc que ce qui a déjà été mis en oeuvre n'est malheureusement pas suffisant pour combler la pénurie de médecins dans certaines zones. On constate aussi que les demandes des aides Impulseo sont en augmentation. Ainsi, à Bruxelles, par exemple, il s'avère que le budget ne permettra pas de satisfaire toutes les demandes d'aide formulées (voir encadré) . "L'installation de médecins généralistes dans les zones rurales fait partie d'un projet global du gouvernement wallon décliné en plusieurs objectifs dans la Déclaration de politique régionale (DPR). C'est donc à travers une approche transversale que la Wallonie entend combattre le fléau de la pénurie. Cela passera, entre autres, par l'amélioration de l'accès aux soins, la garantie du choix du patient, le développement des pratiques multidisciplinaires de première ligne et l'installation de maisons médicales (par l'entremise des associations de santé intégrée, ASI).À côté de ces grands projets, le gouvernement s'est également engagé à améliorer les dispositifs d'attractivité pour l'installation en zones de pénurie de métiers de première ligne, dont font bien entendu partie les médecins généralistes. " Dans cette perspective, une évaluation du nouveau dispositif Impulseo sera réalisée et, le cas échéant, les aides seront adaptées ", annonce Christie Morreale (PS), ministre wallonne de la Santé. Mais le processus s'avère complexe, notamment parce que la période de validité des listes de communes en pénurie est établie sur des bases qui se chevauchent dans le temps, et que les médecins peuvent demander leur prime pendant les cinq années qui suivent leur installation. " Il faudrait donc un recul d'au moins cinq ans pour avoir une idée pertinente de l'évolution du dispositif depuis son application des nouveaux critères définis par la Région. "Mais, on l'a dit, Impulseo seul ne suffit pas. Pourquoi ? Parce qu'attirer un médecin dans une zone en pénurie, c'est bien. Mais le convaincre d'y rester, c'est mieux. Or, les derniers chiffres du cadastre montrent qu'il est difficile de remplacer un médecin cessant son activité (voir encadré)." Il faut également tenir compte du vieillissement de la population des médecins, combiné au non-remplacement en suffisance des médecins qui prennent leur pension ou optent pour une réorientation professionnelle ", ajoute la ministre. " C'est pourquoi d'autres projets, qui ne sont pas clairement dédiés à faciliter l'implantation de médecins en zone de pénurie, répondent toutefois à une demande des praticiens pour éviter le surmenage et des cessations d'activité précoces, ce qui serait un facteur aggravant de pénurie. "Christie Morreale évoque deux pistes d'actions : les nouvelles ASI ainsi que l'accès, pour ces opérateurs, au Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader). " En 2019, quatre nouvelles structures ont reçu l'agrément d'ASI, portant à 82 le total de ces opérateurs. De plus, 19 ASI ont été sélectionnées pour recevoir une intervention Feader afin de réaliser leur projet d'investissement en infrastructure et en équipement. "Dernière piste d'action envisagée : la collaboration infirmier-médecin. Le cabinet de la ministre analyse actuellement le rapport du projet Coming (voir jdM n°2591), rapport qui répertorie les éléments nécessaires à l'implémentation d'un dispositif soutenant la collaboration entre médecins généralistes et infirmiers." En tout état de cause, les aides à l'installation ainsi que les autres leviers pour les professions de santé en pénurie seront discutés avec le secteur lors des Assises de la première ligne que je compte mettre en place au premier trimestre 2020 ", conclut Christie Morreale.