Le cheptel de rhumatologues doit être maintenu à 200-250 en Belgique faute de quoi on devrait faire face à une pénurie et donc à des files d'attente, explique le Pr Bernard Lauwerys, past president de la Société royale belge de rhumatologie et chef du Service de rhumatologie aux Cliniques Saint-Luc de Bruxelles. En matière d'arthrose aiguë, il faut déjà attendre entre trois et six mois pour avoir un rendez-vous. Afin qu'au moins 20 et 25 étudiants se destinent chaque année à cette spécialité, les solutions sont relativement simples : convaincre les jeunes qu'il s'agit d'une médecine sexy qui soigne aussi les jeunes patients, qu'il y a des décisions thérapeutiques passionnantes à la clé et surtout que l'étudiant en médecine interne et même lors du tronc commun soit davantage mis en contact avec un rhumatologue. Pour ce faire, les quotas en médecine interne doivent être adaptés pour les étudiants motivés.
jdM : diverses choses expliquent cette pénurie dont un nombre insuffisant d'étudiants se destinant à cette spécialité ?
Pr Bernard Lauwerys : En fait, on est entre cinq et dix étudiants sur le pays par an sauf cette année, on en a quinze. Toutefois, la campagne de sensibilisation par voie de vidéo menée il y a six ans a porté ses fruits. Les étudiants en médecine en dernière année ont pu découvrir ce qu'est vraiment la rhumatologie. Le message qu'on aimerait faire passer à travers la campagne actuelle de sensibilisation, c'est que ce n'est pas une médecine pour " vieux avec de l'arthrose ". C'est une médecine qui soigne des gens jeunes avec des pathologies sévères. On fait la différence avec une médecine variée en termes d'actes thérapeutiques, biopsies synoviales, décisions thérapeutiques, etc.
Le message qu'on aimerait faire passer à travers la campagne actuelle de sensibilisation, c'est que ce n'est pas une médecine pour 'vieux avec de l'arthrose'. C'est une médecine qui soigne des gens jeunes avec des pathologies sévères.
Il faut en faire une spécialité plus sexy ?
Voilà. Une étude menée par l'Université de Gand sur base de questionnaires montre que les étudiants qui terminent leurs trois ans de médecine interne et qui ont été en contact dans leur tronc commun ou dans leur spécialisation avec la rhumatologie sont plus enclins à choisir la spécialité de rhumatologie que ceux qui n'ont pas eu ce contact. En fait, c'est la clé. On choisit la rhumatologie lorsqu'on voit ce que c'est. D'où notre volonté que les étudiants soient mis en contact via plus de stagiaires avec la spécialité. La rencontre est essentielle.
Vous préconisez de modifier les quotas également...
Oui. On l'a vu avec les gériatres. Cela a eu un impact. On a déjà écrit, sans succès pour l'instant, au président du Conseil supérieur des médecins spécialistes pour assouplir les quotas au niveau de la spécialité. Secoue-t-on le cocotier ? Allons-nous de l'avant ? Oui, on va écrire immédiatement au ministre Demotte d'autant qu'il y a des élections bientôt. Le danger est réel ! Nous sommes moins de 200 rhumatologues dans le pays. Dans cinq ou dix ans, on peut se trouver en pénurie importante. Pour les patients légers qui souffrent d'arthrose, n'importe quel médecin peut donner un conseil d'hygiène de vie, faire du sport, etc. Mais pour ceux qui souffrent de rhumatisme inflammatoire : polyarthrite rhumatoïde, arthropathie, myosite, lupus, nous faisons la différence. La durée d'hospitalisation est diminuée de deux ou trois en rhumatologie car nous avons l'expertise adéquate, des outils d'évaluation de la maladie bien huilée que nous seuls utilisons et l'accès au traitement pour lequel nous avons une prérogative importante pour les traitements biologiques. Nous faisons cela en toute transparence. Tout est publié online. Les rhumatologues sont essentiels pour les rhumatismes inflammatoires. D'où la sonnette d'alarme. Il faut des quotas plus élevés. Dans la polyarthrite, plus tôt on pose le pronostic, plutôt la rémission...
Quelles sont les délais de rendez-vous actuellement ?
En cas de polyarthrite, on est souvent entre trois et six mois. Ce n'est pas tenable.
C'est une crise qui touche tout le pays ou plutôt le sud ?
C'est dans tout le pays bien qu'il y ait un trend différent selon les endroits. A Louvain, on est complet de même qu'à Gand. L'ULB et L'ULg ont plus de problème. Il y a un an ou deux, on se demandait " où sont les rhumatologues ? ". Le déficit est national.
Il vous en faut combien ?
Le double, entre 20 et 25 étudiants par an. On peut alors faire face aux demandes d'emploi. Et garantir que le pool de rhumatologues doit rester entre 200 et 250.
jdM : diverses choses expliquent cette pénurie dont un nombre insuffisant d'étudiants se destinant à cette spécialité ? Pr Bernard Lauwerys : En fait, on est entre cinq et dix étudiants sur le pays par an sauf cette année, on en a quinze. Toutefois, la campagne de sensibilisation par voie de vidéo menée il y a six ans a porté ses fruits. Les étudiants en médecine en dernière année ont pu découvrir ce qu'est vraiment la rhumatologie. Le message qu'on aimerait faire passer à travers la campagne actuelle de sensibilisation, c'est que ce n'est pas une médecine pour " vieux avec de l'arthrose ". C'est une médecine qui soigne des gens jeunes avec des pathologies sévères. On fait la différence avec une médecine variée en termes d'actes thérapeutiques, biopsies synoviales, décisions thérapeutiques, etc. Il faut en faire une spécialité plus sexy ? Voilà. Une étude menée par l'Université de Gand sur base de questionnaires montre que les étudiants qui terminent leurs trois ans de médecine interne et qui ont été en contact dans leur tronc commun ou dans leur spécialisation avec la rhumatologie sont plus enclins à choisir la spécialité de rhumatologie que ceux qui n'ont pas eu ce contact. En fait, c'est la clé. On choisit la rhumatologie lorsqu'on voit ce que c'est. D'où notre volonté que les étudiants soient mis en contact via plus de stagiaires avec la spécialité. La rencontre est essentielle. Vous préconisez de modifier les quotas également... Oui. On l'a vu avec les gériatres. Cela a eu un impact. On a déjà écrit, sans succès pour l'instant, au président du Conseil supérieur des médecins spécialistes pour assouplir les quotas au niveau de la spécialité. Secoue-t-on le cocotier ? Allons-nous de l'avant ? Oui, on va écrire immédiatement au ministre Demotte d'autant qu'il y a des élections bientôt. Le danger est réel ! Nous sommes moins de 200 rhumatologues dans le pays. Dans cinq ou dix ans, on peut se trouver en pénurie importante. Pour les patients légers qui souffrent d'arthrose, n'importe quel médecin peut donner un conseil d'hygiène de vie, faire du sport, etc. Mais pour ceux qui souffrent de rhumatisme inflammatoire : polyarthrite rhumatoïde, arthropathie, myosite, lupus, nous faisons la différence. La durée d'hospitalisation est diminuée de deux ou trois en rhumatologie car nous avons l'expertise adéquate, des outils d'évaluation de la maladie bien huilée que nous seuls utilisons et l'accès au traitement pour lequel nous avons une prérogative importante pour les traitements biologiques. Nous faisons cela en toute transparence. Tout est publié online. Les rhumatologues sont essentiels pour les rhumatismes inflammatoires. D'où la sonnette d'alarme. Il faut des quotas plus élevés. Dans la polyarthrite, plus tôt on pose le pronostic, plutôt la rémission... Quelles sont les délais de rendez-vous actuellement ? En cas de polyarthrite, on est souvent entre trois et six mois. Ce n'est pas tenable. C'est une crise qui touche tout le pays ou plutôt le sud ? C'est dans tout le pays bien qu'il y ait un trend différent selon les endroits. A Louvain, on est complet de même qu'à Gand. L'ULB et L'ULg ont plus de problème. Il y a un an ou deux, on se demandait " où sont les rhumatologues ? ". Le déficit est national. Il vous en faut combien ? Le double, entre 20 et 25 étudiants par an. On peut alors faire face aux demandes d'emploi. Et garantir que le pool de rhumatologues doit rester entre 200 et 250.