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Le graphique ci-joint présente les besoins médicaux non satisfaits ( unmet medical needs). Il s'agit de la difficulté à obtenir un examen médical pour des raisons financières ou géographiques ou encore en raison de longues listes d'attente. Pour les classes à hauts revenus, ces problèmes n'existent pour ainsi dire pas. De manière générale, la Belgique obtient des scores légèrement supérieurs à la moyenne des 28 pays de l'UE. Mais les patients belges des classes à revenus les plus faibles sont plus mal lotis que par exemple leurs homologues bulgares. Le fossé entre les bas revenus et les revenus élevés en matière de soins de santé est nettement plus élevé que chez nos voisins.Un autre enseignement intéressant est le deuxième graphique qui montre la proportion des soins et des coûts qui y sont liés que couvre l'assurance maladie ou le financement collectif pour cinq secteurs différents des soins de santé.Notre pays a toutefois des médecins qui travaillent dur, comme il en ressort des chiffres de l'OCDE. Les médecins belges ne sont relativement pas nombreux. La Belgique compte 3,1 médecins avec une pratique (clinique) par 1.000 habitants, tandis que la moyenne des 28 pays de l'UE est de 3,6 médecins. Les Pays-Bas, par exemple, se trouvent légèrement sous cette moyenne et pratiquement sur la médiane. La Belgique occupe la 22e place, juste après la France.Un médecin belge a en moyenne 2.245 consultations par an (7e place dans une liste de 23 pays, où la moyenne est de 2.147 consultations par an). Le chiffre est une moyenne, de spécialités diverses. Un médecin belge voit donc en moyenne beaucoup de patients, même si encore d'autres éléments joueront pour sa productivité. Un Belge voit un médecin en moyenne 6,9 fois par an, tandis que la moyenne de l'UE, calculée sur 23 pays, est de 7,5. La Belgique occupe ainsi la 10e place du classement. Un Hollandais (à la 6e place) voit, quant à lui, 8,8 fois un médecin par an.Les auteurs de l'OCDE soulignent que notre pays, comparé aux autres pays, sous-estime peut-être le nombre de médecins, parce que l'Inami ne considère comme actifs que les médecins qui voient plus de 500 patients par an, ce qui est unique dans l'Union européenne. Par ailleurs, le rapport relève aussi que c'est surtout une pénurie de médecins généralistes qui inquiète (lire en page 2). Mais à ce niveau-là, notre pays se porte bien. Avec 37% de MG, il se trouve largement au-dessus de la moyenne de l'UE, qui est de 23% (sur 25 pays).Les chiffres les plus récents dont dispose l'OCDE datent de 2016. Les rapports précédents ont mis en évidence que les MG belges obtenaient d'excellents scores en termes de satisfaction des patients. Les généralistes belges sont, en 2016 aussi, à nouveau les meilleurs élèves de la classe lorsqu'on demande à leurs patients s'ils leur consacrent suffisamment de temps. Ils sont tout à fait en haut du podium avec 98% de patients satisfaits. Et en règle générale, les patients belges estiment que leur MG les implique bien dans les décisions relatives aux soins et dans les choix thérapeutiques. En Belgique, 95% des patients sont satisfaits à ce niveau.L' European Quality of Life Survey de 2016 donne au MG belge un bulletin légèrement moins brillant, mais ses résultats sont néanmoins toujours très bons. Il obtient 7,7 points sur une échelle de 10 pour la qualité observée, la moyenne de l'UE pour une liste de 28 pays étant de 7,3. Le MG belge occupe la 8e place, juste après son collègue français et juste avant son collègue hollandais.Il s'agit donc d'évaluations par le patient - une évaluation subjective peut-être, mais dans un nombre croissant de pays, les Patiented Reported Experience Measures (PREMs) jouent un rôle important dans une politique visant à améliorer la qualité des soins. Le rapport cite notre pays ici à plusieurs reprises comme exemple parce que nous utilisons les PREM's pour donner des feedbacks aux prestataires de soins et pour améliorer les soins systématiquement. Notre pays est surtout un précurseur parce qu'il utilise aussi les PREMs pour rendre les soins davantage axés sur les patients en les couplant à des mécanismes de financement (ex: le système "pay for performance" pour les hôpitaux).