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On dénombre pour le moment environ 700 migrants aux environs de la gare du Nord de Bruxelles et du Parc Maximilien. Des personnes dont les besoins médicaux se font de plus en pressants. "Nos consultations actuelles sont au bord de la saturation", explique Pierre Verbeeren, directeur de Médecins du Monde (MdM)."Nous avons donc choisi de renforcer notre présence dans le Parc et aux alentours de la gare du Nord."Dès cette semaine, les équipes de Médecins du Monde seront présentes sur place chaque lundi, mercredi et vendredi à partir de 14h, avec le Médibus (le bus médicalisé de MdM) et une tente. En outre, les équipes continueront d'assurer des consultations en soirée comme elles le font depuis le début de l'été tous les mercredis et jeudis soirs au Parc Maximilien et à la Gare du Nord, avec un dispositif infirmier. Besoin de médecins"Au fil des semaines, nous avons observé une augmentation du nombre de consultations - jusqu'à 40 par soir ! - et de plus en plus de besoins d'une consultation avec un médecin", renchérit Pierre Verbeeren."C'est par exemple le cas pour les personnes présentant des problèmes respiratoires importants, du diabète ou les femmes enceintes."Le personnel médical de Médecins du Monde a également été confronté à un nombre impressionnant de blessures : près d'une personne sur 4 (23% des patients rencontrés) présentaient des plaies (15%) ou des fractures (8%). "Ces blessures peuvent avoir eu lieu durant leur parcours pour venir ici", analyse Pierre Verbeeren. "Mais certaines sont clairement la conséquence des raids et des actions de la police à Bruxelles ces dernières semaines", déplore-t-il.Solidarité contre répressionL'ONG continue à réclamer l'ouverture - au minimum - d'un centre d'accueil et d'information, ou quelque soit la dénomination qui lui serait donnée, où les migrants puissent être hébergés, soignés, se laver, mais également recevoir une information la plus complète possible quant à leurs droits. Un souhait qui ne semble pas rencontrer l'optique des autorités responsables, qui privilégient pour l'instant un dispositif répressif et envisagent d'octroyer une aide minimale prenant en charge uniquement "les personnes les plus fragilisées"."Plus de 80% des personnes présentes au Parc et à la gare du Nord viennent de pays comme le Soudan, l'Érythrée ou l'Irak. Ils n'ont pas quitté leur pays de gaité de coeur, mais parce qu'ils y ont été forcés.S'ils soumettaient une demande d'asile, elle serait très probablement acceptée. Mais ils ne le font pas parce qu'ils n'ont pas assez d'information sur le sujet", soutient Pierre Verbeeren..