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L'appel intervient après les menaces à peine voilées du président russe Vladimir Poutine sur un possible usage d'armes nucléaires en Ukraine, mais aussi les essais répétés de missiles nord-coréens et le blocage des initiatives pour la non-prolifération."Le danger est important et grandissant", coécrivent dans un éditorial les rédacteurs en chef de onze revues médicales de premier plan, dont le BMJ, le Lancet, le JAMA et le New England Journal of Medicine (voir ici la liste des signataires). "Les États dotés d'armes nucléaires doivent éliminer leurs arsenaux nucléaires avant que ces derniers ne nous éliminent", souligne l'éditorial."En janvier 2023, le Conseil pour la science et la sécurité du Bulletin of the Atomic Scientists a avancé les aiguilles de l'horloge de la fin du monde à 90 secondes avant minuit, reflétant le risque croissant de guerre nucléaire", entame l'édito commun. "En août 2022, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a averti que le monde vivait 'une période de danger nucléaire sans précédent depuis l'apogée de la guerre froide'. Le danger a été souligné par les tensions croissantes entre de nombreux États dotés de l'arme nucléaire. En tant que rédacteurs en chef de revues médicales et de santé du monde entier, nous appelons les professionnels de la santé à alerter le public et nos dirigeants sur ce danger majeur pour la santé publique et les systèmes vitaux essentiels de la planète, et à prendre des mesures pour l'éviter."Pour Chris Zielinski, de l'Association mondiale des éditeurs de presse médicale, "le fait que toutes ces revues de premier plan se soient mises d'accord pour publier le même éditorial souligne l'urgence extrême de la crise nucléaire actuelle".Le texte est publié la même semaine qu'une réunion, à Vienne, du comité préparatoire à un nouvel examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de l'ONU, entré en vigueur en 1970. Par ailleurs, ce dimanche marquera également le 68e anniversaire de la première utilisation de l'arme nucléaire contre des civils, lorsque les États-Unis ont lancé une bombe atomique au-dessus de la ville japonaise d'Hiroshima, le 6 août 1945.Toute utilisation d'arme nucléaire "serait catastrophique pour l'humanité", souligne l'éditorial."Même une guerre nucléaire 'limitée', impliquant seulement 250 des 13.000 armes nucléaires dans le monde, pourrait tuer 120 millions de personnes et provoquer une perturbation climatique mondiale conduisant à une famine nucléaire et à la mise en danger de deux milliards de personnes", soulignent les auteurs.