"Si vous êtes entièrement vaccinés et que vous voulez participer à un petit rassemblement avec des gens qui sont vaccinés et non vaccinés, les données scientifiques montrent que vous pouvez le faire en toute sécurité, sans masque", déclarait en début de semaine Rochelle Walensky la directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) américains. "En revanche, nous continuons à recommander le port du masque lors d'activités et dans des endroits très fréquentés, comme des stades pleins ou des concerts."

Une baisse de la transmission : oui

Les vaccins permettent-ils une baisse de la contagiosité des individus ? Le Pr Éric Muraille, biologiste et immunologiste à l'ULB répond. " Premièrement, nous ne disposons pas de toutes les données. Ce qu'il faut comprendre, c'est que les vaccins peuvent nous protéger à différents niveaux. Il y a la protection de la mortalité, la protection des symptômes sévères et la capacité à bloquer la transmission. En se basant sur nos connaissances des vaccins depuis un siècle, il y a clairement des vaccins capables de protéger à tous ces niveaux, et d'autres à certains de ces niveaux. Le fait qu'un vaccin puisse protéger d'une maladie sans bloquer nécessairement la transmission est un fait connu et n'est pas lié au Covid. Un très bel exemple est celui de la polio. Le premier vaccin développé - inactivé - fonctionnait très bien pour limiter les formes sévères de la maladie, mais les individus restaient contagieux. Le nombre de cas de polio a donc continué à augmenter. Il a fallu un second vaccin - vivant atténué - pour bloquer à la fois les symptômes et la contagion. Le problème avec ce second vaccin, comme dans la plupart des vaccins vivants atténués, est qu'il y a risque de réversion de l'agent pathogène et donc une certaine mortalité liée à ce vaccin. On a donc utilisé majoritairement ce second vaccin le temps de contrôler la transmission de la polio. Ensuite, on est repassé au vaccin inactivé. "

" Concernant les vaccins contre le Covid-19, les informations fournies dans les pays avancés dans la vaccination - Angleterre, Israël - nous révèlent effectivement qu'il y a une chute très importante de la capacité à avoir une charge infectieuse qui pourrait permettre la contagion à d'autres individus ", explique Éric Muraille. " Les vaccins ARN ont l'air d'être capables de bloquer l'infection. Mais de ce que l'on sait des autres vaccins, ce n'est jamais un blocage absolu de 100%. C'est une réduction. Est-elle suffisante pour lever l'obligation du port du masque ? C'est une question d'épidémiologiste. C'est fort dépendant des conditions de contagiosité de chaque pays et des variants présents. "

Faut-il se méfier des variants ? Oui

Concernant les variants, justement, l'immunologiste affirme qu'il y a " une perte d'efficacité des anticorps induits par la vaccination - in vitro - mais on n'a pas l'air d'avoir de perte de l'efficacité de la réponse cellulaire ". En d'autres termes, les immunologistes sont actuellement très positifs concernant la capacité des vaccins à neutraliser les variants actuels - hormis le variant indien, trop neuf.Le hic, c'est quand la capacité de neutralisation diminue, la première chose qui diminue dans la protection est la capacité à bloquer la transmission. " Dans quelle mesure les variants affectent la capacité des vaccins à protéger de la mortalité et des formes sévères ? Nous pensons que l'efficacité des vaccins ne sera pas trop altérée. Par contre au niveau de la transmission, la question se pose. "

"Si vous êtes entièrement vaccinés et que vous voulez participer à un petit rassemblement avec des gens qui sont vaccinés et non vaccinés, les données scientifiques montrent que vous pouvez le faire en toute sécurité, sans masque", déclarait en début de semaine Rochelle Walensky la directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) américains. "En revanche, nous continuons à recommander le port du masque lors d'activités et dans des endroits très fréquentés, comme des stades pleins ou des concerts."Les vaccins permettent-ils une baisse de la contagiosité des individus ? Le Pr Éric Muraille, biologiste et immunologiste à l'ULB répond. " Premièrement, nous ne disposons pas de toutes les données. Ce qu'il faut comprendre, c'est que les vaccins peuvent nous protéger à différents niveaux. Il y a la protection de la mortalité, la protection des symptômes sévères et la capacité à bloquer la transmission. En se basant sur nos connaissances des vaccins depuis un siècle, il y a clairement des vaccins capables de protéger à tous ces niveaux, et d'autres à certains de ces niveaux. Le fait qu'un vaccin puisse protéger d'une maladie sans bloquer nécessairement la transmission est un fait connu et n'est pas lié au Covid. Un très bel exemple est celui de la polio. Le premier vaccin développé - inactivé - fonctionnait très bien pour limiter les formes sévères de la maladie, mais les individus restaient contagieux. Le nombre de cas de polio a donc continué à augmenter. Il a fallu un second vaccin - vivant atténué - pour bloquer à la fois les symptômes et la contagion. Le problème avec ce second vaccin, comme dans la plupart des vaccins vivants atténués, est qu'il y a risque de réversion de l'agent pathogène et donc une certaine mortalité liée à ce vaccin. On a donc utilisé majoritairement ce second vaccin le temps de contrôler la transmission de la polio. Ensuite, on est repassé au vaccin inactivé. "" Concernant les vaccins contre le Covid-19, les informations fournies dans les pays avancés dans la vaccination - Angleterre, Israël - nous révèlent effectivement qu'il y a une chute très importante de la capacité à avoir une charge infectieuse qui pourrait permettre la contagion à d'autres individus ", explique Éric Muraille. " Les vaccins ARN ont l'air d'être capables de bloquer l'infection. Mais de ce que l'on sait des autres vaccins, ce n'est jamais un blocage absolu de 100%. C'est une réduction. Est-elle suffisante pour lever l'obligation du port du masque ? C'est une question d'épidémiologiste. C'est fort dépendant des conditions de contagiosité de chaque pays et des variants présents. "Concernant les variants, justement, l'immunologiste affirme qu'il y a " une perte d'efficacité des anticorps induits par la vaccination - in vitro - mais on n'a pas l'air d'avoir de perte de l'efficacité de la réponse cellulaire ". En d'autres termes, les immunologistes sont actuellement très positifs concernant la capacité des vaccins à neutraliser les variants actuels - hormis le variant indien, trop neuf.Le hic, c'est quand la capacité de neutralisation diminue, la première chose qui diminue dans la protection est la capacité à bloquer la transmission. " Dans quelle mesure les variants affectent la capacité des vaccins à protéger de la mortalité et des formes sévères ? Nous pensons que l'efficacité des vaccins ne sera pas trop altérée. Par contre au niveau de la transmission, la question se pose. "