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Plus de 300.000 médecins des secteurs public et privé dans un pays qui compte près de 1,25 milliard d'habitants, ont annulé leurs consultations, forçant le gouvernement à repousser le vote de la loi au Parlement. Cette loi prévoit de réformer le système de santé du pays et de répondre à une pénurie chronique de médecins, notamment dans les zones rurales. Il faut savoir que le pays compte environ 840.000 médecins, soit un pour 1.674 habitants et bien moins que le ratio de 1 pour 1.000 recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La loi permettrait aux praticiens qualifiés dans les domaines de l'homéopathie et l'ayurvédisme - une forme traditionnelle de médecine indienne - de pratiquer la médecine occidentale après avoir suivi une formation complémentaire dont la durée n'a pas été précisée. L'Inde compte près de 800.000 praticiens exerçant la médecine traditionnelle, qui sont soumis à des formations rigoureuses dans leur champ d'expertise, mais ne sont actuellement pas autorisés à prescrire des médicaments. Le président de l'Association médicale indienne a indiqué que la loi risquait d'être "désastreuse" pour les malades. "Cette loi est anti-malade, anti-docteur, irrationnelle et non scientifique", a déclaré à l'AFP K.K Agarwal.Depuis l'arrivée au pouvoir du parti nationaliste hindou en 2014, le Premier ministre Narendra Modi cherche à promouvoir les thérapies traditionnelles indiennes, allant jusqu'à créer un ministère spécifique et à promouvoir auprès des Nations Unies une journée mondiale du yoga. Les médecins auraient toutefois prévu de suspendre leur grève après que le ministre des Affaires parlementaires Ananth Kumar a déclaré mardi à la Chambre que la loi avait été renvoyée à une commission chargée de répondre à leurs inquiétudes. Les services d'urgences et de soins intensifs n'ont pas été touchés par la grève.