Si vous cherchez la Dr Toulmonde après ses consultations, commencez donc par lever le nez: c'est là, virevoltant depuis un agrès, que vous avez le plus de chances de la dénicher. Férue d'arts circassiens depuis ses 13 ans, la jeune médecin généraliste partage son quotidien entre ses patients au cabinet L'Épinois (Soignies) et ses cerceaux aériens.

Une passion qui l'a souvent emmenée à travers le monde, même pendant ses études de médecine. Sonégienne d'origine (elle a remporté le titre d'étoile sonégienne, catégorie culture, ce mercredi), elle a effectué son bachelier à l'université de Mons, puis a rejoint l'UCLouvain pour son master. Diplômée haut la main l'an dernier, Margaux a également assuré le clou du spectacle lors de la proclamation organisée à Bozar.

© Aurore_Delsoir

La médecine générale lui permet de concilier sa pratique au cabinet avec son école de cirque et ses spectacles professionnels.

Circassienne dans l'âme

Sa maman est kinésithérapeute, tout comme son frère cadet, et son aîné est pédiatre. Mais n'allez pas imaginer pour autant que Margaux rêvait de faire carrière dans le milieu médical depuis sa plus tendre enfance. Le cirque, le premier, a ravi son coeur: "J'ai commencé tout simplement, dans une école de cirque après l'école, où j'apprenais un peu de tout. Je sais donc aussi jongler, marcher sur un fil... Des disciplines différentes qui, je pense, m'ont beaucoup aidée pour la suite", explique la jeune femme, manifestement épanouie sous sa double casquette.

Margaux au sommet de son art, au-dessus de la mer en Bulgarie., DR
Margaux au sommet de son art, au-dessus de la mer en Bulgarie. © DR

La médecine ne commence à l'intéresser qu'en rhéto. Super organisée et investie, tenaillée par l'ambition de réussir ses deux défis, Margaux se lance dans le cursus de médecine sans sacrifier les arts circassiens grâce au statut estudiantin 'Peps artiste' qui autorise certains aménagements (TP, examens, etc.) et facilite la compréhension du corps professoral.

"J'ai fait partie d'une compagnie de cirque qui a évolué d'année en année jusqu'à un niveau professionnel, avec une grosse cadence de spectacles, notamment en jonglerie de feu et pyrotechnie", poursuit la généraliste. "Depuis un an, je me focalise sur les sports aériens: tissus, cerceaux... C'est là mon rêve d'enfant: lorsque nous allions voir le Cirque du Soleil, je sentais que le cirque aérien serait un de mes objectifs de vie. Le hasard, un peu, a fait que j'y suis arrivée", se réjouit Margaux.

© DR

Coup de coeur pour la première ligne

Quand elle débute la médecine, Margaux pense 'chirurgie'. Mais c'est sans compter sur son tempérament d'artiste, qui lui confère tant de bonheur et qu'elle ne peut donc brider. Arrive le mois de juin en dernier master... "Je n'ai pas pu présenter le concours car je n'étais pas en ordre de stages, vu que je travaillais beaucoup en tournées... Je suis donc passée en septembre, époque où il restait peu de possibilités de spécialisations. Comme, par ailleurs, beaucoup d'assistants hospitaliers disaient que c'était très difficile, au niveau des horaires, de faire autre chose en parallèle, je me suis résignée et lancée en médecine générale pour voir si ça me convenait."

Et c'est bingo: Margaux, qui travaille désormais en équipe avec sa maître de stage et un autre ancien assistant, adore la première ligne: "Il y a tellement de facettes différentes, j'y trouve tout à fait mon compte!"

Sa propre école de cirque

"Au quotidien, je commence au cabinet médical à 8h30 jusqu'à 18 h, puis je file à l'entraînement, en général jusqu'à 21 h, 21h30. Je donne aussi des cours, j'ai lancé ma propre compagnie en février dernier. Pour le moment, j'ai 40 élèves, âgés de 7 ans jusqu'à... 57 ans - c'est ma maman!", éclate-t-elle de rire.

Cette école spécialisée dans l'aérien (Aerialis), Margaux en a rêvé: "Ça n'existait pas de mon temps, j'ai dû apprendre seule... Si j'avais eu un professeur, je serais sans doute deux fois plus forte aujourd'hui", regrette-t-elle un peu, "d'où mon envie de transmettre aux plus jeunes."

Le plus compliqué fut de trouver une salle à la charpente suffisamment haute pour se suspendre à 7 mètres, et qui soit aussi ultra-accessible car notre artiste s'entraîne tous les soirs en semaine, ainsi que le week-end. "Il faut vraiment de la passion pour y consacrer autant d'heures!", reconnaît la jeune femme, qui tient à garder une cadence professionnelle tant que c'est possible. Les qualités essentielles? Souplesse, élégance mais aussi force... "Quand je suis en l'air, j'utilise tout mon corps, de la tête aux pieds. Il s'est beaucoup transformé depuis que je pratique l'aérien plus régulièrement, surtout les bras et les épaules."

© DR

Le secret de sa réussite? Une bonne connaissance de son corps, associée à une alimentation saine et un sommeil réparateur. "L'objectif est de continuer au moins jusqu'à mes 30 ans. Mais l'angoisse grandit avec l'âge... J'ai aussi envie d'avoir des enfants et je sais que mon corps va changer. Mais on verra bien!"

La Dr Toulmonde n'est pas près de revenir sur Terre. Et c'est tant mieux pour les spectateurs, qui pourront notamment l'admirer tout au long du mois de décembre dans " Les Rêveurs de Noël " à Mons, ainsi qu'à " La Nuit du feu " (Ciney, Mons, Ninove et Dinant).

Si vous cherchez la Dr Toulmonde après ses consultations, commencez donc par lever le nez: c'est là, virevoltant depuis un agrès, que vous avez le plus de chances de la dénicher. Férue d'arts circassiens depuis ses 13 ans, la jeune médecin généraliste partage son quotidien entre ses patients au cabinet L'Épinois (Soignies) et ses cerceaux aériens. Une passion qui l'a souvent emmenée à travers le monde, même pendant ses études de médecine. Sonégienne d'origine (elle a remporté le titre d'étoile sonégienne, catégorie culture, ce mercredi), elle a effectué son bachelier à l'université de Mons, puis a rejoint l'UCLouvain pour son master. Diplômée haut la main l'an dernier, Margaux a également assuré le clou du spectacle lors de la proclamation organisée à Bozar. Sa maman est kinésithérapeute, tout comme son frère cadet, et son aîné est pédiatre. Mais n'allez pas imaginer pour autant que Margaux rêvait de faire carrière dans le milieu médical depuis sa plus tendre enfance. Le cirque, le premier, a ravi son coeur: "J'ai commencé tout simplement, dans une école de cirque après l'école, où j'apprenais un peu de tout. Je sais donc aussi jongler, marcher sur un fil... Des disciplines différentes qui, je pense, m'ont beaucoup aidée pour la suite", explique la jeune femme, manifestement épanouie sous sa double casquette. La médecine ne commence à l'intéresser qu'en rhéto. Super organisée et investie, tenaillée par l'ambition de réussir ses deux défis, Margaux se lance dans le cursus de médecine sans sacrifier les arts circassiens grâce au statut estudiantin 'Peps artiste' qui autorise certains aménagements (TP, examens, etc.) et facilite la compréhension du corps professoral. "J'ai fait partie d'une compagnie de cirque qui a évolué d'année en année jusqu'à un niveau professionnel, avec une grosse cadence de spectacles, notamment en jonglerie de feu et pyrotechnie", poursuit la généraliste. "Depuis un an, je me focalise sur les sports aériens: tissus, cerceaux... C'est là mon rêve d'enfant: lorsque nous allions voir le Cirque du Soleil, je sentais que le cirque aérien serait un de mes objectifs de vie. Le hasard, un peu, a fait que j'y suis arrivée", se réjouit Margaux. Quand elle débute la médecine, Margaux pense 'chirurgie'. Mais c'est sans compter sur son tempérament d'artiste, qui lui confère tant de bonheur et qu'elle ne peut donc brider. Arrive le mois de juin en dernier master... "Je n'ai pas pu présenter le concours car je n'étais pas en ordre de stages, vu que je travaillais beaucoup en tournées... Je suis donc passée en septembre, époque où il restait peu de possibilités de spécialisations. Comme, par ailleurs, beaucoup d'assistants hospitaliers disaient que c'était très difficile, au niveau des horaires, de faire autre chose en parallèle, je me suis résignée et lancée en médecine générale pour voir si ça me convenait."Et c'est bingo: Margaux, qui travaille désormais en équipe avec sa maître de stage et un autre ancien assistant, adore la première ligne: "Il y a tellement de facettes différentes, j'y trouve tout à fait mon compte!""Au quotidien, je commence au cabinet médical à 8h30 jusqu'à 18 h, puis je file à l'entraînement, en général jusqu'à 21 h, 21h30. Je donne aussi des cours, j'ai lancé ma propre compagnie en février dernier. Pour le moment, j'ai 40 élèves, âgés de 7 ans jusqu'à... 57 ans - c'est ma maman!", éclate-t-elle de rire. Cette école spécialisée dans l'aérien (Aerialis), Margaux en a rêvé: "Ça n'existait pas de mon temps, j'ai dû apprendre seule... Si j'avais eu un professeur, je serais sans doute deux fois plus forte aujourd'hui", regrette-t-elle un peu, "d'où mon envie de transmettre aux plus jeunes."Le plus compliqué fut de trouver une salle à la charpente suffisamment haute pour se suspendre à 7 mètres, et qui soit aussi ultra-accessible car notre artiste s'entraîne tous les soirs en semaine, ainsi que le week-end. "Il faut vraiment de la passion pour y consacrer autant d'heures!", reconnaît la jeune femme, qui tient à garder une cadence professionnelle tant que c'est possible. Les qualités essentielles? Souplesse, élégance mais aussi force... "Quand je suis en l'air, j'utilise tout mon corps, de la tête aux pieds. Il s'est beaucoup transformé depuis que je pratique l'aérien plus régulièrement, surtout les bras et les épaules."Le secret de sa réussite? Une bonne connaissance de son corps, associée à une alimentation saine et un sommeil réparateur. "L'objectif est de continuer au moins jusqu'à mes 30 ans. Mais l'angoisse grandit avec l'âge... J'ai aussi envie d'avoir des enfants et je sais que mon corps va changer. Mais on verra bien!" La Dr Toulmonde n'est pas près de revenir sur Terre. Et c'est tant mieux pour les spectateurs, qui pourront notamment l'admirer tout au long du mois de décembre dans " Les Rêveurs de Noël " à Mons, ainsi qu'à " La Nuit du feu " (Ciney, Mons, Ninove et Dinant).