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Interventions numériques et applications peuvent aider à lutter contre la dépression, l'anxiété et les troubles du sommeil, entre autres. L'intégration d'outils numériques de bonne qualité dans les soins classiques permettrait de contrecarrer la prolifération d'applications d'auto-assistance (améliorer son sommeil, gérer le stress ou diminuer l'anxiété, par exemple). Un bon encadrement de et par les professionnels de santé donne les meilleurs résultats. Grâce à une série de nouvelles recommandations, le Conseil supérieur de la santé souhaite contribuer à l'élaboration d'un tel cadre au niveau national.Que ce soit sur smartphone ou sur le web, il existe une multitude d'applications censées favoriser le bien-être mental. Si le Conseil supérieur de la santé s'inquiète de cette prolifération, il souhaite aussi par ailleurs accueillir l'innovation dans le domaine des soins de santé mentale. "En outre, les soins de santé mentale numériques vont bien au-delà des applications d'auto-assistance, pensons également aux thérapies en ligne, à l'utilisation de données provenant de dispositifs portables ou aux expériences de réalité virtuelle", note le CSS, pour qui la numérisation peut renforcer le système de soins. L'écart entre l'offre et la demande de soins de santé mentale crée des défis majeurs. Les interventions numériques et autres applications permettent à un plus grand nombre de personnes d'obtenir facilement un soutien. Par exemple, en leur évitant les contraintes traditionnelles des rendez-vous physiques, elles permettent souvent également de réduire les temps de réponse. "En outre, l'anonymat des plateformes en ligne peut donner aux utilisateurs la liberté de s'exprimer ouvertement et de demander de l'aide sans craindre de stigmatisation ou de jugement. La recherche a montré que, dans l'ensemble, les interventions numériques sont aussi efficaces qu'une thérapie en face à face pour des symptômes légers à modérés. C'est d'autant plus vrai lorsqu'elles sont combinées à une forme de soutien humain."Le Conseil supérieur de la santé recommande donc d'adopter les avancées technologiques, tout en prenant en compte les nombreux défis. Les professionnels de la santé en sont un maillon essentiel, les formations initiales et continues peuvent les aider à se familiariser avec les outils numériques. "En outre, des questions juridiques et éthiques relatives à la protection de la vie privée doivent être éclaircies de toute urgence avant que les outils numériques puissent être largement utilisés de manière sûre et efficace dans la pratique", souligne le CSS.La plupart des problèmes de santé mentale se développent pendant l'adolescence et le début de l'âge adulte. De plus, les adolescents sont particulièrement sensibles à certaines barrières dans les soins de santé mentale conventionnels. C'est précisément pour cette raison que la technologie peut leur être d'autant plus utile. Cependant, de nombreuses technologies testées auprès des jeunes ont été développées en premier lieu pour les adultes. Le Conseil recommande d'impliquer activement les jeunes dans la conception et le développement des interventions numériques.En ce qui concerne l'utilisation des applications numériques par les personnes âgées, les études divergent : le Conseil préconise d'accorder plus d'attention à l'inclusion des soins de santé mentale numériques, tant pour les patients âgés que pour les personnes ayant un statut socio-économique inférieur ou les groupes minoritaires. "Encore une fois, il faut viser l'inclusion by design et les impliquer dès le début."Dans son nouveau rapport, le Conseil conclut par 12 recommandations concrètes, issues d'une analyse approfondie de la littérature scientifique et d'une consultation d'experts. Elles portent sur l'élaboration d'un cadre national pour les soins de santé mentale numériques, avec un accent particulier sur les enfants et les adolescents. En tenant compte des connaissances scientifiques, des lignes directrices internationales et du contexte belge, les recommandations visent à promouvoir la croissance et l'application des solutions numériques et à améliorer ainsi l'accès aux soins de santé mentale.