En effet, en même temps, les fonctionnaires ont déjà reçu cette année 3 fois 2%, soit 6 %, pour faire face à l'inflation galopante de ce début 2022. Et ils se mettent pourtant en grève parce que ces indexations ne couvrent pas l'explosion du coût des carburants, exclu de l'index santé, la référence depuis longtemps. On prévoit pour la fin de l'année entre 8 et 10 % d'indexation. Les médecins ne reçoivent qu'un tiers autant que les fonctionnaires et ils sont pourtant bien plus pénalisés par l'augmentation des carburants que les fonctionnaires. Les salaires des infirmier(e)s titulaires du bac sont augmentés en juillet de 9 %. Leurs syndicats ont été efficaces. C'est bien mérité, mais quid des médecins ?

Il n'y aurait pas d'argent pour les médecins ? Ou bien ils n'auraient pas mérité la reconnaissance de la nation ? Il faut diminuer leurs revenus ? Ou bien ils signent les accords sans les lire ? Les médecins ont pourtant le privilège rare d'avoir un ministre qui a découvert un jour de 1995, en ouvrant son coffre, des millions dont il ignorait la provenance, apparemment tombés du ciel. C'est surement dans l'espoir qu'il renouvelle ce miracle qu'il a été extrait de sa retraite pour se voir confier la Santé publique et son budget.

L'argent qui s'envole : une heure de vol de F35 représente le cout salarial annuel d'un(e) aide-soignant(e)

Mais dans le gouvernement actuel, l'argent ne tombe plus du ciel, il s'y envole. Il n'y a pas d'argent pour les soins de santé mais il y en a pour acheter 34 bombardiers F35A pour 3,6 milliards complétés de 4 à 500 millions de travaux d'infrastructures pour les utiliser. C'est un avion dont l'heure de vol coute 44.000 dollars, le cout salarial annuel d'un(e) soignant(e), notamment parce que la maintenance très moderne doit se guider en temps réel depuis l'usine en Amérique. Et l'OTAN exige un entrainement de 180 heures par pilote pour maintenir leur expérience. Faites le calcul

L'utilisation des impôts versés par les contribuables, c'est une décision politique. Les politiques ont privilégié d'investir dans des bombardiers offensifs. Ils devraient larguer des bombes atomiques sur les cibles désignées par les Américains pour qui nous gardons 20 bombes atomiques du type B 61 à Kleine Brogel.

Les économies des assureurs mènent à la médecine à deux vitesses au détriment des soins aux assurés

Le financement des soins en Belgique ne présente apparemment pas le même caractère de nécessité que la préparation d'une guerre nucléaire mondiale pour imposer le gaz de schiste américain. Le secteur des soins affaibli, noyé sous les paperasses, mobilisant temps, énergie et argent, est dans les faits, dédaigné par les politiciens. Quand on parle de nouveaux budgets pour les médecins, on parle de montants de l'ordre de 112 millions. Ici les milliards ne pleuvent pas. Et pourtant une grande partie des budgets santé ne proviennent pas des impôts. Ils appartiennent aux cotisants qui les ont versés sur leurs salaires pour leurs soins et dont les mutuelles disposent comme si elles décidaient des soins à donner. Elles ne sont que des assureurs privés.

Il n'y a pas d'argent pour les soins de santé mais il y en a pour acheter 34 bombardiers F35A pour 3,6 milliards...

Le réflexe d'un assureur est de verser le moins possible de remboursement aux assurés pour faire des bénéfices. Par exemple, il n'y aura pas de remboursement de détartrage sous- gingival pour un assuré de plus de 50 ans ; Il paie pourtant la même cotisation, et ressent la même douleur que le patient de 49 ans. L'assuré malade gardera à sa charge une partie d'autant plus importante de ses frais de santé. C'est donc l'éthique des syndicats médicaux d'exiger des remboursements des honoraires convenables. Et c'est la moindre des corrections vis-à-vis des médecins qui ont accepté d'y coller l'honoraire de base par esprit social. On ne comprend pas ce qui peut avoir amené les représentants des spécialistes, contrairement à ceux des généralistes, à abandonner leur indexation.

776 médecins et 15.000 soignants salariés atteints par le covid

Ne parlons pas de reconnaissance. Onaurait cru que la pandémie aurait mis en évidence le rôle, les difficultés de vie et de travail, la pénibilité et, ce qu'on oublie souvent, les risques quotidiens des médecins et soignants au contact des malades. Ils sont des cas contacts permanents des contagieux. Les médecins risquent chaque jour d'être victime d'une contamination, même sans épidémie. Durant les épidémies, ils sont en première ligne. Les citoyens les ont rejetés comme des pestiférés accusés de répandre la contamination dans une panique sans commune mesure avec la situation, aussi dangereuse soit elle (1). Les histoires racontées par la presse sont effrayantes. Des infirmières racontent (7sur7 des 3 et 4 avril 2020) : Des colocataires ont changé la serrure pour empêcher une infirmière de rentrer après son service, un propriétaire a coupé l'eau et le chauffage d'un appartement pour en chasser une autre et sa famille.

Des personnels, des médecins ont été atteints de la Covid. Certains sont morts. Combien ? Sciensano a répondu à cette question qu'il avait détecté 600 hospitalisés mais qu'il n'y avait pas d'enregistrement du nombre de morts, les autorités fédérales ne l'ayant jamais demandé. C'était à la RTF le 5 juin 2020, il y a deux ans, quand il y avait 9.548 décès du covid. Il y en a au 31 mai 310340 . J'ai interrogé Sciensano qui a expliqué qu'ils n'enregistrent jamais les contaminations par profession.

Cependant, on trouve un élément de renseignement dans les tableaux des déclarations obligatoires de maladies professionnelles de Fedris (2) faites par les médecins du travail. Elles sont suivies ou non ultérieurement d'une demande d'indemnisation par les intéressé(e)s : On relève donc des déclarations relatives à 10.050 infirmier(e)s diplômé(e)s, 5.533 autres soignants diplômés, 1.001 soignants sans qualification, 776 médecins, chiffre impressionnant vu la faible proportion de salariés parmi les médecins, 59 pharmaciens, etc. Des demandes d'indemnisation ont été introduites ensuite par 6.369 infirmiers, 2.607 soignants et 194 médecins. S'y ajoutent 14 demandes d'indemnisations pour décès de personnel en hôpital et en MR du fait du Covid, dont 6 infirmières et un seul médecin, spécialiste de 40 ans.

Rappelons que la couverture pour maladies professionnelles ne bénéficie qu'aux salariés, ce qui exclue tout bilan concernant la majorité des médecins hors hôpitaux universitaires et les infirmières indépendantes à domicile. Les chiffres ci-dessus ne représentent donc que le sommet de l'iceberg...

Menace de démotivation

On ne motive pas facilement les gens mais on les démotive facilement. La rémunération n'est pas le facteur essentiel d'une motivation. Mais c'est un critère de reconnaissance. Le vrai problème de l'indexation, c'est qu'il est clair que, pour les mutuelles qui ont rédigé l'accord de 2022, les médecins ne valent pas un remerciement. Les infirmier(e)s ont résolu la question : ils quittent la profession. Des hôpitaux doivent fermer des lits faute de pouvoir remplir les normes. Tant pis pour les malades.

La résignation des médecins mériterait une étude. Le dernier " accord " aussi brutalement défavorable aux spécialistes a cependant en effet été approuvé par les médecins de la base à une énorme majorité, alors que celui des dentistes frôlait logiquement le rejet. Du côté des médecins, les généralistes pouvaient y trouver quelques avantages mais pour les spécialistes, la résignation apparait plus étonnante. Il faut tenir compte du fait que les médecins sont contractuellement tenus de se conventionner dans beaucoup d'hôpitaux. Ils n'ont plus d'autres voies de pression que la grève, bien difficile, et une soupape : les suppléments, quand c'est possible ou forcé :la médecine à deux vitesses.

Mais l'effondrement du pouvoir d'achat, dû au gène de la guerre dominant les êtres humains, risque de compromettre l'accès aux soins des malades à revenus modestes.

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(1) Statbel. Décès : Sur les deux années de pandémie 2020 et 2021, il y a eu une hausse de 9% du pourcentage de la population décédé durant la période par rapport à la moyenne 2017-2019 (109.629, 110.675,108.745) et attribué au Covid soit 2020 : 126.850 morts et 2021 : 112.390. Etant donné le pourcentage de personnes âgées concernées, la surmortalité, tombée seulement à 2,5 % en 2021, est peut-être influencée par la disparition dès la première vague des personnes âgées les plus fragiles l'année précédente.

(2) On consultera pour les détails plus complets sur toutes les catégories de travailleurs de santé salariés (par exemple dentistes, technologues, personnel de nettoyage, etc.) deux documents :

-News. Agence fédérale des risques professionnels, état au 19/04/2022, chiffres concernant le covid 19, classement par professions p 41. Déclarations, demandes et décisions

-Fedris, statistiques, Covid 19 tableaux au 6 avril 2022, décès p 14

En effet, en même temps, les fonctionnaires ont déjà reçu cette année 3 fois 2%, soit 6 %, pour faire face à l'inflation galopante de ce début 2022. Et ils se mettent pourtant en grève parce que ces indexations ne couvrent pas l'explosion du coût des carburants, exclu de l'index santé, la référence depuis longtemps. On prévoit pour la fin de l'année entre 8 et 10 % d'indexation. Les médecins ne reçoivent qu'un tiers autant que les fonctionnaires et ils sont pourtant bien plus pénalisés par l'augmentation des carburants que les fonctionnaires. Les salaires des infirmier(e)s titulaires du bac sont augmentés en juillet de 9 %. Leurs syndicats ont été efficaces. C'est bien mérité, mais quid des médecins ?Il n'y aurait pas d'argent pour les médecins ? Ou bien ils n'auraient pas mérité la reconnaissance de la nation ? Il faut diminuer leurs revenus ? Ou bien ils signent les accords sans les lire ? Les médecins ont pourtant le privilège rare d'avoir un ministre qui a découvert un jour de 1995, en ouvrant son coffre, des millions dont il ignorait la provenance, apparemment tombés du ciel. C'est surement dans l'espoir qu'il renouvelle ce miracle qu'il a été extrait de sa retraite pour se voir confier la Santé publique et son budget.Mais dans le gouvernement actuel, l'argent ne tombe plus du ciel, il s'y envole. Il n'y a pas d'argent pour les soins de santé mais il y en a pour acheter 34 bombardiers F35A pour 3,6 milliards complétés de 4 à 500 millions de travaux d'infrastructures pour les utiliser. C'est un avion dont l'heure de vol coute 44.000 dollars, le cout salarial annuel d'un(e) soignant(e), notamment parce que la maintenance très moderne doit se guider en temps réel depuis l'usine en Amérique. Et l'OTAN exige un entrainement de 180 heures par pilote pour maintenir leur expérience. Faites le calculL'utilisation des impôts versés par les contribuables, c'est une décision politique. Les politiques ont privilégié d'investir dans des bombardiers offensifs. Ils devraient larguer des bombes atomiques sur les cibles désignées par les Américains pour qui nous gardons 20 bombes atomiques du type B 61 à Kleine Brogel.Le financement des soins en Belgique ne présente apparemment pas le même caractère de nécessité que la préparation d'une guerre nucléaire mondiale pour imposer le gaz de schiste américain. Le secteur des soins affaibli, noyé sous les paperasses, mobilisant temps, énergie et argent, est dans les faits, dédaigné par les politiciens. Quand on parle de nouveaux budgets pour les médecins, on parle de montants de l'ordre de 112 millions. Ici les milliards ne pleuvent pas. Et pourtant une grande partie des budgets santé ne proviennent pas des impôts. Ils appartiennent aux cotisants qui les ont versés sur leurs salaires pour leurs soins et dont les mutuelles disposent comme si elles décidaient des soins à donner. Elles ne sont que des assureurs privés.Le réflexe d'un assureur est de verser le moins possible de remboursement aux assurés pour faire des bénéfices. Par exemple, il n'y aura pas de remboursement de détartrage sous- gingival pour un assuré de plus de 50 ans ; Il paie pourtant la même cotisation, et ressent la même douleur que le patient de 49 ans. L'assuré malade gardera à sa charge une partie d'autant plus importante de ses frais de santé. C'est donc l'éthique des syndicats médicaux d'exiger des remboursements des honoraires convenables. Et c'est la moindre des corrections vis-à-vis des médecins qui ont accepté d'y coller l'honoraire de base par esprit social. On ne comprend pas ce qui peut avoir amené les représentants des spécialistes, contrairement à ceux des généralistes, à abandonner leur indexation.Ne parlons pas de reconnaissance. Onaurait cru que la pandémie aurait mis en évidence le rôle, les difficultés de vie et de travail, la pénibilité et, ce qu'on oublie souvent, les risques quotidiens des médecins et soignants au contact des malades. Ils sont des cas contacts permanents des contagieux. Les médecins risquent chaque jour d'être victime d'une contamination, même sans épidémie. Durant les épidémies, ils sont en première ligne. Les citoyens les ont rejetés comme des pestiférés accusés de répandre la contamination dans une panique sans commune mesure avec la situation, aussi dangereuse soit elle (1). Les histoires racontées par la presse sont effrayantes. Des infirmières racontent (7sur7 des 3 et 4 avril 2020) : Des colocataires ont changé la serrure pour empêcher une infirmière de rentrer après son service, un propriétaire a coupé l'eau et le chauffage d'un appartement pour en chasser une autre et sa famille.Des personnels, des médecins ont été atteints de la Covid. Certains sont morts. Combien ? Sciensano a répondu à cette question qu'il avait détecté 600 hospitalisés mais qu'il n'y avait pas d'enregistrement du nombre de morts, les autorités fédérales ne l'ayant jamais demandé. C'était à la RTF le 5 juin 2020, il y a deux ans, quand il y avait 9.548 décès du covid. Il y en a au 31 mai 310340 . J'ai interrogé Sciensano qui a expliqué qu'ils n'enregistrent jamais les contaminations par profession.Cependant, on trouve un élément de renseignement dans les tableaux des déclarations obligatoires de maladies professionnelles de Fedris (2) faites par les médecins du travail. Elles sont suivies ou non ultérieurement d'une demande d'indemnisation par les intéressé(e)s : On relève donc des déclarations relatives à 10.050 infirmier(e)s diplômé(e)s, 5.533 autres soignants diplômés, 1.001 soignants sans qualification, 776 médecins, chiffre impressionnant vu la faible proportion de salariés parmi les médecins, 59 pharmaciens, etc. Des demandes d'indemnisation ont été introduites ensuite par 6.369 infirmiers, 2.607 soignants et 194 médecins. S'y ajoutent 14 demandes d'indemnisations pour décès de personnel en hôpital et en MR du fait du Covid, dont 6 infirmières et un seul médecin, spécialiste de 40 ans.Rappelons que la couverture pour maladies professionnelles ne bénéficie qu'aux salariés, ce qui exclue tout bilan concernant la majorité des médecins hors hôpitaux universitaires et les infirmières indépendantes à domicile. Les chiffres ci-dessus ne représentent donc que le sommet de l'iceberg...On ne motive pas facilement les gens mais on les démotive facilement. La rémunération n'est pas le facteur essentiel d'une motivation. Mais c'est un critère de reconnaissance. Le vrai problème de l'indexation, c'est qu'il est clair que, pour les mutuelles qui ont rédigé l'accord de 2022, les médecins ne valent pas un remerciement. Les infirmier(e)s ont résolu la question : ils quittent la profession. Des hôpitaux doivent fermer des lits faute de pouvoir remplir les normes. Tant pis pour les malades.La résignation des médecins mériterait une étude. Le dernier " accord " aussi brutalement défavorable aux spécialistes a cependant en effet été approuvé par les médecins de la base à une énorme majorité, alors que celui des dentistes frôlait logiquement le rejet. Du côté des médecins, les généralistes pouvaient y trouver quelques avantages mais pour les spécialistes, la résignation apparait plus étonnante. Il faut tenir compte du fait que les médecins sont contractuellement tenus de se conventionner dans beaucoup d'hôpitaux. Ils n'ont plus d'autres voies de pression que la grève, bien difficile, et une soupape : les suppléments, quand c'est possible ou forcé :la médecine à deux vitesses.Mais l'effondrement du pouvoir d'achat, dû au gène de la guerre dominant les êtres humains, risque de compromettre l'accès aux soins des malades à revenus modestes._______________________________(1) Statbel. Décès : Sur les deux années de pandémie 2020 et 2021, il y a eu une hausse de 9% du pourcentage de la population décédé durant la période par rapport à la moyenne 2017-2019 (109.629, 110.675,108.745) et attribué au Covid soit 2020 : 126.850 morts et 2021 : 112.390. Etant donné le pourcentage de personnes âgées concernées, la surmortalité, tombée seulement à 2,5 % en 2021, est peut-être influencée par la disparition dès la première vague des personnes âgées les plus fragiles l'année précédente.(2) On consultera pour les détails plus complets sur toutes les catégories de travailleurs de santé salariés (par exemple dentistes, technologues, personnel de nettoyage, etc.) deux documents :-News. Agence fédérale des risques professionnels, état au 19/04/2022, chiffres concernant le covid 19, classement par professions p 41. Déclarations, demandes et décisions-Fedris, statistiques, Covid 19 tableaux au 6 avril 2022, décès p 14