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Les rues en pavés et les hautes maisons aux toits de tuiles arrondies et de crépis d'allure plutôt austère (entre ville allemande et luxembourgeoise) descendent vers le petit port qui fit la richesse de cette ville au sens médiéval du terme, puisqu'elle possédait des remparts (les quatre portes encore existantes en témoignent), un marché, un seigneur, et bien sûr un château, très bien conservé, notamment son donjon contenant de spectaculaires cachots de bois (sorte de coffre-fort suisse pour humain) du 15e siècle. Fief catholique rattaché à Fribourg au fil de l'histoire, Estavayer-le-Lac a su conserver tout au moins en partie ses arcades où se déroulait le marché médiéval. Une cité qui dut sa richesse au sel venu de France à l'époque, lequel transitait par Neuchâtel, traversait le lac du même nom jusqu'à Estavayer qui, par la suite, vécu de la tannerie, de l'osier et du commerce drapier. Bref, une plongée dans le temps et pourquoi pas dans le lac à deux pas, si le temps le permet. Dans les environs, La Grande Cariçaie, une réserve naturelle marécageuse de 30.000 hectares qui vaut le détour. Elle court tout le long de la rive Est de l'onde et passe par le village même d'Estavayer. Une zone protégée balisée de sentiers et de bornes d'informations. Il existe également deux maisons nature à ses deux extrémités, dans laquelle l'on dénombre un quart de la faune et de la flore de Suisse, notamment des orchidées rares, le héron pourpre, le milan royal, mais aussi le lynx ou le castor. Un paradis pour les ornithologues, notamment vu la diversité de canards observés, mais surtout parce que le lac de Neuchâtel (le plus grand lac entièrement suisse) se situe sur les routes migratoires entre Nord-Est et Sud-Ouest. A quelques kilomètres de là, amarré au lac de Neuchâtel dans lequel se mirent les Monts du Jura et la chaîne des Alpes, La pierre blanche. Un centre de wellness médical flambant neuf qui a intégré le château folie ainsi que la petite chapelle d'un style néogothique, voulus par la comtesse de Pourtalès, à un ensemble contemporain d'une belle épure, qui allie béton bois et métal. Le maître mot est ici symbiose, comme la vision médicale imaginée par le créateur du centre, qui souhaite allier médecine allopathique aux médecines dites complémentaires et douces. Une pratique dite " intégrative ". Les onze médecins qui y travaillent ont tous une formation traditionnelle alliée à une autre : on y retrouve par exemple un psychiatre homéopathe. Ceci avec une volonté affichée de mettre l'humain au centre et d'allier, selon les mots du fondateur, l'esprit, le corps et le coeur. Un fondateur qui n'est autre que le Belge André Marchandise, ancien président du Football Club Liégeois, installé en Suisse depuis 20 ans. A la mort de son épouse en 2009, ce septuagénaire bon teint a fait le voeu de créer un centre médical qui privilégierait l'approche corps, émotion, et esprit. Comme le clame l'ancien homme d'affaires qui a pris sa retraite en Suisse en 2004, " 'trouver une voie médiane entre les biocatastrophistes et les technoprophètes, et faire du patient l'acteur de sa guérison ". Le Liégeois a repris ce centre de médecines douces créé voici 30 ans par le Dr Chauffat, beaucoup trop radical aux yeux du créateur de la Pierre Blanche, dans un canton fribourgeois campagnard et connu pour sa profusion de guérisseurs. Le nouveau bâtiment accueille d'ailleurs une partie de l'ancien établissement où ce médecin original pour l'époque recevait sa patientèle. Ouvert depuis mai 2019, ce nouveau lieu prend donc la succession d'un centre ambulatoire existant le centre santé La Corbière et traite les maladies chroniques comme les migraines, le diabète, mais prend également en charge la réadaptation oncologique, le lieu étant un centre de référence dans ce domaine en Suisse. 37 chambres d'un style contemporain épuré, mais d'un confort digne d'un quatre étoiles offrant chacune une vue sur le lac de Neuchâtel, permettent des séjours prolongés pour différents traitements, convalescences ou un simple ressourcement. Pas de chamanisme ici, mais bien une volonté très en vogue de mettre en rapport notre médecine occidentale avec d'autres pratiques médicales ancestrales venues d'ailleurs et complémentaires comme l'acupuncture, la méditation ou la sophrologie notamment. Ce qui requiert une ouverture à ces pratiques à défaut d'engagement ou, du moins, une curiosité. S'adjoint à cet ensemble, un volet bien-être concrétisé par un espace wellness toujours dans un esprit épuré, et une piscine intérieure en forme de demi-dôme incurvé, digne d'un James Bond des années 60. A l'instar de sa région, ce lieu permet de se ressourcer et d'atteindre un certain équilibre.