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Des mythes antiques aux derniers développements médicaux, en passant par l'évolution des idées et des moeurs, l'exposition Accouche ! Histoires de la naissance évoque les progrès et les questions qui se sont posées aux femmes, à la médecine, à la société à chaque période de l'histoire. La visite est articulée en trois parties. La fécondité et la conception ouvre l'exposition. La visite se poursuit par l'évolution des savoirs autour de l'accouchement pour finalement aborder les politiques publiques et les mouvements féministes autour de la naissance. Soranos d'Ephèse, un des premiers gynécologues connus (1er siècle Ap. J.C), découvre entre autre que ce sont les contractions qui aident le bébé à sortir du ventre. Il est alors le plus complet sur les théories de procréation.L'exposition nous explique entre autre les moeurs du Moyen Age. Jusqu'au 17e siècle, la naissance se faisait à la maison dans la seule pièce contenant une cheminée. La parturiente était généralement aidée par la matrone agréée par le curé qui devait savoir baptiser. L'événement n'était pas encore intime et familial mais bien l'affaire du village. Des chirurgiens commencent alors à pratiquer des accouchements en Flandre, mais uniquement dans les milieux princiers et aristocratiques. La mode de l'accoucheur se répandra plus tard dans la bourgeoisie et la noblesse, et il faudra attendre le 18e pour que la méthode arrive dans les petites villes. A cette époque, les chirurgiens mènent une lutte contre les sages-femmes qu'ils jugent superstitieuses et non professionnelles. Des formations sont alors octroyées par la cour royale. Et Angélique Du Coudray parcourra toute la France pour former quelques 5.000 femmes. Des formations qui s'amélioreront et devront être suivies par la suite à la faculté de médecin. Cent ans plus tard, les hôpitaux restent des lieux effrayant où beaucoup de morts sont à déplorer. La fièvre puerpérale est encore fatale. L'hygiène s'acquiert peu à peu dans les hôpitaux avec les découvertes de Louis Pasteur. Des pratiques de stérilisation et d'asepsie se mettent en place.Dans ces temps là, la femme bourgeoise et la paysanne accouchent avec une sage -femme chez elle, alors que la classe populaire urbaine le fait en milieu hospitalier, réservé aux pauvres. Il faudra attendre les années 20-30 pour voir se répandre les accouchements dans les hôpitaux des grandes villes.Une des thématiques abordée dans cette exposition est la douleur lors de l'accouchement à travers les époques. Jusqu'au 19e siècle, la grossesse est vécue comme quelque chose de douloureux. Pour l'Église, la grossesse est une preuve visible d'un acte sexuel et donc mal perçue. La maternité doit être acceptée dans un état de pénitence et la douleur rachète tous les péchés. En dehors de cet aspect religieux, les femmes, heureuses d'être enceintes, sont malgré tout effrayées par la possibilité d'une fausse couche ou d'un décès. Sous Napoléon III, des femmes enceintes cherchent à influer sur leur enfant, pour éviter toute expérience négative et s'expriment sur la perméabilité. On préserve les femmes de toutes émotions négatives.Plus tard, dans les années 50, deux Soviétiques conçoivent une méthode d'accouchement axée sur le conditionnement mental. Cette méthode est généralisée en URSS et sera intégrée en France à la maternité des Bleuet par Fernand Lamaze. L'accouchement sans douleur est né. Le pionnier de cette méthode en Belgique sera l'hôpital Saint Pierre. L'accouchement sans douleur (ASD) s'impose peu à peu malgré les réticences de certains médecins qui estiment que cela tue l'amour maternel ou encore que les mères doivent recevoir leur enfant dans la souffrance. Pourtant, dans les propagandes ASD, on y voit des femmes souriantes et heureuses. Sous le Pape Pie XII, le catholicisme, pourtant opposé à la base s'y intéresse peu à peu et se positionne pour cette méthode naturelle et contre la méthode d'anesthésie médicamenteuse.Par la suite, dans les années 70, les méthodes indiennes avec une ambiance douce et des gestes lents vont inspirer le docteur Frédéric Leboyer afin de ne pas mettre au monde le bébé dans un environnement agressif.Aujourd'hui, en Belgique, la prise en charge médicalisée reste la norme. 20,8% des accouchements sont fait par césariennes. La péridurale est très pratiquée (à 75%). Seuls 0,5% des accouchements sont faits à domicile.En Bref Une exposition riche en documents, objets médicaux et extraits de films qui retrace les moments importants dans l'évolution de la naissance avec ses questionnements sociaux.Exposition du 20 février au 06 avril 2019.Salle Allende Campus du Solbosch. Entrée libre.Visites : Lu-Ma 12h-14h, Me-Ve 12h-18h, Sa 14h-18hInfos pratiques : www.ulb.ac.be/Culture - culture@ulb.be 02/650 37 65