Bande de sauriens

Mastodon. Pas dingue comme nom, mais nous avons sans doute échappé à Ptéranodon, Iguanodon ou Brontosaure. Au moins sait-on que c'est du lourd: ce quatuor américain formé au début de ce siècle est l'un des seuls à pouvoir reprendre le flambeau des grands anciens du hard comme Deep purple, Aerosmith et Black Sabbath... qui en sont à la phase rock'nrolling chair vu leur grand âge. Ce groupe, qui se produit aujourd'hui lors de la 25e édition du Grasspop de Dessel, paraît en effet l'un des seuls à pouvoir revendiquer un statut d'incontournable, dans la lignée de ces formations mythiques.

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Hushed and Grim en fait une fois de plus la démonstration, ces sauriens (avec s et pas v) embrassant avec un certain bonheur tous les styles... du genre: le côté speed éructant d'un Metallica ( The Crux), une inclination cornellienne (du nom de Chris Cornell, feu le chanteur de Soundgarden) sur l'épique The Beast, un genre sf cosmique à la Hawkwind et B.O.C. sur Pushing The Tides, l'ambiance vénéneuse d'un Tool (dont le jeune dinosaure a recruté le producteur) sur Sickle and Peace, fétide à souhait sur Mose Than I Could Chew digne d'Alice in Chains, enchaînant même une balade rauque ( Skeleton of Splendor), ou un power-rock efficace Teardrinker... au fil d'un double album long de 15 morceaux qui font eux-mêmes dans la longueur sans jouer l'étirement. Et si ce n'est une batterie parfois un peu trop avancée, ce nouvel effort confirme la robustesse du talent multiforme aux allures de catalogue (qui inclut la tendance progressive d'un Rush), parfois même en un seul morceau (comme le final Gigantium) tant ils sont architecturés, d'un Mastodon vraiment... mastoc.