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Jusqu'à 30 % des patients atteints d'un lymphome de Hodgkin classique (LHc) à un stade avancé (SA) ne guérissent pas sous les traitements de première intention actuels. Une forte expression de PD-L1 chez ces patients et de fréquentes mutations génétiques dans les cellules de Hodgkin et de Reed-Sternberg justifient l'évaluation de l'inhibition de PD-1 dans le lymphome de Hodgkin classique. En 2017, l'étude CheckMate 205 Cohort D rapportait, après un suivi de 9 mois, une activité prometteuse assortie d'une sécurité acceptable chez des patients nouvellement diagnostiqués avec un lymphome de Hodgkin classique à un stade avancé.

On sait qu'un traitement d'entretien par rituximab après un traitement de première intention par rituximab + chimio allonge la rémission. Il s'agit donc du traitement standard pour les patients atteints d'un lymphome folliculaire (LF). Nous savons en outre que les réponses métaboliques et moléculaires, qui sont évaluées par FDG-PET/CT-scan et par la détermination de la maladie résiduelle minime (MRD), peuvent très fortement prédire la survie des patients. En ce sens, un traitement d'entretien qui se fonde sur ces réponses pourrait représenter un traitement efficace de post-induction.

En 2011 déjà, le Pr Dr E. Tiacci (CHU de Perugia) décrivait la mutation BRAF de la kinase V600E comme étant la cause génétique de la leucémie à tricholeucocytes (LT) dans un article paru dans le New England Journal. Une étude de phase II, publiée en 2015, avec le vemurafenib per os (un inhibiteur de BRAF) chez 26 patients récidivants / réfractaires, a montré une réponse totale de 96 %, dont 35 % de rémissions complètes (RC). Malgré tout, il restait des cellules LT dans la moelle osseuse - y compris chez des patients ayant atteint une rémission complète - et la médiane du temps jusqu'à la récidive restait limitée à 9 mois chez tous les répondeurs.

Le zanubrutinib est un inhibiteur sélectif et irréversible de la BTK qui a déjà démontré une forte inhibition de la BTK dans le cadre d'études antérieures, ainsi qu'une inhibition minimale d'autres kinases. Le Pr Dr Y. Song (Peking University Cancer Hospital) a présenté les résultats de sécurité et d'efficacité d'une étude de phase II avec le zanubrutinib chez des patients atteints d'un lymphome à cellules du manteau récidivant/réfractaire (LCM R/R).

Le schéma R-CHOP reste le traitement standard chez les patients atteints d'un lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) naïfs de traitement. Mais ses résultats restent relativement limités lorsque le patient a une maladie à haut risque. La nécessité de nouveaux médicaments paraît donc criante. Le Pr Dr Tilly (Université de Rouen) a présenté les premiers résultats obtenus avec pola, un nouveau traitement pour la LDGCB, et a décrit les études actuellement programmées avec ce produit.

Cette intervention s'est, elle aussi, penchée sur l'ajout de lénalidomide au traitement R-CHOP standard dans le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB). La présentation des résultats américains de l'étude ECOG/ACRIN 1412 par le Pr Dr G.S. Nowakowski (Mayo Clinic) a été logiquement suivie d'une interrogation quant à la capacité de ces résultats à confirmer les données de l'étude ROBUST.

Concernant le cancer colorectal, l'étude de phase II TASCO-1 démontre des résultats de survie sans progression encourageants chez des patients précédemment non traités. L'étude de phase IIIb PRECONNECT fournit de plus amples données d'efficacité et d'innocuité chez des patients précédemment traités. En ce qui concerne le cancer de l'estomac les résultats de l'étude pivot de phase III TAGS montrent une amélioration significative de la survie globale (SG) dans le traitement de patients atteints d'un cancer gastrique métastatique réfractaire.