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Après le gefitinib et l'erlotinib (1re génération) et l'afatinib et le dacomitinib (2e génération), nous arrivons maintenant, avec l'osimertinib, à la 3e génération de TKI. " Après avoir démontré leur supériorité sur la chimiothérapie, les TKI ont été comparés entre eux ", relate la Pr Solange Peters, présidente de l'ESMO et cheffe du service d'oncologie médicale du CHU Vaudois Suisse. " Si la 2e génération a montré des taux de FPS supérieurs au gefitinib, leurs toxicités, plus importantes - et nécessitant souvent de revoir les doses à la baisse, voire d'interrompre le traitement - expliquent pourquoi la communauté médicale peut parfois encore privilégier la 1re génération. " En revanche, c'est dans la comparaison entre la 1re et la 3e génération que l'on a observé des différences notables en termes d'efficacité, avec des toxicités tout à fait gérables. En effet, l'étude de phase III FLAURA ( NEJM, 2017) a comparé l'osimertinib avec le gefitinib ou l'erlotinib. En 2017, les résultats faisaient état d'un HR de 0,46 et d'une PFS médiane de près de 19 mois avec l'osimertinib ( vs 10,2 mois avec les TKI de 1re génération). Deux ans plus tard, la survie globale s'avérait également meilleure: 38,6 mois vs 31,8 mois. Notons que même les patients présentant des métastases cérébrales bénéficient d'un PFS supérieur. De plus, la progression métastatique au niveau du cerveau est presque trois fois moindre chez les patients sous osimertinib que dans l'autre bras (6% vs 15%). Ce point mérite d'être souligné. En effet, pour rappel, près d'un quart des patients atteints d'une tumeur avec mutations de l'EGFR présentent déjà des métastases cérébrales au moment du bilan initial. Au cours de la maladie, 40 à 50% en présenteront également. "Il faut donc trouver des traitements qui préviennent ou traitent ces métastases cérébrales", commente la Pr Peters. "Or, en examinant avec des radiotraceurs la pénétration des TKI dans le cerveau et en les comparant, on constate que l'osimertinib fait mieux que les autres, aussi bien chez les singes que chez l'homme." Ce qui explique sans doute son efficacité à ce niveau.