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Des études ayant suggéré que des altérations de la flore microbienne colique (microbiote) étaient susceptibles d'augmenter le risque de cancer colorectal (CCR) chez l'homme ont conduit une française à essayer d'expliquer cette augmentation du risque.Dans un premier temps, les investigateurs ont transplanté des prélèvements de microbiote provenant de sujets atteints de CCR et de témoins sains à des souris axéniques exposées à un agent cancérigène. Ces expérimentations ont révélé que 7 ou 14 semaines après la transplantation, les souris ayant reçu des prélèvements provenant de sujets atteints de CCR développaient plus de lésions précancéreuses (grand nombre de cryptes aberrantes dans le tissu colique), présentaient une augmentation de la division des cellules épithéliales, une inflammation accrue et plus de modifications épigénétiques (méthylation de l'ADN) que les souris ayant reçu des prélèvements de témoins sains.Dans le cadre d'une étude pilote ayant concerné 266 personnes, il a été constaté que les taux de méthylation de l'ADN de trois gènes (Wif1, PENK et NPY) étaient corrélés à des modifications de composition du microbiote associées au CCR. Vérification a été faite sur une cohorte distincte de 1000 sujets dans laquelle les sujets atteints de CCR présentaient également des taux de méthylation de l'ADN plus élevé pour ces 3 gènes que les témoins sains. L'analyse métagénomique a révélé que l'abondance de certaines espèces bactériennes, notamment Parvimonas, était directement associée à une augmentation de méthylation de l'ADN.Le tout mis ensemble amène les investigateurs à conclure que des modifications du microbiote peuvent entraîner des modifications de la méthylation de l'ADN qui favorisent le développement du CCR. Ils avancent par ailleurs que ces deux types de modifications pourraient servir de biomarqueurs du CCR.