...

La FDA a très récemment approuvé deux inhibiteurs de PARP (poly-ADP-ribose-polymérase), en l'occurrence l'olaparib et le rucaparib, pour le traitement des patients atteints d'un mCRPC présentant certaines mutations génétiques telles que BRCA1 et BRCA2. Les inhibiteurs de PARP bloquent les enzymes PARP 1 et PARP 2 et empêchent finalement la cellule de réparer les dommages de l'ADN, ce qui conduit à la mort cellulaire. Les mutations BRCA existent chez environ 10 à 20 % des patients souffrant d'un cancer prostatique. L'étude de phase II TOPARP A et B a fourni des preuves suffisantes de l'effet antitumoral de l'olaparib chez les patients souffrant d'un mCRPC présentant une mutation dans un gène de réparation de l'ADN, de sorte que ce phénomène a été examiné davantage dans l'étude de phase III, baptisée PROfound. Ici, on a évalué l'efficacité du traitement par olaparib chez des patients souffrant d'un mCRPC, déjà traités, présentant une mutation BRCA1/2 ou ATM. Les patients ont été randomisés (2 : 1) pour recevoir de l'olaparib ou un antiandrogène (abiratérone ou enzalutamide). La survie radiologique médiane sans progression était significativement meilleure dans le groupe olaparib. Une analyse de sous-groupes a montré que ce sont les patients présentant des mutations BRCA2 qui ont tiré le plus de bénéfices de l'olaparib. Celui-ci était globalement bien toléré, l'anémie étant l'effet indésirable le plus fréquent. Le Pr Mateo a indiqué qu'à cet égard, il serait peut-être judicieux de ne pas attendre trop longtemps avant de donner ce traitement ; en effet, l'infiltration de la moelle osseuse augmente à un stade plus avancé du cancer de la prostate, ce qui rend les complications hématologiques plus difficiles à gérer pour les patients. Sur base de ces premiers résultats de l'étude PROfound, nous pouvons affirmer, selon le Pr Mateo, qu'il est préférable d'administrer de l'olaparib aux patients présentant une mutation BRCA, plutôt que de l'enzalutamide ou de l'abiratérone. Ces résultats prometteurs déboucheront sur d'autres études, portant par exemple sur l'effet de la combinaison d'inhibiteurs de PARP et d'antiandrogènes, afin que davantage de patients puissent profiter du traitement. Bien que les inhibiteurs de PARP aient déjà trouvé leur place dans le cadre du traitement du cancer du sein et des ovaires, par exemple, ils semblent également s'imposer en pratique clinique pour le cancer de la prostate. À cet égard, il est important d'inclure des experts du génome dans les équipes pluridisciplinaires, a indiqué le Pr Mateo. Lors de la discussion, le bras contrôle de l'étude PROfound a été qualifié de point faible, étant donné que l'administration séquentielle d'abiratérone et d'enzalutamide n'est plus effectuée en pratique, surtout depuis les données de l'étude CARD. Il a toutefois été confirmé qu'il s'agissait de résultats prometteurs et que l'olaparib ferait son entrée en pratique clinique. Pour le moment, le traitement est déjà disponible via un programme médical d'urgence.