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Ces études ont examiné la réponse pathologique complète, qui n'est pas un critère d'évaluation validé selon la FDA, mais qui reste un bon marqueur de substitution dans le contexte néoadjuvant. La chimiothérapie adjuvante après une cystectomie radicale n'est pas recommandée dans cette population de patients. L'étude de phase III EORTC du Dr Sternberg a bien montré un effet positif sur la survie sans progression (PFS), mais aucun bénéfice statistiquement significatif en termes de survie. Bien qu'il n'existe pas encore d'études randomisées fournissant des résultats positifs en matière de survie, la chimiothérapie adjuvante est malgré tout administrée en pratique, ce que le Pr Powles peut comprendre. L'étude IMvigor010 est la première étude randomisée de phase III dont les données ont été présentées lors du congrès ASCO 2020. Dans cette étude, l'effet et la sécurité de l'immunothérapie adjuvante (atézolizumab), ont été comparés à l'observation chez des patients atteints d'un cancer vésical à haut risque, avec envahissement musculaire, PD-L1 positif, après une cystectomie radicale. Malheureusement, aucune différence significative sur le plan de la survie sans maladie (DFS - HR 0,89) n'a pu être démontrée. L'atézolizumab n'a pas non plus donné de meilleurs résultats dans le sous-groupe PD-L1. " Nous espérions un effet positif, les études néoadjuvantes avec l'atézolizumab semblant prometteuses ", regrette le Pr Powles. Il doute que ce résultat soit un effet de l'atézolizumab, et souligne un précédent important vu le nombre d'études en cours, impliquant l'immunothérapie dans le contexte adjuvant et néoadjuvant. Les études portant sur l'immunothérapie néoadjuvante en monothérapie ou en combinaison avec la chimiothérapie semblent donner de meilleurs résultats, mais, ici aussi, les conclusions ne sont, selon le Dr Powles, pas attendues dans la plus grande sérénité, après l'étude IMvigor010 négative. Enfin, le Dr Powles a indiqué que si les résultats de l'étude sont positifs, l'on peut s'attendre à une approbation rapide de la FDA, comme ce fut le cas pour le pembrolizumab qui, sur base des résultats de l'étude de phase II KEYNOTE 057, a été approuvé pour le traitement des patients souffrant d'un cancer vésical à haut risque, sans envahissement musculaire, ayant déjà reçu du BCG (Bacille Calmette-Guérin).