A l'issue de l'ASCO 2018, le professeur Ahmad Awada de l'institut Bordet nous a confié son opinion sur les points essentiels à retenir en matière de cancer du sein. Dans cette vidéo consacrée à la prise en charge en situation adjuvante, trois sujets sont abordés:• la place de la chimiothérapie en cas de cancer à risque intermédiaire selon le profil génomique (étude TAILORx présentée en session plénière),• la possibilité de raccourcir le traitement par trastuzumab (étude PERSEPHONE),• l'impact du denosumab sur le risque de progression et de récidive (deux études aux résultats non concordants).

Dans cette vidéo le professeur Bertrand Tombal met en perspective des résultats présentés à Chicago par rapport à la situation constatée en Belgique. Sont abordés dans le cadre des cancers hormonorésistants non métastatiques l'impact d'une deuxième ligne de traitement par anti-androgènes et l'importance de l'imagerie dans la prise en charge optimale d'une élévation du PSA chez des patients non traités et la conduite à tenir en cas d'élévation du PSA chez un patient sous traitement de privation androgénique.

Pas de bouleversement, une donnée intrigante à prendre en considération, quelques pistes intéressantes pour des cancers rares et surtout une fébrile attente d'études de phase 3 dont les résultats seront susceptibles de changer la pratique. Tel est le bilan que tire Jean-Pascal Machiels des sessions consacrées aux cancers ORL lors de cet ASCO 2018.

Expanding the Reach of Precision Medicine était le thème de cet ASCO 2018, L'étude TAILORx est la démonstration de l'apport de la prise en compte des informations génomiques à la détermination du meilleur traitement individuel à proposer aux femmes atteintes d'un cancer du sein sans envahissement ganglionnaire et exprimant des récepteurs aux oestrogènes. Dans ce cas particulier, les données présentées indiquent que pour bon nombre de femmes la chimiothérapie peut être évitée sans arrière-pensée.

La seconde des deux études présentées par des compatriotes qui ont été sélectionnées pour communication orale dans le cadre de la session sur le cancer du sein métastatique de cet ASCO 2018. Cette étude évalue les éventuels mérites d'une monothérapie par évérolimus par rapport à l'association évérolimus + exemestane.

Les honneurs d'une communication orale pour les résultats de l'étude prospective multicentrique belge consacrée à l'impact de la qualité de vie sur les décisions thérapeutiques à envisager/proposer aux sujets âgés atteints de cancer. Tant le degré initial de qualité de vie que son évolution temporelle sont des éléments à prendre en compte si l'on veut proposer les options les plus adaptées aux desiderata des patients.

Une étude donne du poids à l'idée qu'une radio-chimiothérapie préalable pré-opératoire est susceptible d'améliorer le pronostic des cancers du pancréas pour lesquels une résection chirurgicale est a priori envisageable.

L'étude randomisée de phase 3 CheckMate 227 évalue l'impact d'un traitement de première ligne par immunothérapie (nivolumab seul ou nivolumab + ipilimumab ou nivolumab + chimiothérapie) par rapport à une chimiothérapie classique par doublet à base de sels de platine chez des sujets ayant un cancer du poumon non à petites cellules à un stade avancé ou récidivant sans altération ALK ou EGFR et naïfs de traitement systémique.

L'étude randomisée de phase 3 PERSEPHONE, menée au Royaume-Uni montre que les résultats d'efficacité obtenus avec 6 mois de trastuzumab en adjuvant ne sont pas inférieurs à ceux documentés lorsque ce traitement est administré pendant les classiques 12 mois. Par ailleurs, le traitement le plus court s'assortit d'une toxicité cardiaque réduite de moitié.

Une des études présentées à cet ASCO 2018 qui montre que chez les sujets ayant un cancer du poumon non à petites cellules à un stade avancé sans mutation 'activable', la chimiothérapie n'est désormais plus la seule option envisageable. L'immunothérapie est une option qui s'affirme de plus en plus comme incontournable, dans le cas particulier en combinaison avec de la chimiothérapie et dans des cancers de type épidermoïde.

La première des deux études présentées par des compatriotes qui ont été sélectionnées pour une communication orale dans le cadre de la session sur le cancer du sein métastatique de cet ASCO 2018. Dans cette vidéo le focus est mis sur le groupe de femmes en pré ou péri-ménopause qui avaient été incluses dans l'étude MONARCH 2.

La néphrectomie a longtemps été la seule option pour les patients ayant un cancer du rein découvert au stade métastatique. L'avènement des thérapies ciblées a fait vaciller ce dogme et CARMENA montre que pour les sujets conservant un bon état général et ayant une charge métastatique, la monothérapie par sunitinib ne donne absolument pas de résultats moins bons en termes de survie globale, les résultats observés suggèrent même que le bénéfice clinique est probablement plus important avec la monothérapie ciblée.

Le cancer frappe majoritairement des sujets d'âge mûr qui ont bien souvent d'autres soucis que leur cancer, ce qui fait tout l'intérêt d'une évaluation gériatrique pour permettre la prise en charge la plus appropriée pour ce type de patient.

SANDPIPER est une étude internationale multicentrique randomisée contrôlée de phase 3 que les investigateurs qualifient de premier et en même temps de plus grand (?) essai concernant le taselisib, une thérapie ciblant le gène qui encode la sous-unité catalytique alpha de la phosphatidylinositol-4,5-bisphosphate 3-kinase (PI3KCA). Ce gène est porteur d'une mutation dans environ 40% des cas de cancers du sein exprimant des récepteurs aux oestrogènes (ER+).