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Un choix judicieux tant cet hôpital est mondialement reconnu pour les opérations in utero sur des foetus. Selon les rapports de Live Science, plus de 1 400 opérations de ce type y ont déjà été réalisées. Toutefois, la plupart de ces opérations concernaient des malformations congénitales comme le spina-bifida, mais pas le coeur directement car opérer ce type d'organe chez un foetus est extrêmement risqué et donc rare.Or, ici, c'est bien de cela dont il est question. Dès qu'il a reçu la vidéo de l'échographie du foetus, le Dr Rychik a d'emblée distingué une tumeur géante extrêmement rare appelée tératome intra-péricardique. Ce type de tumeur, en croissance rapide, se développe sur le sac entourant le coeur et peut exercer une pression mortelle si elle n'est pas traitée rapidement.Convaincus que la chirurgie foetale était le seul espoir de voir leur bébé rester en vie et bien décidés à tenter le tout pour le tout, Cécilia et son mari, Pablo Paladino, ont pris l'avion pour Philadelphie. Selon le Dr Rychik, s'ils avaient attendu un jour de plus, il aurait été trop tard.La décision d'opérer n'était pas évidente car le foetus mesurait seulement 15,24 cm de longueur totale, et son coeur était de la taille d'une cacahuète. Mais les chirurgiens l'ont prise car c'était une question de vie ou de mort, la tumeur ayant atteint la taille d'une noix, trois fois plus grande que le coeur lui-même.Afin que l'opération se passe dans les meilleures conditions, l'équipe médicale américaine a d'abord mis la mère sous anesthésie, fait une légère incision dans son utérus et égoutté le liquide amniotique. Le foetus a été à son tour anesthésié. Puis les chirurgiens ont délicatement sorti ses bras de l'utérus pour pouvoir lui ouvrir la cage thoracique et accéder à son coeur.Ensuite, une incision a été pratiquée dans la poitrine du foetus et les côtes ont été découpées comme pour un adulte. Les médecins ont alors pu enlever la tumeur du coeur avant de recoudre les incisions, de replacer le foetus en arrière dans l'utérus et enfin de remplacer le liquide amniotique perdu avec un liquide amniotique artificiel de sorte que la grossesse se poursuive.La procédure a duré trois heures et, après cette chirurgie foetale, Cecilia Cella et Pablo Paladino sont restés à Philadelphie en attendant la naissance de leur petit bout qui est survenue le 11 décembre dernier. En bonne santé, Juan a toutefois dû subir une autre intervention cardiaque deux semaines plus tard car la tumeur n'avait pas été totalement enlevée, environ 2% de celle-ci étant trop attachée au coeur pour pouvoir être supprimée en toute sécurité. Et cette tumeur avait déjà repoussé.Il y avait beaucoup de risques que le bébé ne survive pas à cette nouvelle opération mais tout s'est finalement bien déroulé et toute la petite famille a pu rentrer en en Uruguay où le petit Juan, désormais âgé de près de cinq mois et en bonne santé, grandit normalement.Un article scientifique, publié dans l'American Journal of Obstetrics and Gynecology, a relaté cette belle histoire ainsi que sept autres cas du même genre, survenus entre 2009 et 2015. Cependant, dans six de ces cas, les foetus n'ont pas survécu à l'opération. Dans un autre, les chirurgiens ont été en mesure de faire naître le bébé et d'exécuter une opération en urgence. L'enfant est maintenant âgé de trois ans. Mais avant Juan, l'hôpital de Philadelphie n'avait jamais réussi une chirurgie cardiaque sur un autre foetus dans l'utérus même. C'est donc une grande première qui vaut aux chirurgiens l'immense reconnaissance des parents de Juan.(référence : Live Science, 5 avril 2017)