Souvenez-vous, c'était en 2001, date de la mise sur le marché de l'imatinib, la première molécule ciblée dans le traitement d'une maladie maligne, en l'occurrence la leucémie myéloïde chronique. Cette molécule a littéralement révolutionné le traitement de la LMC. Depuis lors il y en eu d'autres. La question qui se pose à l'heure actuelle est la durée du traitement. En d'autres termes peut-il être arrêté et, si oui, quand ?
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Lors de la réunion annuelle de l'ASH qui s'est tenue à San Diego en décembre 2016, la présentation d'une étude qui se posait spécifiquement cette question (abstract 787) a fait sensation. Environ la moitié des 821 patients atteints de leucémie myéloïde chronique n'ont montré aucune évidence de rechute 2 ans après l'arrêt du traitement, ce qui suggère que certains patients peuvent arrêter en toute sécurité la prise d'un inhibiteur de la tyrosine kinase. Les participants à l'étude qui avaient pris un inhibiteur de tyrosine kinase pendant plus de 5,8 ans avant d'arrêter étaient beaucoup moins susceptibles de présenter une rechute dans les six premiers mois (la rechute s'est produite chez 34,5% de ces patients) comparativement à ceux qui avaient suivi un traitement de plus courte durée (57,4% de rechutes à 6 mois). Après l'arrêt du traitement par un inhibiteur de la tyrosine kinase, 62% n'ont montré aucune récidive de la LMC à 6 mois et la moitié (52%) ne présentaient aucune récidive à 24 mois. Les auteurs de cette étude disent que la majorité des patients en rechute ont pu bénéficier d'une seconde rémission mais sans en préciser le nombre exact.L'équation est somme toute assez simple : 50% des patients peuvent arrêter le traitement en toute sécurité et les autres 50% présenteront une rechute. Mais lesquels ? Car malheureusement il n'y a pas - encore - de marqueur pour différencier les uns des autres. Et si votre patient qui prend un inhibiteur de tyrosine kinase dans le cadre du traitement de sa LMC vous demandait "à ma place docteur que feriez-vous ?" que lui répondriez-vous ?Moi je ne sais pas. S'il était encore de ce monde, je m'en référerais à Corneille.
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