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Pour l'heure, tout est mis en oeuvre dans les centres du cancer de l'UZA et de l'AZ Maria Middelares pour minimiser le nombre de visites hospitalières et tous les patients sont suivis via l'application RemeCare. Cette application est couplée à un algorithme permettant à l'équipe oncologique d'agir rapidement et de suivre prospectivement les patients oncologiques. Pour les patients qui doivent se présenter en consultation, le service d'oncologie a été aménagé de sorte à limiter au maximum les contacts entre les patients et les soignants.Le Pr Vulsteke a détaillé sa prise en charge pour différents types de cancer, précisant qu'il convient de rester vigilant - pour tous les traitements - aux éventuels effets indésirables susceptibles de majorer le risque de complications si jamais un patient s'avérait malgré tout infecté par le coronavirus. Une élévation de la tension artérielle résultant d'un effet indésirable, par exemple, entraîne un risque fortement augmenté d'issue fatale lors d'une infection par le Covid. Dans le même ordre d'idées, l'administration de stéroïdes sera évitée autant que faire se peut. Chez les patients atteints d'un cancer de la prostate, le traitement per os sera privilégié dans la mesure du possible. Si une chimiothérapie doit malgré tout être administrée, il est conseillé d'utiliser des facteurs de croissance en traitement prophylactique. En cas de cancer métastatique de la vessie, chaque cas doit être examiné individuellement, car le traitement n'allonge pas toujours la durée de vie, mais peut augmenter le risque de complications lors de contamination par le Covid-19. Dans le cas d'un cancer de la vessie musculo-invasif, l'objectif est encore de guérir le patient et il est malgré tout tenté d'administrer une chimiothérapie néoadjuvante, de manière à pouvoir réaliser la cystectomie par la suite. Là aussi, des facteurs de croissance seront donnés à titre prophylactique. D'après le Pr Vulsteke, il en va tout autrement pour le cancer rénal, pour lequel de nombreuses avancées ont été enregistrées ces dernières années grâce à l'utilisation de l'immunothérapie seule ou associée à un inhibiteur de la tyrosine kinase. Le traitement sera poursuivi autant que faire se peut pour les patients chez qui les médicaments n'ont été instaurés que récemment et qui ont de bonnes chances de guérison. Chez ces patients, la balance peut clairement pencher en faveur de l'efficacité, rendant le risque accru acceptable.La participation à une étude clinique étant synonyme de dernière chance pour un certain nombre de patients, il essaie d'y avoir recours le plus souvent possible. Une série d'études de phase 3 ont de bonnes chances de donner un critère d'évaluation positif sur la base des résultats de phase 2. Chez ces patients, nous continuons à offrir la possibilité de participer à un essai - après une discussion approfondie avec le patient - du fait que les chances de guérison contrebalancent, là aussi, le risque majoré.Le Pr Vulsteke a conclu son intervention en renvoyant aux directives de l'ASCO, qui sont constamment actualisées sur la base des données les plus récentes et qui sont extrêmement utiles dans la pratique. Des directives belges sont également disponibles en ce qui concerne la prise en charge dans les études cliniques en cette période troublée.Retrouvez la présentation du Pr Vulsteke dans son intégralité sur le site web de Scientific Summits. (https://www.scientificsummits.eu/events/webmeeting-urology-in-belgium-in-times-of-corona/)