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Le traitement recommandé avec le trastuzumab dans le traitement adjuvant précoce du cancer du sein est de 12 mois. Cependant, des craintes se sont élevées quant à la sécurité d'emploi de ce médicament, notamment au sujet de ses effets cardiotoxiques. Il est alors tentant de réduire la dose en espérant ainsi diminuer les effets secondaires, avec le risque d'une efficacité moindre contre la tumeur. Une logique qui n'a jamais été réellement démontré. Etude Pivot PHARE, acronyme de Protocol for Herceptin® as Adjuvant therapy with Reduced Exposure, est une étude française qui s'inscrit à la suite de l'étude FinHer qui avait montré que l'amplitude des bénéfices obtenus avec 9 semaines de traitement de trastuzumab était la même qu'après un an. En France, l'Institut National du Cancer (INCa) a donc mis sur pied une étude clinique de non-infériorité comparant 6 mois de traitement par trastuzumab à un an. Présentée par Xavier Pivot (Besançon, France), PHARE est une étude académique et donc totalement indépendante d'un soutien financier autre que publique. Non non-inférieure ! Côté résultats, la survie sans maladie (DFS) a été augmentée de 28 % pour le traitement à un an par rapport à celui à 6 mois. " Dès lors, la non-infériorité ne peut pas être démontrée et PHARE n'a donc pas pu atteindre son objectif primaire ", explique Xavier Pivot. Un graphique en forêt a permis d'analyser les différentes caractéristiques des patientes afin de voir si l'une d'entre elles pouvait se dégager et montrer un effet positif pour le traitement à 6 mois. " Les données de l'analyse multivariée seront présentées à San Antonio lors du prochain SABCS. Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives, mais toutes les caractéristiques définies dépassent la limite de la non-infériorité. Cela signifie aussi que pour certains sous-groupes, 6 mois de traitement pourraient être suffisants, mais nous devons encore clairement les définir. Officiellement, il n'est pas possible de conclure sur la non-infériorité, mais bien qu'il existe une tendance en faveur du traitement actuellement recommandé de 12 mois ".