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L'étude MINDACT a été menée, de 2007 à 2011, parmi près de 7 000 femmes européennes atteintes d'un cancer du sein précoce, dans 111 hôpitaux de 9 pays européens, sous la direction de la European Organisation for Research and Treatment of Cancer (EORTC), qui a également analysé les résultats.Cette étude a évalué si le test génomique MammaPrint, qui mesure spécifiquement 70 gènes tumoraux responsables des métastases, peut être utile afin de déterminer les femmes atteintes d'un cancer du sein chez qui la chimiothérapie peut être omise. À l'issue de l'étude, l'état de santé des femmes a continué d'être suivi. Après la publication des premiers résultats à cinq ans, déjà concluants, en 2016, dans le New England Journal of Medicine, de nouvelles données de suivi sur neuf ans de cette étude sont cette année publiées dans la célèbre revue médicale The Lancet Oncology. Et ces données sont encore favorables pour les patientes.Le but final de l'étude, à savoir la présence d'une quantité à peu près équivalente de métastases dans l'organisme après cinq ans sans chimiothérapie et avec chimiothérapie, a encore été atteint. Mieux encore, la petite différence qui avait été observée en 2016 avait encore diminué. Près de la moitié des patientes à haut risque clinique auraient été des candidates évidentes pour une chimiothérapie inutile. En cas de risque génomique faible, MammaPrint fait diminuer le surtraitement par chimiothérapie de pas moins de 46 %.Pour les femmes de plus de 50 ans, la chimiothérapie peut tout simplement être omise. Chez les femmes de 50 ans ou moins, dont la majorité n'est très vraisemblablement pas encore ménopausée, il semble exister un risque plus grand de métastases en raison du rôle des hormones produites dans les ovaires. Il est dès lors probablement nécessaire d'instaurer un traitement de suppression de la fonction ovarienne, d'un commun accord.Principaux résultats après neuf ansLes données de suivi de MINDACT s'avèrent donc à nouveau positives. Pour les femmes de plus de 50 ans chez qui un cancer du sein vient d'être diagnostiqué et dont le risque clinique est élevé et le risque génomique faible, une chimiothérapie n'est pas nécessaire.95,1 % des femmes qui présentaient un risque clinique élevé et un risque faible selon MammaPrint n'avaient aucune métastase après cinq ans. Pour le résultat, le fait d'avoir reçu une chimiothérapie ou, au contraire, de l'avoir évitée sur la base du test MammaPrint n'avait pas d'importance.Les nouvelles données désormais disponibles ont fait tomber de 1,5 % à 0,9 % la différence de survie à cinq ans sans métastases à distance entre les patientes recevant une chimiothérapie et celles n'en recevant pas. Une différence pratiquement négligeable.Après neuf ans, le pourcentage sans métastases était passé à environ 90 % chez les femmes de plus de 50 ans des deux groupes, c'est-à-dire avec ou sans chimiothérapie. Dès lors, ici aussi, le fait d'avoir reçu ou pas une chimiothérapie importe peu.Femmes de 50 ans ou moinsDe nouvelles connaissances importantes ont été acquises en ce qui concerne les femmes de 50 ans ou moins. Dans ce groupe, la différence de survie sans métastases était de 5 % en faveur de la chimiothérapie. Ainsi que permettent de le déduire les résultats de cette étude et d'autres, le traitement par chimiothérapie a probablement conduit à une suppression plus marquée de l'influence hormonale ovarienne, ce qui a réduit le nombre de métastases. Toutefois, la chimiothérapie possède un impact négatif sur l'organisme et le même résultat pourrait être atteint à l'aide de médicaments suppresseurs de la fonction ovarienne, sans qu'une chimiothérapie ne soit nécessaire. Des informations importantes pour les femmes de cette catégorie d'âge, qui peuvent être intégrées dans la décision thérapeutique finale, sont ainsi désormais disponibles.Même avec trois ganglions lymphatiques positifsLes conclusions après 8,7 ans confirment ce qui avait été observé après cinq ans : un résultat au test MammaPrint® indiquant un risque faible permet d'identifier un sous-groupe de patientes atteintes d'un cancer du sein, présentant au maximum trois ganglions lymphatiques positifs, qui peuvent omettre avec succès la chimiothérapie adjuvante, indépendamment de leur risque clinique."Ces observations confirment que toutes les patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce devraient pouvoir faire tester leur risque de récidive de la tumeur. Ce test devrait être considéré comme un instrument standard lors du diagnostic de toutes les femmes", conclut le professeur Martine Piccart.