...

Les anthracyclines restent très utilisées dans le traitement du cancer. Le facteur limitant de leur utilisation est leur cardiotoxicité. Il s'agit d'une cardiomyopathie et insuffisance cardiaque congestive irréversible qui est dose-dépendante. Les molécules agissant sur le système rénine-angiotensine préviennent la cardiotoxicité des anthracyclines. C'est le cas notamment des inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC). L'IEC réduit la toxicité de l'anthracycline mais ne réduit-elle pas aussi son efficacité anti-cancéreuse ? Pour répondre à cette question des chercheurs ont réalisé une étude randomisée en ouvert, incluant 17 patientes atteintes d'un cancer du sein et traitées par doxorubicine et cyclophosphamide tous les 14 jours. Les patientes ont reçu un cycle de chimiothérapie avec une dose quotidienne de 10 mg d'énalapril et un autre cycle sans énalapril. La doxorubicine et son métabolite, le doxorubicinol, ont été dosés dans les échantillons sanguins avant le traitement, puis régulièrement jusqu'à 48 heures après la perfusion. Aucune interaction entre la doxorubicine et l'énalapril n'a été observée. Les concentrations de doxorubicine et de son métabolite ne présentent pas de différence significative selon qu'un IEC est administré ou non pendant le cycle de traitement.