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La durée médiane du suivi s'élevait à 69,5 mois et l'âge médian était de 66 ans. Quant au stade de la maladie, la répartition était la suivante : 84 % de stade IIA, 13 % de stade IIB et 3 % de stade IIC. La survie sans récidive à 5 ans était de 78,4 % dans le groupe "chirurgie seule" et de 80,2 % dans le groupe UFT. Le HR pour la survie sans récidive était de 0,91 (intervalle de confiance à 95 % [IC], 0,75-1,10 ; p = 0,31). Ce résultat n'a pas mis en évidence de supériorité pour le schéma UFT. Environ 9 % des patients ont présenté des tumeurs secondaires, qui ont été responsables de 40,7 % des événements de survie sans récidive. Ces tumeurs secondaires sont apparues chez 83 patients (8,3 %) du groupe "chirurgie seule" et chez 94 (9,5 %) patients du groupe UFT ; il s'agissait principalement de cancers du poumon et de l'estomac.La survie globale et la survie sans récidive à 5 ans s'élevaient, dans le groupe "chirurgie seule" et le groupe UFT, à respectivement 84,6 % et 87,2 % (HR : 0,82 ; IC à 95 %, 0,65?1,04), et à 94,3 % et 94,5 % (HR, 0,93 ; IC à 95 %, 0,66-1,31). La localisation de récidive la plus fréquente était le foie, suivi par les poumons. Par ailleurs, une analyse de sous-groupes n'a pas mis en évidence de supériorité pour l'administration du schéma UFT chez les patients présentant un risque accru de récidive.Seulement 599 (60,8 %) des 985 patients du groupe UFT ont été en mesure d'achever le traitement complet de 1 an. Les effets secondaires, survenant chez 237 patients (24,1 %), constituaient le motif le plus fréquent de l'arrêt prématuré du traitement. Les effets secondaires, très nombreux, ont touché 760 patients (78,3 %) ; parmi ces effets, 133 (13,7 %) étaient de grade 3-4. Les effets secondaires les plus fréquents de grade 3-4 consistaient en une élévation de l'alanine aminotransférase et de l'aspartate aminotransférase, une hyperbilirubinémie, une anorexie, des nausées, une diarrhée et une toxicité hématologique, affectant respectivement 3,7 %, 3,3 %, 1,4 %, 2,6 %, 1,9 %, 1,4 % et < 1 % des patients. Une dysfonction hépatique sévère (grade 4) est survenue chez trois patients. Aucun décès lié au traitement n'a été observé.Le traitement adjuvant par UFT n'offre aucune valeur ajoutée dans le cancer du côlon de stade II, pas même chez les patients ayant un risque accru de récidive, et est associé à un nombre d'effets secondaires non négligeables.Matsuda, C., Ishiguro, M., Teramukai, S. et al: A randomised-controlled trial of 1-year adjuvant chemotherapy with oral tegafureuracil versus surgery alone in stage II colon cancer: SACURA trial. European Journal of Cancer 96 (2018) 54 - 63. https://doi.org/10.1016/j.ejca.2018.03.009