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Une étude américaine a testé la combinaison de deux inhibiteurs l'un dirigé contre le BRAF (vemurafenib) l'autre contre le MEK (GDC-0973). Le Dr René Gonzalez (Université du Colorado, Denver) a révélé les résultats d'une étude de phase Ib, BRIM7. Les patients inclus dans cette étude (n=70) présentaient tous soit un mélanome soit métastatique soit inopérable. Par ailleurs, les patients pouvaient n'avoir jamais de vemurafenib (VEM) (n=24) ou avoir déjà développé une résistance à ce médicament. Plusieurs dosages L'originalité de l'étude tient aux différents dosages utilisés, selon différentes stratégies. Ainsi tous les patients ont reçu VEM à raison de 720 mg ou 960 mg deux fois par jour. L'inhibiteur du MEK, GDC-0973, a été administré à raison de 60, 80 ou 100 mg par jour selon un cycle de 14 jours ON puis 14 jours OFF (14/14), selon un premier schéma de traitement ou 21/7 selon le deuxième schéma ou en continu. Cela signifie qu'il y a eu en tout 10 cohortes différentes de patients. Les patients ont reçu une médiane de trois cycles de traitement. Bien toléré L'objectif primaire des chercheurs était de déterminer la dose maximale tolérée, la toxicité selon le dosage, la sécurité d'emploi et la pharmacocinétique globale du traitement combiné. Pratiquement tous les patients ont ressenti les effets secondaires du traitement et 30 % environ ont présenté des troubles de grade 3 ou 4. Il est à noter qu'un seul patient a développé un carcinome cutané squameux, ce qui est moins qu'attendu quand on traite des patients uniquement par un BRAFi. Efficacité Les auteurs ont également évalué l'efficacité du traitement. De manière globale, tous les patients naïfs pour le VEM ont bénéficié d'une réduction du volume tumoral. Des améliorations ont aussi été observées pour les autres. Cela signifie que la combinaison des deux inhibiteurs a permis de vaincre la résistance développée par certains patients déjà traités par VEM. Toutefois, les résultats les plus probants actuellement ont été obtenus chez les patients n'ayant jamais reçu un inhibiteur de BRAF. Il faudra attendre des résultats plus complets pour déterminer le taux de réponse objective. Néanmoins, le Pr Yossen Yardin du Weizmann Institute of Science (Israël) estime que " la présence de mutations spécifiques comme le BRAF a permis de découvrir un autre talon d'Achille des mélanomes : le MEK dans ce cas-ci. " Une étude de phase III devrait donc venir confirmer ces résultats.