Dans cette étude de phase 2, multicentrique (10 centres en Allemagne), ouverte, randomisée, 35 patients atteints d'un cancer de l'oesophage non résécable ont été traités par radiochimiothérapie + cétuximab (groupe cétuximab), tandis que 39 autres ont été traités par radiochimiothérapie seule (groupe témoin).
...
La radiothérapie se composait de 50,4 Gy en 28 fractions. La chimiothérapie consistait en deux administrations de 5-FU (1 000 mg/m2/j) sous la forme d'une perfusion continue de 96 heures pendant la première et la cinquième semaine de la radiothérapie. Par la suite, deux cycles de 750 mg/m2/j de 5-FU (également sur 96 heures) étaient administrés pendant la cinquième et la neuvième semaine après la radiothérapie. Le cisplatine (20 mg/m2/j) était systématiquement administré sous la forme d'un bolus intraveineux de 60 minutes, les mêmes jours que le 5-FU. Le cétuximab était administré sous la forme d'une perfusion intraveineuse, moyennant une dose de charge de 400 mg/m2 sur 120 minutes (jour 1), suivie de doses hebdomadaires de 250 mg/m2 sur 60 minutes pendant un total de 14 semaines. La survie globale à deux ans a été de 71 % dans le groupe cétuximab, contre 53 % dans le groupe témoin. La limite inférieure de l'IC à 95 % dans le groupe cétuximab dépassant les 40 %, nous pouvons considérer l'association du cétuximab comme prometteuse. La survie globale médiane a été de 49,1 mois dans le groupe cétuximab et de 24,1 mois dans le groupe témoin (p = 0,147) ; la survie globale à un an a été respectivement de 74 % et 70 %. Le rapport de risque (HR) de décès s'est élevé à 0,60 (IC à 95 % : 0,30-1,21). La survie sans progression s'est montée à 64 % vs 58 % après un an et à 56 % vs 44 % après deux ans. Le HR de progression a été de 0,51 (IC à 95 % : 0,25-1,04). Une récidive locorégionale est survenue chez 89 % des patients vs 81 % après un an et chez 84 % des patients vs 72 % après deux ans (p = 0,151). Le HR de récidive locorégionale a été de 0,43 (IC à 95 % : 0,13-1,40). La réponse globale après deux ans s'est élevée à 81 % vs 69 % (p = 0,262). Les 68 patients à qui au moins une dose du médicament à l'étude a été administrée ont tous présenté au moins un effet indésirable. Il s'agissait d'effets indésirables d'intensité légère à modérée chez 74,5 % d'entre eux. On a noté significativement plus d'effets indésirables (de tout grade) dans le groupe cétuximab en ce qui concerne la leucopénie (50,0 % vs 22,2 % ; p = 0,023), l'hypocalcémie (28,1 % vs 5,6 % ; p = 0,019), l'hypomagnésémie (40,6 % vs 8,3 % ; p = 0,003), l'éruption acnéiforme (34,4 % vs 0 % ; p < 0,001), la radiodermite (28,1 % vs 2,8 % ; p = 0,005), l'éruption maculopapuleuse (21,9 % vs 2,8 % ; p = 0,022) et les réactions allergiques (12,5 % vs 0 % ; p = 0,044). Un effet secondaire de grade ≥ 3 n'a été retenu que chez 26 patients du groupe cétuximab et 27 patients du groupe témoin (p = 0,573). La seule différence significative notée à cet égard concerne les réactions allergiques de grade ≥ 3 (12,5 % vs 0 % ; p = 0,044). Rades, D., Bartscht, T., Hunold, O. et all: Radiochemotherapy with or without cetuximab for unresectable esophageal cancer: final results of a randomized phase 2 trial (LEOPARD-2). Strahlenther Onkol (2020) 196:795-804. Received: 9 April 2020 / Accepted: 23 May 2020 / Published online: 12 June 2020. https://doi.org/10.1007/s00066-020-01646-4 .