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Les agents chimiothérapeutiques agissent sur les prolongements des fibres nerveuses périphériques fines et/ou épaisses, sensitives et/ou motrices. L'atteinte des grosses fibres sensitives myélinisées perturbe le sens du toucher et la perception du mouvement, tandis que celle des fibres sensitives plus fines affecte la sensibilité à la douleur et à la température. Les séquelles motrices de la CiPN se manifestent notamment par un pied tombant et une perte de force dans les mains. Il arrive également que le patient soit confronté à une neuropathie des fibres nerveuses autonomes non myélinisées, débouchant sur des troubles de la fonction autonome (constipation/rétention urinaire/ hypotension orthostatique). D'après le Dr Joost Jongen, neurologue au centre médical Erasmus de Rotterdam, l'anamnèse (type de symptômes) et l'examen neurologique - e.a. l'observation d'une atrophie musculaire (distale), un test de force musculaire, la sensibilité du réflexe d'extension des tendons (en position assise détendue) - doivent permettre de déterminer correctement le type de neuropathie, correspondant à l'usage d'un agent chimiothérapeutique donné. Phénotype clinique Lors du congrès, la toxicité clinique de ces traitements a été abordée par classe pharmacologique. Mais il convient de souligner qu'il peut également exister des différences à l'intérieur d'une même classe. Autre cause que la chimio ? D'après le Dr Jongen, un spécialiste en oncologie médicale, en médecine interne ou en hématologie est parfaitement en mesure de gérer la toxicité des agents chimiothérapeutiques ; ce n'est qu'en cas de doute qu'il conviendra de référer le patient à un neurologue pour rechercher une éventuelle autre cause de polyneuropathie. Chez les patients atteints d'un lymphome non-Hodgkinien confrontés à une perte de force musculaire d'évolution rapide au niveau des cuisses après interruption d'un traitement par vincristine, il est plus probable que le problème découle d'un lymphome localisé au niveau du système nerveux central que du traitement chimiothérapeutique. L'atrophie des membres supérieurs trahit du reste rarement une CiPN ; elle est le plus souvent provoquée par l'inactivité, la prise de corticostéroïdes ou, dans le cas qui nous occupe, par un lymphome localisé dans le SNC.