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DECRESCENDO, une grande étude multicentrique de phase II, est sponsorisée par l'Institut Jules Bordet et menée par sa Clinical Trials Support Unit (IJB-CTSU, Bruxelles, Belgique) en collaboration avec le Breast International Group (BIG) et impliquera un total de 1.065 patients provenant de quelque 164 hôpitaux dans douze pays du monde. Le cancer du sein HER2 positif est une forme agressive de la maladie qui représente environ 15 à 20 % de tous les cas de cancer du sein. En général, les patients atteints d'un cancer du sein HER2 positif au stade précoce reçoivent une combinaison de plusieurs agents chimiothérapeutiques, associée à un traitement anti-HER2, avant de subir une intervention chirurgicale. Le traitement anti-HER2 peut ensuite se poursuivre jusqu'à un an après l'intervention. Bien que les résultats soient encourageants, avec plus de 90 % des patients en vie et sans récidive de cancer après cinq ans, la combinaison de la chimiothérapie et du blocage de HER2 peut entraîner des effets secondaires indésirables (chute des cheveux, nausées, vomissements, fatigue ou même toxicité cardiaque, etc.) attribuables pour la plupart à la chimiothérapie. Dans le cadre de DECRESCENDO, les patients recevront un traitement chimiothérapique moins intensif avant l'intervention (un seul médicament au lieu des 2 à 4 médicaments conventionnels). De plus, les cliniciens identifieront les patients dont les tumeurs présentent une réponse complète au traitement après l'intervention et qui peuvent arrêter la chimiothérapie pour suivre uniquement le traitement anti-HER2. Cette étude vise à montrer que ce nouveau schéma thérapeutique est aussi efficace que le schéma conventionnel mais qu'il présente moins de risques d'effets secondaires. "Les "armes" ciblant le talon d'Achille de ce cancer - à savoir le récepteur HER2 - étant de plus en plus nombreuses, il est logique de simplifier prudemment la chimiothérapie, laquelle est responsable de la plupart des effets secondaires du traitement. C'est l'objectif poursuivi par DECRESCENDO", déclare la Professeure Martine Piccart, co-investigatrice principale de l'étude, directrice scientifique à l'Institut Jules Bordet (Bruxelles, Belgique), co-fondatrice du Breast International Group et présidente de BIG against breast cancer. "Je pense que l'étude DECRESCENDO peut changer la donne. Si notre hypothèse est correcte, nous réduirons considérablement l'incidence des effets secondaires potentiellement graves dus à la chimiothérapie, par exemple l'insuffisance cardiaque. Dans le même temps, les patients recevront un traitement dont l'efficacité répond aux normes actuelles, mais qui vise presque entièrement les faiblesses biologiques du cancer et évite ainsi une grande partie de la toxicité souvent associée aux agents chimiothérapeutiques", explique le Professeur Gabriele Zoppoli, co-investigateur principal de l'étude, directeur médical adjoint à l'Ospedale Policlinico San Martino (Gênes, Italie) et membre du conseil d'administration du Gruppo Oncologico Italiano di Ricerca Clinica (GOIRC).